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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 22:54


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Cette escapade marseillaise n’était pas prévue initialement, dans le programme que je m’étais concocté en début d’année… Mais les funestes événements familiaux du printemps, en m’éloignant de mes objectifs initiaux (Grand Trophée, Bordeaux-Paris…) conjugués à ma forme et mon envie grandissantes depuis le début de l’été m’ont finalement décidé à revenir pour une 5ème participation sur l’ultra médiatique cyclosportive « Les Bosses du 13 », qui fêtait cette année son 20ème anniversaire, en présence notamment de l’ancien professionnel et septuple meilleur grimpeur du Tour de France Richard Virenque, des coureurs professionnels Rémy di Grégorio (VC La Pomme Marseille), Yoann Bagot et Edwige Pitel, et de Nathalie Simon, déjà rodée car de mémoire elle était déjà marraine de l’épreuve lors de ma première venue en 2007.



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Le parcours mythique des Bosses du 13

Cette année, j’ai revêtu une nouvelle fois les couleurs de la Patrouille Eco Cyclo, en compagnie du néo Champion du Monde UCI des 50/54 ans Jean-Luc Chavanon et de mes autres amis patrouilleurs.

 

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Au départ des Bosses du 13 avec la Patrouille Eco Cyclo (crédit photo : Eco Cyclo)

 

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Et avec Rémy Di Grégorio, Richard Virenque & Nathalie Simon

 


La journée s’annonce belle, malgré la tiédeur et la moiteur matinales, le thermomètre affiche déjà 20°C une heure avant le départ, une extrême douceur pour une veille d'automne…


Traditionnellement, je me paie le luxe de reculer dès le neutralisé de 2 km entre le sas de départ dans le parc de la faculté de Luminy et le départ réel situé au pied du col de la Gineste… Or, cette année, les VIP accompagnés des patrouilleurs ont le privilège de parcourir cette portion en toute décontraction et d’aller se positionner devant l’arche de départ avant même que les participants aux 2 grands parcours ne soient lâchés !

 

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Départ réel des Bosses du 13 (crédit photo : La Provence)

 
Au top départ, ça remonte très rapidement de l’arrière pour prendre les bonnes roues, je me fais violence, malgré des jambes qui me semblent bien lourdes, pour rester dans le sillage du premier groupe… Au terme des 4 km de montée à froid, je bascule avec quelques dizaines de mètres de retard sur un groupe compact d’environ 60 unités, que je rejoins sans forcer inutilement.

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Dans la Gineste au départ (crédit photo : F. Pondevie)

 

Tout va bien donc, la descente sur Cassis, tant redoutée, n’est pas trop désastreuse, même à l’arrière du groupe à 60 km/h, je réintègre le peloton au pied du Pas de Belle Fille, tout en vélocité, et je parviens à passer cette petite difficulté (2,5 km) in extremis en faisant monter le cœur à 171 bpm, ce qui sera mon maximum pour l’épreuve…


Nouvelle descente sur La Ciotat, je l’appréhende tout autant que la précédente, ça va très vite, mes trajectoires sont rendues hasardeuses par le stress et la peur de me faire percuter par ceux qui descendent plus vite… Par bonheur, alors que je commence à faire une croix sur mes illusions, je retrouve à l’entrée de La Ciotat le groupe au grand complet, qui a nettement ralenti l’allure. Sauvé pour cette fois !


Avec ce groupe où se trouvent les amis Guillaume Cloitre, Rémi Piat ainsi que d’autres connaissances, nous traversons une des rares zones urbanisées du parcours, en direction de Ceyreste, où la difficulté suivante nous attend, tout d’abord la traversée du bourg avec une pente moins avantageuse pour moi, mais finalement c’est plutôt la suite de la montée, moins raide et plus régulière qui va faire éclater le groupe très rapidement. En mauvaise posture à l’arrière du peloton, cerné quelques dizaines de secondes par les premiers lâchés, j’arrive à m’extraire – un peu tard - et commence à remonter, mais le rythme devant est trop rapide, je parviens seulement à rejoindre un groupe un peu plus conséquent, une bonne vingtaine de concurrents probablement sont dans un peloton plus avant. Dans les premiers lacets de Ceyreste, je passe un Thomas Becarud qui peine à trouver son souffle, lui enjoignant de prendre ma roue, sans effet… Nous constituons finalement un groupe d’une quinzaine, je rame un peu pour trouver mon second souffle… C’est pire encore au sommet, lorsqu’il faut embrayer sur la route du Castellet, très vallonnée…
Je roule 30 mètres en retrait, et cela devient pire encore lorsque nous sommes repris par un escadron d’environ 10 autres poursuivants, le rythme s’emballe encore un peu plus, je souffre mais rentre finalement au moment de virer dans la descente vers Cuges-les-Pins.

 

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Montée de Ceyreste

 

Alors que je commence à m’inquiéter sur mon état de forme, peut-être dû à un départ en léger surrégime, l’ascension courte du Col de l’Ange passe finalement bien.
Comme d’habitude, je m’amuse à faire l’élastique pour rejoindre Gémenos, provoquant les foudres de ceux qui se trouvent derrière moi, les pauvres ! Une très légère bruine me contraint à ce moment à lever la visière de mon casque, heureusement cet incident climatique ne sera que de courte durée !


A Gémenos, c’est encore un bon peloton d’une cinquantaine de concurrents qui doit choisir son parcours, le 136 km en continuant tout droit ou le 164 km en prenant à droite vers le Col de l’Espigoulier. Et c’est  bien la première fois que je vois une bonne moitié du peloton prendre l’option grand parcours. Malgré tout, très rapidement au bout de 2 km, le groupe s’étiole et se disloque véritablement en plusieurs morceaux, un groupe part devant avec Guillaume, je peine à suivre le rythme du gars qui emmène le second, jusqu’à ne rester qu’avec un seul compère, Florent Drouet, venu y remporter sa catégorie au Trophée Label d’Or, la même où Guillaume d’ailleurs vient y chercher une seconde place.


Est-ce le rythme un peu élevé (Strava m’indiquera que cette montée de l’Espigoulier est la plus rapide que j’ai effectuée) ou la fatigue qui se fait sentir, je ne parviens pas à trouver le coup de pédale idéal, même dans la portion en lacets qui me plaît bien d’habitude… A 2 km du sommet la moto de Frédéric Pondevie du magazine « Le Cycle » me passe, Fred m’encourage, mais je suis dans le dur… Pas bien longtemps, je trouve la force de faire le dernier kilomètre à bloc, il est très roulant et je ne vais pas me priver de ce plaisir, mon compagnon de route en aura peut-être été surpris…

 

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A 2 km du sommet de l'Espigoulier (crédit photo: F. Pondevie)

 

Pas trop d’espoir désormais de reprendre le groupe devant. Sur le bas-côté peu après le carrefour de La Coutronne, par où revient le moyen parcours (dont je n’ai pas vu la tête de course cette année, signe que je suis en meilleurs posture que d’habitude), je trouve Guillaume arrêté et en délicatesse avec une chambre à air défectueuse. Comme il me dit qu’il va faire demi-tour, je lui tends les clefs de la voiture pour qu’il n’attende pas mon arrivée pour se changer…


Je retrouve Florent un peu plus loin à Plan d’Aups-Sainte-Baume, et, bien qu’il m’annonce qu’il préférerait attendre un groupe derrière, j’entreprends dans la portion relativement plate avant la descente sur Nans-les-Pins, de me mettre en position de recherche de vitesse, souvent ça me permet de débloquer les jambes… Du coup Florent m’emboîte le pas et au terme de la descente sur Nans, nous reprenons 2 des membres de notre groupe de l’Espigoulier, tandis que derrière 2 concurrents nous rattrapent. Nous sommes donc 6 pour la portion assez vallonnés entre Nans-les-Pins et Saint-Zacharie, ça relaie très bien à 6 puis à 5 jusqu’au pied de la difficulté suivante, que j’aime tout particulièrement, au cœur du massif de pins de la forêt du Défens au cœur du Massif de la Sainte-Baume.


La montée est assez irrégulière, avec de longs replats et même une portion descendante, puis la route se relève pour s’achever par des pourcentages assez rudes, autour de 10% sur les 2 derniers kilomètres. La montée semble faire peur à tout le monde, je commence à entendre des « on s’attend » ou encore « on s’arrête pour boire »… Pas bon tout ça ! Florent lui, est quelques mètres devant, je choisis de le suivre et bien m’en prend car au beau milieu de la montée, quelqu’un me tape sur l’épaule en m’encourageant : c’est Thomas qui a retrouvé des jambes et le moral, suivi de Patrick Schwab toujours vaillant et bien placé dès que ça monte ! Il est temps de sortir de ma léthargie, nous constituons au final un bon groupe d’une dizaine pour terminer la partie la plus difficile, où je me rends compte finalement que la forme est bien là.


Sur la partie retour de l’Espigoulier, que nous montons en sens inverse de l’aller sur 3 km, je prends un relais que je pensais anodin à Thomas à 1 km du sommet pour booster un peu le groupe, lorsque je me retourne au sommet, ça n’a pas suivi, je temporise pour attendre… Mauvaise pioche, j’aurais dû y aller franchement pour commencer la descente seul, car à peine franchi le sommet, Thomas prend la poudre d’escampette, c’est un redoutable descendeur, nous ne le reverrons qu’à l’arrivée.


Ma descente est nettement moins mauvaise que d’habitude, je contrôle le reste du groupe à quelques mètres de distance, nous repassons dans Gémenos et reprends la direction des opérations dans le long faux-plat descendant vers le ravitaillement au pied du col de l’Ange, aidé par le vent favorable. Puis dans le col de l’Ange, nous dépassons un Richard Virenque esseulé, que mon « Allez Richard » lancé en le doublant semble réveiller ! Le manque d’entraînement se fait sentir, à moins que ce ne soit les kilos superflus !


Il reste encore la montée des Bastides, ça relaie bien, elle n’est jamais facile avec des pourcentages irréguliers, puis à l’approche de Roquefort-la-Bédoule, nous reprenons un gars que j’ai eu par 2 fois déjà l’occasion de reprendre, d’abord dans la première montée de l’Espigoulier puis avant la descente de Nans-les-Pins, sans jamais y parvenir. Alors je passe la surmultipliée pour le rattraper, c’est chose faite avant le contournement de Roquefort. Dans le dernier monticule avant l’entrée dans Roquefort, je retrouve Guillaume sur le bas-côté, qui me tend mes clefs de voiture, il a de nouveau percé et finalement rentrera avec la voiture balai.


Vient ensuite l’épisode comique du relais trop appuyé, dans un petit lacet avant la descente sur Cassis, Patrick se trouve à l’avant du groupe et me vient l’envie de l’aider, il redoute peut-être qu’un groupe revienne de l’arrière avec des concurrents dans sa catégorie d’âge… Je prends le relais, peut-être un peu trop appuyé (lol), si bien que, comme dans l’Espigoulier retour un peu plus tôt, je creuse involontairement l’écart… Et voilà qu’un abruti fini aux couleurs de l’UC Grasse vient me dire vertement ce qu’il pense, insultes à la clef !!
Au-delà du comportement et des propos tout à fait inappropriés du gus, il faudrait savoir ce que l’on veut, soit on fait du cyclosport, soit on fait du cyclotourisme ! Et dans ce cas on ne prend pas le départ d’épreuves chronométrées !


Enfin, je reste tranquillement derrière du coup, il reste alors 15 km et le col de la Gineste en digestif, certainement avec le vent de face… La Gineste, nous l’abordons à 6, Florent n’est plus avec nous, j’hésite longuement à reprendre un relais alors que je sens que je suis en grande forme sur cette fin d’épreuve… Au terme de la partie la plus difficile, n’y tenant plus, je retourne à l’avant et tout le monde collabore bien dans les rotations au point que notre fada de service lancera un « c’est bien, ça tourne bien » Mais de quoi je me mêle, il est là pour donner les bons points et les mauvais points celui-là  ???! 

 

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Col de la Gineste et début de la descente vers Marseille, avec Patrick en blanc & noir

 

La progression vers le Col de la Gineste est rendue bien compliquée par le vent, mais nous basculons enfin vers Marseille, je fais la descente à ma main, sans stresser, je reste tranquille aux abords de la Faculté de Luminy, il reste cette arrivée que je n’ai pas reconnue, au cœur de la Faculté avec une dernière ascension assez raide. Il doit me rester encore un paquet de Watts, car j’ai l’impression de voler dans cette arrivée où je trouve de la force et de la vélocité pour régler le sprint, encourageant au passage le sociétaire de l’ACBB qui se trouve dans le dernier virage avant l’arrivée ! Malheureusement le temps officiel tenant compte également du passage des puces sur la ligne de départ, la 30ème place que j’aurais pu espérer se transforme en 32ème place (6ème dans la catégorie), ce qui est tout de même une progression par rapport à ma 39ème place de 2010 !

Les Bosses du 13 restent une épreuve très agréable et un peu particulière dans le paysage cyclosportif français, c’est à la fois une sorte de championnat pour les cyclistes du sud et il y règne un peu une ambiance de fin d’année scolaire, sans compter que la cérémonie de remise des récompenses avec les podiums du Trophée Label d’Or et la célèbre tombola animée par un Sergio de choc rendent l’après course particulièrement attrayant.
 


Classements 2014



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 Lauréats du Trophée Label d'Or 2014


 
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Affiche de l'édition 2014


 





 

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 23:06

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Pour ma 5eme participation à l'Etape Sanfloraine après une absence de 2 ans pour cause de concomitance avec le Tour de l'Ain, j'avais à cœur d'effacer la frustration de ma dernière visite en 2011 où j'avais percé à moins de 10 km de l'arrivée à Saint-Flour, me privant ainsi de mes meilleurs temps et classement sur cette épreuve.

 

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Profil du grand parcours de l'Etape Sanfloraine

 

Après un début d'année chaotique - voire cataclysmique à certains égards extra sportifs - j'ai pu regagner un peu de confiance et d'assurance, notamment après une Étape du Tour Pau-Hautacam plus que correcte (380ème/8458) et surtout avec dans les jambes une Pierre Chany bien négociée (23ème/120), certainement les effets conjugués d'une perte de poids substantielle et d'un repos complet de 8 jours.

Tous les voyants sont donc au vert sur la ligne de départ à Saint-Flour, au coeur du Pays Vert, aux côtés de mes amis "verts" de la Patrouille Eco Cyclo et de la guest star Bernard Hinault, fidèle à l’épreuve depuis de nombreuses années.

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La Patrouille Eco Cyclo entourant l'organisateur André Pezet

 

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Bernard Hinault (coupe-vent rouge) au départ


De surcroît et pour une fois, le temps est au beau fixe alors que je n’ai jusqu'alors participé qu’à des éditions en tout ou partie pluvieuses… Si ce n’est qu’au départ, la température n’excède pas 7° !

Dans ces conditions, le problème est de se vêtir judicieusement, et je renonce donc au coupe-vent, prenant le pari d’un réchauffement rapide de l’air ambiant. Je n’aurai d’ailleurs froid que durant les 15 premiers km.

 

Le départ des quelques 750 cyclosportifs est neutralisé jusqu’à la sortie de Saint-Flour, j’en profite pour demeurer aux avant-postes avec les amis Gilles Mahé, Guillaume Cloitre notamment.

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Top départ !

 

La difficulté récurente pour moi sur cette épreuve, c’est la multiplication des descentes rapides, surtout sur la première partie du parcours. Particulièrement la descente vers le Viaduc de Garabit, qui me voit régulièrement retardé avant les choses sérieuses. J’ai donc prévu d’être vigilant cette année, et joignant le geste aux intentions, ma descente est quasi impeccable, me retrouvant à quelques encablures seulement de la tête de course après la traversée de la Truyère en contrebas du Viaduc.



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Le Viaduc de Garabit (photo 2011)

Bizarrement, et contrairement aux habitudes, les premiers temporisent dans la montée de Faverolles, ce qui ne permet pas d’étirer suffisamment le peloton, pas de veine pour moi ! Je ne suis pas totalement déçu, car cela me permet de prendre mes marques et de ne pas me mettre dans le rouge dès l’entame…

La seconde descente vers le Pont du Bès est également piégeuse pour moi, mais je compte bien sur mes sensations retrouvées en descente pour ne pas me faire sortir, je suis de peu l’ami Gillou, lorsque au détour d’un virage l’un des concurrents devant lui chute lourdement ! J’ai tout le temps de rectifier ma trajectoire pour l’éviter alors qu’il se relève et que son vélo est encore couché sur le bitume, mais du coup avec Gilles et quelques autres nous avons été obligés de ralentir et il nous faut donc redoubler de vélocité sur la seconde partie de la descente, alors que les jambes tremblent nécessairement un peu !


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Le Pont du Bès

 

Au Pont du Bès, nous réintégrons le groupe de tête, composé encore d’une soixantaine d’éléments, et déjà se profile la côte de Fridefont, un peu plus longue et pentue que la précédente. Je montre les premiers signes de fatigue et je me fais un peu avoir par un petit groupe que je n’ai pas vu décrocher du groupe de tête. Lorsque je m’en aperçois, un peu tard, je dois relancer en danseuse pour tenter de revenir, il en est d’ailleurs de même pour Gilles. Etant distancé au sommet de la côte avec quelques autres, il me faut me mettre à la planche pour opérer la jonction – seul – à l’entrée de Fridedont, rejoint quelques instants après par une poignée de rescapés.

Nous filons désormais bon train vers Chaudes-Aigues, je remonte un peu au sein du peloton pour taper la discute avec Guillaume quelques instants… Malgré mes 4 participations précédentes, j’ai juste oublié cette petite montée en lacets et en forêt qui me fait bien mal et où je manque de peu d’être éjecté ! Du coup, je me replace au mieux dans le peloton pour aborder la descente sur Chaudes-Aigues dans de bonnes conditions. Cette descente est de mon point de vue, la pire de toutes. Elle est longue, peu technique et ultra rapide. J’ai une lueur d’espoir dans la première partie où les virages sont un peu plus resserrés et où il est difficile de prendre de la vitesse, ça me convient bien… Mais l’illusion ne dure pas, dès que les lignes se font droites, je me retrouve débordé de tous côtés par des gars qui se laissent glisser, comme aspirés par la vitesse et la pente, alors que je me démène vainement pour conserver l’allure… A ce petit jeu, je suis perdant d’avance, et au pied de Chaudes-Aigues, je ferme largement la marche, n’apercevant même plus les premiers.

J’en suis quitte pour une nouvelle poursuite endiablée qui me permet de réintégrer le peloton au beau milieu du Bourg, qui s’étire tout en longueur. Malheureusement, l’effort m’a mis durablement dans le rouge, et je suis incapable de suivre le peloton dès l’entame de la côté située à la sortie de Chaudes-Aigues…

J’abandonne donc à regret le groupe de tête, en ralentissant ostensiblement mon allure quelques instants, en essayant de reprendre les roues des quelques autres qui cèdent également du terrain. C’est chose faite au sommet, nous constituons un groupe d’une quinzaine d’éléments avec quelques connaissances.

Mais déjà se présente une nouvelle difficulté dans laquelle je n’ai jamais été vraiment à l’aise : la longue et rugueuse descente vers le Pont de Tréboul, Je reste prudent, d’autant plus que presque d’entrée de jeu un gars – je n’ai pas su qui – chute derrière moi… Pas top pour la confiance mais j’arrive à contrôler mon allure suffisamment pour avoir toujours quelques concurrents en point de mire… En fin de descente, une longue portion vallonnée me permet de réintégrer le groupe avant de franchir le Pont de Tréboul et d’entamer la montée de 5 km vers le village de Pierrefort. A cet instant, n’étant pas au mieux après ma piètre montée de Chaudes-Aigues, je ne donne pas cher de mes chances d’atteindre le point culminant – le col de Prat de Bouc au km 101 – avec ce groupe et mon inquiétude est confirmée par mes difficultés à retrouver un bon rythme malgré un train mesuré…

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Le pont de Tréboul

 

Et pourtant je parviens à me refaire une santé si bien qu’au passage dans Pierrefort, je remonte suffisamment à l’avant pour ne plus jouer de l’élastique à l’arrière. Mieux même, il me semble avoir retrouvé une certaine vigueur dans la succession de petits talus précédant la bifurcation entre les grand et moyen parcours, où une petite poignée de concurrents file directement sur Saint-Flour, tandis que nous tournons à gauche en direction de la belle Vallée de Brezons, réputée pour être l’une des plus belles vallées en auge d’Europe. Je négocie parfaitement bien ma descente, il est vrai très roulante, faiblement pentue et je n’hésite de ce fait pas à tourner les jambes le plus vite possible !


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Peu avant la bifurcation, km 80 environ

Nous sommes encore une bonne dizaine, personne ne se presse pour rouler devant, un gars – dossard 118 - fait l’essentiel du travail, et ceci depuis un bon moment déjà, car il imprimait le rythme depuis le Pont de Tréboul… Au fin fond de la Vallée, le village du Bourguet est le point de départ de la plus longue des ascensions de la journée, le Col de La Grifoul (1368 m) , 7,4 km à 6% plutôt réguliers excepté sur la toute fin d’ascension. Une partie du groupe s’est arrêté au point ravitaillement du Bourguet, tandis que notre locomotive que je tente de suivre tant bien que mal a continué sa route et entamé l’ascension tambour battant… Devant moi, l’un des vétérans de l’épreuve, Claude Chabanel qui doit caracoler largement en tête de sa catégorie. Je le rejoins assez rapidement et nous rattrapons et dépassons un gars qui n’a pu suivre le 118, c’est d'ailleurs bien ce dont il faut se méfier sur ce type de montée, ne pas se mettre en surrégime au risque d’y laisser des plumes ! Au tiers de la pente, 2 gars un poil plus rapides nous passent Claude et moi, il faut accélérer pour tenir un rythme un peu plus soutenu, ma fréquence cardiaque prend 2 à 3 puls supplémentaires, mais ça reste tenable… Le sommet du col est plutôt roulant, nous avons toujours le 118 en point de mire qui possède environ 400 mètres d’avance sur notre petit groupe de 4 poursuivants, les autres derrière sont loin désormais.

Une descente de 3 km rapide mais dangereuse avec des véhicules en contresens nous mène droit vers la dernière grosse difficulté, l’ascension du Col de Prat-de-Bouc (1396 m), longue de 3,5 km et régulière. Je me sens désormais tout à fait bien en rythme, jusqu’à faire le dernier km d’ascension devant. Jamais en 5 passages au Plomb du Cantal (4 Sanfloraines et la fameuse Etape du Tour Issoire/Saint-Flour en 2011), je n’avais vu d’aussi beaux paysages à cet endroit, j’avais plutôt eu droit à la flotte, au brouillard ou à la grisaille selon les années !! Peu avant le sommet, nous reprenons un gars d’Orsay, qui comme la semaine précédente à la Pierre Chany, a craqué aux 2 tiers de l’épreuve.


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Col du Prat de Bouc / Plomb du Cantal

Petit coup d’œil au sommet au point ravitaillement que j’évite soigneusement, préférant prendre le sillage de Claude qui entame la descente vers Albepierre. La chaussée a été refaite en 2011 pour l’Etape du Tour, c’est un vrai billard et un plaisir de descendre en toute sécurité, malgré les quelques voitures qui montent en sens inverse. A la sortie d’Albepierre, nous sommes encore 3, je sens un flottement, Claude se retourne et semble chercher du renfort. Il ne m’en faut pas plus pour passer devant et prendre les affaires en main. Un peu compliqué toutefois de rester continuellement au-delà des 40 km/h avec un vent assez défavorable et de multiples faux-plats qui cassent le rythme et les jambes !

Lorsque je me retourne au moment d’entamer la dernière longue côte de Laveissenet (2,5 km), nous ne sommes plus que 2, Claude et moi. Nous avons toujours le 118 en point de mire, il ne semble pas vouloir se laisser reprendre, l’écart reste stable jusqu’à la sortie de Loubizargues où ce dernier se met à fondre à vue d’œil, il est vrai que le profil désormais de la route se prête tout à fait à un exercice de contre-la-montre, bien que quelques gros talus viennent ponctuer notre progression, je m’étais déjà bien amusé à cet endroit lors de ma dernière participation en 2011…

Nous sommes désormais 3 avec Marc Verdier (le dossard 118 dont je découvrirai l’identité en consultant le classement et qui est l’un des bons spécialistes auvergnats des cyclosportives) et bientôt 4, lorsque nos revenons sur Gilles dont il m’a bien semblé au loin reconnaître sa tenue verte et blanche de Poigny/Rambouillet. Je le presse de prendre notre suite, ce qu’il fait volontiers. Il y a encore ce gros bout de départementale avant Sériers, où aidés par un vent un peu plus favorable, nous dépassons allègrement les 45 km/h, laissant sur place les concurrents du moyen parcours que nous rencontrons sur notre route. Pour autant, et je vais faire part malicieusement de ma dernière inquiétude à Gilles, je ne suis pas totalement certain de passer la dernière bosse, à Sériers (1,5 km) correctement ! Plutôt en raison de la descente dangereuse précédant la montée, largement ombragée et parfois gravillonneuse. Mais cette fois il fait beau, la route est sèche et les graviers présents habituellement ont disparu si bien que la descente passe comme une lettre à la poste. Il faut encore m’accrocher dans la dernière côte puis dans les 2 côtes courtes mais raides de Villedieu à 5 km de l’arrivée.


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Eglise de Sériers

 

Enfin, après une dernière descente faite en tête, où je manque de m’embarquer un peu trop dans un lacet un peu serré, nous abordons la côte des Orgues dans Saint-Flour, qui nous mène à l’arrivée dans la ville haute. Un peu comme l’Alpe d’Huez, à chaque fois que je m’y présente, je manque de souffle. Pas de surprise cette année, je dois me faire violence pour me hisser à la hauteur de Gilles pour finir dans sa roue, à une flatteuse 30ème place (sur 201 classés) au scratch et 7ème place (sur 47) dans ma catégorie, avec un débours de 20 mn seulement sur le vainqueur, soit un écart réduit de moitié sur mes performances précédentes. De bon augure pour les épreuves de fin de saison…


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Ligne d'arrivée de l'Etape Sanfloraine, dans la ville haute

 


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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 23:01
Se présentant seulement 15 jours après l'aventure du Paris-Bayonne Cyclo et ses quelques 1600 km sur 10 jours, l'Etape du Tour Annecy-Semnoz n'était pas un objectif prioritaire, et fort heureusement car il faut bien dire que ma performance y a été assez pitoyable, pour de multiples raisons, et qu'à elle seule l'absence d'entraînement spécifique en montagne cette année ne peut entièrement expliquer.
  
En effet, j'abordais cette épreuve avec quelques motifs d'inquiétude.
Tout d'abord un problème dentaire à la veille de la Pierre Le Bigaut du week-end précédent m'avait contraint à passer une semaine sous antibiotiques, ce qui m'avait complètement mis à plat, et une crève persistante de 10 jours continuait à me gêner pour respirer.
Ensuite, ayant changé le cadre de mon Gir's G-Max pour un nouveau modèle le mercredi précédant l'Etape, je n'avais pas encore "en mains" ce nouveau vélo présentant un comportement que je trouvais sensiblement modifié par rapport à mon ancien destrier, ne serait-ce qu'en raison des roues Zipp 101 alu que je trouvais très rigides, beaucoup plus que les roues "Stevan 11" nettement plus fluides, souples et dynamiques ! Et peut-être aussi parce que j'avais troqué mon 52 dents pour un 53...
Enfin, la fatigue accumulée durant le mois de juin avec le fameux Paris-Bayonne, ajoutée à la chaleur du jour presque inédite pour moi en 2013 me laissait présager des moments difficiles...
  
Après avoir fait le trajet la veille et piétiné longtemps dans le Village de l'Etape sous le soleil, en attendant mes compagnons de la patrouille Eco Cyclo pour la présentation sur le podium, nous finissions agréablement la journée dans un petit restaurant de la place Notre-Dame en plein coeur d'Annecy, joliment décoré mais avec un menu pas très diététique...
  
Le lendemain matin, après une préparation méticuleuse des affaires à emmener sur moi (1 barre énergétique, 1 sachet de bonbons Powerbar, mes papiers, mon Iphone et une chambre à air complétant le nécessaire de réparation dans la sacoche de selle), je descendais à la voiture pour préparer le vélo et là, premier couac de la journée : je retrouvais la roue avant à plat, malgré un pneu neuf et un essai datant de l'avant-veille !
Après un changement rapide de la chambre à air, j'étais fin prêt pour parcourir les quelques 2 km nous séparant, Thierry Firmin avec qui j'avais partagé la chambre d'hôtel, et moi, des sas de départ de l'EDT.
Dernière précision et non des moindres, pour éviter les effets laxatifs des antibiotiques, j'avais renoncé à prendre un petit-déjeuner, préférant privilégier l'alimentation sur le vélo. Tout en sachant que mon alimentation en roulant est toujours très approximative...

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EDT 2013 - parcours 128 km  - 3600 D+

  
Avec le dossard 1007, je partais dans le 2ème sas. En y pénétrant 40 minutes avant le départ, je ne me trouvais qu'au bon milieu du sas, et c'est seulement 8 minutes après le premier départ de 7 heures que je pouvais m'élancer...


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Dans les sas de départ 

Dans la partie presque plate longeant le Lac d'Annecy, je m'en donnais à coeur joie, lancé à toute allure, le compteur frôlant souvent les 50 km/h. Même si j'appréhendais la seconde partie de l'épreuve, autant profiter de mes forces autant que je le pouvais ! Résultat un flatteur 19ème temps sur 1645 sur le segment Strava pour les 9 premiers km, et sans profiter d'un groupe ou de roues plus rapides !
  
A Saint-Jorioz au bout de 10 km, changement de décor, avec les 6 km assez réguliers de la côte de Puget présentant des pourcentages oscillant entre 6 et 7%. Sans trop faiblir, j'arrivais à maintenir une bonne cadence, et, après une descente tout en retenue, les 3,5 km du Col de Leschaux très roulants n'étaient qu'une simple formalité. Là, je retrouvais déjà mon ami Eric Vallade, parti dans le premier sas, tout roulait donc parfaitement. Fidèle à mes habitudes, je restais à quelques mètres à l'arrière du groupe que j'avais récupéré pour parcourir les 20 km de transition jusqu'au Châtelard, reculant dans les descentes et remontant fort dans les côtes...
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ça va encore, à cet endroit !!


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Vue depuis la côte d'Aillon

 Je faussais ensuite compagnie à Eric et son peloton dans l'ascension assez irrégulière de la côte d'Aillon puis je rentrais sur un nouveau groupe pour la montée un peu plus difficile du col des Prés (3,5 km à 6,7%). Là, je commençais pour la première fois de l'épreuve à voir quelques concurrents me doubler sans pouvoir accrocher les roues... Mais enfin, rien de très inquiétant au bout de 54 km, le col des Prés étant atteint en 1h55, soit environ 28 km/h.


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Le col des Prés
Les choses allaient se compliquer avec la difficile - pour moi... - descente du col des Prés, sur près de 10 km, une abomination ! J'essayais de soigner mes trajectoires et de ne pas trop ralentir, mais c'était peine perdue et je ne pouvais que compter les trop nombreux dépassements dont j'étais la victime impuissante !
A environ 3 km de la fin de la descente, un événement se produisait qui allait me faire douter plus encore et durablement : quelques secondes après un virage à gauche, une bruyante explosion suivie d'un fracas épouvantable se produisaient très - trop - près derrière moi... Probablement un boyau éclaté, qui avait dû faire de gros dégâts, à en juger par les informations recueillies auprès d'amis passés après moi même longtemps après... Probablement de graves blessures, ce n'est pas pour cela qu'on prend part à ce genre d'épreuve, aussi il faut absolument sensibiliser les participants à redoubler d'attention dans les descentes, car beaucoup se sont encore très mal conduit (queues de poisson, virages escamotés, tout cela au mépris des règles élémentaires de sécurité et des autres participants) !
  
Encore sous le choc de ce boucan effrayant, au plus bas de la pente, un petit toboggan assez raide me rappelait que, lors de la cyclosportive des "Cimes du Lac d'Annecy" en octobre 2011, au même endroit dans l'autre sens j'avais été victime d'une défaillance au pied du col des Prés, j'avais alors effectué quelques kilomètres au ralenti avant d'être repris par un bon groupe avec lequel j'avais pu terminer...
Ces 2 épisodes coup sur coup me laissaient à penser que la suite allait être dure, peut-être était-ce purement psychologique, mais dès lors rien n'allait plus, la chaleur aidant je commençais à accuser le coup et à me trouver soudain lourd sur ma monture ! Malgré les 62 km effectués en 2h06, à plus de 30 km/h...


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Après le petit "dos d'âne" menant à Saint-Jean d'Arvey, se présentait l'ascension du Mont Revard. J'avais entendu dire que c'était assez roulant, pas de quoi m'inquiéter normalement. Or, le virage en épingle à Saint-Jean débouchait sur une pente assez conséquente et après quelques hectomètres, le panneau sur la gauche de la route indiquant "sommet 16 km, moynne 5,5 %" me faisait l'effet d'un coup d'assomoir ! Je ne m'attendais pas à cela... Les forces commençaient à m'abandonner et la chaleur produisait ses effets, peu d'ombre sur la route jusqu'à l'embranchement du col de Plainpalais...
L'idée de renoncer à effectuer la dernière ascension du Semnoz faisait son chemin, j'en étudiais mentalement les avantages et les inconvénients.
En proie au doute, et perdu dans mes pensées négatives, j'entendais tout à coup quelqu'un m'appeler, c'était Alex Girout sur son G-Max tout vert flu, à qui je devais d'avoir un cadre de substitution en attendant mon cadre G-Max définitif d'ici quelques jours. Durant les quelques km de conversation, j'étais dépassé coup sur coup par mon ami patrouilleur Sylvain Feyeux, parti dans le sas derrière le mien, puis Thomas Goix, bon grimpeur parti lui dans le même sas... C'était bien le signe que ça ne tournait plus vraiment rond !
Ayant repris autant que faire se peut ma marche en avant, je retrouvais un peu plus loin Emile Arbes avec qui j'échangeais quelques instants, hésitant bizarrement à prendre les roues d'un petit groupe que j'aurais eu les moyens de suivre et me retrouvant un instant largué par Emile avant que je me ressaisisse, mais la décision était prise : je bifurquerais au pied du Semnoz pour rejoindre Annecy sans m'infliger plus de souffrance !


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Vue sur la Vallée depuis le sommet du Mont Revard

  
Délaissant le ravitaillement du Mont Revard - y compris les saloperies de gels tendus, presque imposés - au milieu de la route, j'entamais la dernière descente, assez bonne cette fois-ci, mais toujours avec ma retenue habituelle, au terme de laquelle j'avais intégré un bon groupe dont beaucoup d'éléménts que j'avais doublés dans la première partie. Malgré la chaleur et l'absence totale de motivation désormais, je conservais ma place dans ce groupe, en faisant comme de coutume l'élastique à l'arrière - on ne se refait pas ! - pour parcourir les 20 km de terrain vallonné plus propice à ma condition du moment !
  
Durant ces quelques km où la beauté des paysages, notamment la traversée du superbe pont suspendu de l'Abîme, me faisait oublier un peu mes doutes et la fatigue, je reprenais un peu confiance, n'étant plus tout à fait sûr que bâcher était vraiment une bonne idée...
  
Nous parvenions enfin à Quintal, au pied de l'ascension finale du Semnoz, là où la pente se durcit notablement. En queue de peloton, je voyais le panneau indiquant Annecy à 13 km, mais je choisissais finalement de tourner à droite en direction du sommet. Le panneau indiquait "Semnoz, 11 km, 8,2 %". Bigre !
Et dans la traversée de Quintal, nous avions même droit à des pourcentages s'approchant des 11% !
Impossible de me dresser sur ma machine, plus de force dans les jambes, à peine plus dans les bras, cette sensation d'être complètement vidé, peut-être l'absence de petit déjeuner consistant se faisait maintenant sentir...
J'étais condamné à pédaler à faible allure et à faible cadence, tel un automate, passant mon temps à décompter les hectomètres restants...
Après un petit replat à environ 8 km de l'arrivée, je m'arrêtais environ 2 minutes pour refaire le plein de mon bidon pourtant seulement à moitié vide... Manque de lucidité ou besoin de faire une pause... je repartais sur les mêmes bases, croisant désormais quelques têtes connues en train de descendre sur la partie gauche de la chaussée - que c'est cruel comme situation à cet instant !


Semnoz
ouf, il était temps !

Enfin, je franchissais péniblement la ligne d'arrivée au sommet du Semnoz devenu brumeux avec un brin de fraîcheur, alors que s'affichait sur le compteur de l'organisation un bon 5h41, ramené finalement avec le temps réel de la puce à 5h31'35 conforme à mon temps "Strava".
Performance à oublier donc, malgré la beauté du parcours au coeur du Massif des Bauges et la qualité de l'organisation...

 

Côté classement, la 900ème place au scratch à l'arrivée est dégradée en temps réel au 1078ème rang, avec j'imagine une vraie dégringolade au classement sur la seule ascension du Semnoz, si j'en juge les 20 à 25 minutes de concédées à l'arrivée sur ceux qui m'ont doublé dans le Revard ! La fin m'aura bien été fatidique !


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Le retour au village de l'Etape pour la remise de la Médaille de Finisher !

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Le Lac d'Annecy au soir de l'Etape du Tour

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 21:53

 

Après la Haute Route en 2011, il m'a paru intéressant de renouveler ce type d'expérience de cyclosportive par étapes.

Le Tour de l'Ain avec un parcours identique à celui des professionnels, sur 5 étapes - seul le contre-la-montre par équipes étant supprimé de la cyclosportive - était un beau défi pour lequel j'arrivais avec une préparation optimale. Du moins c'est ce que je pensais...

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Carte du Tour de l'Ain 2012

  
Prenant part à la Patrouille Eco Cyclo forte de 7 membres, aux côtés de mes coéquipiers du CS Brétigny, il suffisait de parcourir au retrait des dossards la liste des engagés pour comprendre rapidement que le niveau serait très très relevé, de toutes les nationalités, et notamment quelques équipes de jeunes belges très affûtés...
De quoi me demander dans quelle galère je m'étais embarqué...

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Mon dossard pour le Tour de l'Ain

  
Ayant comme souvent fait le voyage avec mon ami patrouilleur Laurent Grisel, nous avons opté pour la formule camping, entrecoupée pour une nuit d'un hôtel à Belley.
Formule judicieuse économiquement, mais aussi climatiquement puisque la chaleur augmentera jour après jour.
Les réglages logistiques ont été assez compliqués à gérer, mais finalement nous nous sommes assez bien débrouillés !
  
Première étape - 7 août 2012 - Montmerle-sur-Saône / Trévoux
 

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profil de la première étape

Après une première nuit au camping de Villars-les-Dombes, nous rejoignons les amis de Brétigny à leur hôtel de Villefranche/Saône où nous laissons la voiture. Nous avons une vingtaine de km à faire pour rejoindre le départ à Montmerle, et nous n'aurons que 8 km à faire en vélo après l'arrivée à Trévoux.

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Préparatifs d'avant course

Le départ de cette première étape est prévu à 9h25, ce qui laisse le temps de se préparer et de rejoindre tranquillement le sas de départ, déjà bien rempli.
Après avoir satisfait à la photo des patrouilleurs, je rejoins le fond du sas pour attendre le départ.

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Au départ à Montmerle-sur-Saône

 
9 km de neutralisé très stressant comme toujours, à 30 km/h environ, quelques participants devront mettre pied à terre pour réparer en raison de clous sur la chaussée...
Puis c'est parti pour les 120 km et quelques 800 mètres de dénivelé.

Pour moi qui n'ai pas participé à une vraie course depuis août 2010, je me remémore finalement pourquoi je ne voulais plus en faire !! Un rythme endiablé, accélérations, ralentissements, cris, chutes... Comme toujours incapable de rouler en peloton et de frotter, j'en suis réduit à subir les changements de rythme à l'arrière du peloton. Immanquablement, il me faut me mettre à la planche pour boucher les trous. Ce serait un moindre mal si, le plus souvent, tout le monde ne revenait à la faveur d'un ralentissement de la tête de course...

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peloton encore groupé...


C'est ainsi qu'à la demi-heure de course, à l'entrée de Sainte-Julie, un gars chute pas loin devant moi, provoquant un certain cafouillage, il me faut 2 mn à plus de 50 km/h pour recoller... et voir tout le monde se relever !
J'arrive tant bien que mal à conserver ma position, tout en faisant l'élastique au gré des accélérations.
Au km 66, nouvelle accélération, alors que je musarde à l'arrière juste derrière Bérengère. Un trou devant elle, elle lâche prise. Alors que je me remets devant pour tenter de rentrer avec elle, elle me dit de continuer seul... Mais le peloton est loin, j'entame donc une poursuite comme je sais parfois en faire, après tout je m'entraîne souvent à Longchamp dans cette configuration ! 5 mn durant lesquels je passe André trop fort pour qu'il puisse prendre la roue et où l'ambulance et une voiture suiveuse me doublent pour se remettre derrière le peloton. A Condeissiat, je rentre sur le peloton après avoir redoublé les voitures... Je suis bien content, mais je l'ai échappé belle !
 
Du coup je m'efforce de revenir un peu plus vers l'avant, j'y vois un peu plus clair, nous ne sommes plus que 130 environ. Nous passons dans Romans au moment où je tente de me frayer un chemin. J'y arrive assez bien dans un premier temps, mais... damned ! C'est de nouveau une belle descente en virage où, tétanisé, je reperds tout ce que j'ai gagné ! Avec de nouveau un gros effort à fournir dans la côte qui suit, où c'est cette-fois ci Coach JP qui passe à la trappe !
 
Je me retrouve de nouveau accroché au peloton, à papoter avec Stevan, au moment où nous abordons Châtillon-sur-Chalaronne et son ravitaillement dans une épingle à cheveux. Arrivant dans les derniers dans l'épingle, au sortir de la zone de ravitaillement, je constate les dégâts dans la côte ! Je repasse Stevan que je vois pour la dernière fois de la course, puis je me lance à la poursuite du peloton de tête avec un petit groupe qui s'agglomère au fur et à mesure que nous reprenons des lâchés. Je ne ménage pas mes efforts avec de longs relais et nous revenons une nouvelle fois à l'entrée de Sandrans... ouf !
 
Nouvelle tentative pour revenir vers l'avant. De nouveau, je remonte bien, juste derrière Laurent, mais le passage dans Bouligneux, un double virage pas très prononcé, me fait encore reculer. Avant Villars-les-Dombes, un virage à droite, quelques graviers, et c'est la chute fatale ! 2 gars trouvent le moyen de se retrouver à terre, chacun d'un côté du chemin assez étroit. Et bien entendu, tout le monde s'entasse entre les 2 pour passer, ce qui rend les choses compliquées. Une fois passé, le peloton est loin, et la nouvelle poursuite qui s'engage malgré encore de gros relais est vaine. Après 10 km d'espoir et de tergiversations alors que nous avons le peloton en ligne de mire, il finit par disparaître.
 
La moyenne pour autant ne baisse pas. Elle franchit peu avant l'arrivée les 40 km/h. J'aurai 40,1 km/h avant le sprint final à Trévoux, après des derniers km assez mouvementés sur une chaussée en très mauvais état.
 
Finalement, je passe la ligne en 119ème position sur 279 en 2h54 avec 4 mn de retard sur le vainqueur du jour et avec une moyenne de 40 km/h (41,8 km/h sans le neutralisé !). Un peu déçu forcément même si je suis conscient que mon appréhension en peloton est en grande partie responsable de mes déboires.

Côté Patrouille, Teague ancien champion du monde de voile, finit à une belle 14ème place et côté club, Bérengère rafle la victoire pour 16 secondes, Jean-Phi ayant lui été victime d'une chute sur la fin du parcours alors qu'il faisait partie de la bonne échappée...

 

 

Deuxième étape - 8 août 2012 - Lagnieu / Ambérieu-en-Bugey


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Profil de la seconde étape

 

La seconde étape du Tour de l'Ain entre Lagnieu et Ambérieu-en-Bugey s'est révélée être pratiquement un "copié-collé" de la première étape, en pire !

De nouveau rendez-vous à l'hôtel des CSBC à Château-Gaillard, où nous retrouvons également Benjamin Landier, athlète handisport haut en couleurs dont nous avons fait connaissance la veille lors du repas et qui me dépanne d'une paire de patins neufs. J'étrenne pour l'occasion mes nouvelles roues Stevan 11 alu à pneus, avec un peu d'appréhension.

Après une dizaine de km d'échauffement, nous arrivons à Lagnieu pour le départ donné à 10h45 et la photo d'avant-course avec la Patrouille Eco Cyclo.

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Coach JP, Bérengère et Stevan avant le départ à Lagnieu

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Martine tout sourire au départ !

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Patricia dans sa préparation pour les 24 h du Man solo !
  
Relativement courte avec 84 km, avec un départ donné après celui des professionnels qui ont quant à eux le contre-la-montre par équipes à disputer dans l'après-midi, l'étape part sur les chapeaux de roues, j'ai relevé à mi-parcours, avant de récupérer le vent défavorable, une moyenne de 42,2 km/h y compris les 2 km neutralisés!
Sans pratiquement forcer, malgré toujours quelques frayeurs et poursuites endiablées pour recoller après chaque accélération.

Tout va bien jusqu'au 38ème km à Meximieux, où je me loupe dans un rond-point alors que je ferme la marche d'une gros peloton de 160 unités. Alors que mon but initial était de regagner des places en prenant large rapidement, je me laisse emporter, suis obligé de freiner et je perds finalement du terrain, alors que la grosse accélération que je redoutais avant la principale difficulté et le changement de cap vers le Nord - et contre le vent - se produit... Obligé de boucher les trous les uns après les autres en passant dans Bourg-Saint-Christophe, à une allure vertigineuse de plus de 50 km/h.

Dans la côte de près de 2 km qui suit entre Bourg-Saint-Christophe et Faramans, malgré une vitesse tout à fait correcte, je ne réussis qu'à maintenir l'écart avec le peloton, je récupère un petit groupe à quelques longueurs, mais les motos sécurité nous enterrent finalement en squattant la partie gauche de la chaussée et en désorganisant notre chasse. C'était de toute façon compromis, toujours en raison de ce très mauvais placement...
 
Les 30 derniers km sont difficiles, la moyenne chute, nous sommes une dizaine dans le groupe à subir le vent latéral puis de face après Le Montellier. Le revêtement est souvent granuleux et j'ai le moral à zéro, j'ai même du mal à prendre des relais appuyés dans un premier temps.
  
Nous avons dans le groupe un gars qui roule très fort, relance sans cesse sans mot dire, ne réclame que rarement un relais, le dossard 119. Le genre de gars qui me force à me remettre en selle... Sauf que dans ces nombreux faux-plats montants et contre le vent, à chaque fois que je cherche à appuyer sur les pédales durablement, j'ai le dos qui me rappelle à l'ordre : des douleurs insupportables par à-coups, voilà longtemps que je n'en avais pas enduré à ce point...
  
A environ 10 km de l'arrivée, le dossard 119 accélère une nouvelle fois, tandis que 2 autres gars répondent et le suivent. Personne dans le reste du goupe ne bouge et moi qui viens de me fracasser le dos dans la petite bosse précédente pas plus que les autres... Mais c'est dommage alors je me détache de mon petit groupe pour aller rejoindre les 3 fuyards, que je rejoins finalement sans trop de mal, avant la dernière grande descente de Gévrieux.
  
Nous reprenons çà et là quelques coureurs isolés, avant de croiser à Château-Gaillard quelques concurrents arrêtés certainement il y a peu de temps par une chute qui a dû faire quelques dégâts dans le peloton de tête.
Le dossard 119 semble moins bien sur la fin, mais il nous indique qu'il est en crevaison lente à l'arrière, il finira quand même avec nous et j'apprendrai en parcourant le classement qu'il s'agit de Gérard Tournadre, un des meilleurs soixantenaires, qui a terminé premier de sa catégorie et juste devant moi lors de l'Etape du Tour Pau-Luchon il y a 1 mois !
  
Rasséréné par l'arrivée proche, je retrouve des moyens corrects pour finir à bloc sans laisser à mes compagnons la possibiltié de me passer devant.
Au classement, une 126ème place sur 270 classés à 6 minutes du vainqueur, pour 39,8 km/h de moyenne.
Très déçu une nouvelle fois, plus encore qu'après la première étape, par mon comportement. D'autant plus déçu que j'ai eu l'impression d'être en meilleure forme avant de me faire piéger...


 

 

Troisième étape - 9 août 2012 - Belley / Montréal-la-Cluse

 

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Profil de la troisième étape, plus accidenté que les 2 premières étapes

 

Après les 2 premières étapes de plat en guise d'échauffement musculaire, les choses sérieuses débutent avec cette 3ème étape entre Belley et Montréal-la-Cluse, traversant le département de l'Ain du sud au nord via les paysages du Haut-Bugey.

Passons sur les problèmes de logistique assez chronophages et sur la nuit passée à la Maison Saint-Anthelme de Belley, où finalement il a fait plus chaud et lourd que sous la toile de tente. Heureusement la départ est programmé pour 10h30, ce qui permet de ne pas avoir à courir tôt le matin pour les préparatifs... Bon, en fait il a quand même fallu courir, pour retrouver sur le parking du gymnase de Belley les amis de Brétigny et notamment Stevan qui avait gardé en observation le vélo de Laurent !

La journée s'annonce chaude, côté météo tout d'abord avec des températures élevées, et côté sportif également avec une succession de cols et côtes à partir du 60ème km, avant lequel c'est relativement plat.

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Patrick avec Bruno Menétrieux, l'organisateur et Valérie Charpigny (La Bisou)

Je retrouve mes coéquipiers de la Patrouille au départ et contrairement à la première étape, je m'élance à l'avant, histoire de passer correctement la première descente que j'ai reconnue avec Patricia et Laurent avant le départ. Même neutralisée, j'arrive à reculer tout au long de la descente et au bout de 2 km c'est le départ lancé... avant une petite descente anodine où je vois presque tout le peloton me passer. Rien à faire, je n'arrive pas à me laisser descendre sans freiner. Je traîne déjà en queue de peloton !
Au bout de 5 km, les 2 km d'ascension d'Andert-et-Condon ne suffisent pas pour me refaire et je me résigne déjà alors que j'espérais pouvoir suivre le premier groupe jusqu'au pied du col de la Lèbe au 60ème km.

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Tranquille au fond du peloton... après le départ raté

Moral miné, je retrouve dans un petit groupe qui se forme là Jean-Pierre (coach JP) et Patrick. J'essaie d'apporter ma contribution à l'avant du groupe mais les jambes ne répondent pas et, il faut avouer que je n'ai plus beaucoup de motivation. Sans compter ce dos douloureux... Alors je file à l'arrière, j'en profite pour prendre quelques photos et, du côté d'Arbignieu, j'essaie de jouer les bons samaritains en aidant un gars à recoller au peloton durant quelques km, en me laissant décrocher pour l'attendre et le ramener, mais l'opération manque de tourner au fiasco pour nous 2, au stop avant Arbignieu une voiture de l'organisation pile net devant moi, finalement nous recollons dans le village d'extrême justesse !

Après un nouveau passage à Belley, nous longeons le Lac du Lit au Roi et avec Patrick nous en profitons pour faire quelques clichés à l'arrière du peloton.

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Sur les bords de lac, face au Grand Colombier...

Nous passons à proximité du Grand Colombier que nous n'empruntons pas cette année, c'est vraiment dommage, puis nous traversons la bourgade de Culoz, ville d'où est originaire le sprinter Christophe Lemaître qui doit prendre part à la finale du 200 mètres au JO de Londres le soir même !
Nous croisons le dossard 81, Alain Kilman, victime d'une chute, il est bien touché mais repartira à l'assaut à la faveur des cols de la journée...
60ème km, Artemare est en vue, je ne suis pas mécontent du changement de physionomie du parcours. Même si je ne suis pas si confiant que ça, dès les premiers hectomètres du col de la Lèbe, long de 12,6 km avec un pourcentage moyen oscillant entre 5 et 6%, j'essaie de me positionner à l'avant, où je retrouve Patrick ainsi que Gérard Tournadre entre autres, qui est assez mécontent de son début d'étape... On est au moins 2 dans ce cas !! Je reste concentré, d'autant plus que mon 39x22 refuse obstinément de se stabiliser, ça saute sans arrêt, je dois donc monter sur le 52x28 ou 25...

Au col de la Lèbe, le groupe s'est sensiblement amoindri et peu avant le sommet, nous avons repris Stevan, qui s'avère être d'une aide précieuse dans les km qui suivent, grâce à son profil de rouleur. Du coup, je commence à revivre et à me montrer à l'avant pour quelques relais, notamment pour le passage en force au col de la Berche au km 88, en dépit de douleurs toujours plus intenses au bas du dos.

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Col de la Berche


Stevan présent dans le groupe, ça va être le moment de voir où j'en suis dans les descentes, et plus particulièrement la longue descente sur Jujurieux, longue de 12 km à 4% de moyenne. Descente assez sinueuse, effectuée à 52 km/h, sans être jamais décroché par Stevan et un belge qui se tirent la bourre à l'avant. En y prenant même du plaisir, ce qui n'est pas toujours le cas en descente pour moi, et ceci malgré un virage complètement foiré, où j'ai failli faire un tout droit à près de 74 km/h ! Belle frayeur tout de même, la vitesse est passée de 74 km/h à 15 km/h après le freinage...

A Jujurieux, une pancarte "sprint 1 km" met l'eau à la bouche de Stevan... Quelle surprise de voir qu'il s'agit en fait d'un sprint en côte !! Nous avons là une petite rampe de quelques 5 km, avec une zone ravitaillement où quelques uns préfèrent s'arrêter. Nous restons une petite dizaine pour effectuer la descente en sous-bois sur Cerdon. Mais c'est moins agréable que la descente précédente, sur une route en mauvais état, et à une allure assez difficile pour moi... Dommage, il fait si bon dans l'ombre alors que le soleil est en passe d'atteindre son zénith !

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Traversée de Cerdon


Au bas de la descente, quelques habitués commencent à s'agiter et indiquent que c'est le col le plus difficile de la journée qui est en vue : le col du Vieux Cerdon. L'un d'eux me dit qu'il y a des passages entre 14 et 16% sur 2 km !!
J'avoue que ça m'inquiète un peu, je commence à avoir chaud et j'ai peur de me faire larguer au plus fort de la pente...
En fait, mon compteur indique 11 à 12% au plus fort de la pente, mais c'est un peu plus que 2 km à fort pourcentage.
Dès le pied du col, je fais l'effort pour prendre un peu d'avance. Puis je me rends compte que j'ai fait le trou et que de surcroît, j'arrive à maintenir une fréquence cardiaque proche de 160 bpm, celle que j'arrive à maintenir dans le premier col d'une cyclosportive.
Au beau milieu de la pente, j'aperçois une banderole d'encouragements à destination de Bérengère, je me demande qui a bien pu l'installer là... Un peu plus loin sur la droite, le fan club est là avec Jean-François, son neveu et sa maman, et Véronique, qui m'encouragent à mon passage, ça fait un bien fou !

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Le fan-club de Bérengère !


Un peu avant le sommet du col, je fais un point rapidement, je suis seul, il reste une trentaine de km, je ne me vois pas les faire seul, alors je prends la décision de lever le pied et d'attendre le reste du groupe, qui me rejoint juste après le sommet. J'ai bien fait, il y a quelques km roulants où l'effet de groupe joue à plein ! Nous croisons les cadets qui vont prendre le départ de leur Etape du jour.

Reste la dernière difficulté, la côte de Cessiat à 15 km de l'arrivée. Un peu entamé par les km et la chaleur, j'arrive néanmoins à suivre le dossard 141 qui a pris un bon rythme, juste embêté un instant dans le dernier km  de la côte après avoir essayé de passer le petit plateau, je tombe sur le 39x22 qui bien évidemment n'a pas tenu et j'ai du mal à repasser la plaque.

J'ai aperçu, au début du dernier km d'ascension, une silhouette qui m'a semblé être celle de Bérengère.
Dans la descente qui se profile, c'est le moment de mettre le paquet. Je soigne mes trajectoires, toute appréhension a disparu, la visibilité est bonne, les virages larges, j'ai fait le trou sur le reste du groupe en arrivant à Bellignat. Pour autant, il reste 10 km avant l'arrivée, et j'ai vu que derrière moi il y a des bons rouleurs comme le fameux dossard 141 et également Gérard Tournadre. Je décide donc de les attendre, sans couper complètement l'allure, alors que j'ai dans le viseur le petit groupe que j'aimerais bien reprendre avant l'arrivée...
Une fois regroupés, avec 2 autres gars repris entre temps, je repars à l'assaut, nous reprenons finalement le groupe que mène Bérengère avec 5 ou 6 gars dans sa roue, quand même !! Ca relance du coup le podium pour la catégorie des + de 60 ans, puis Gérard Tournadre rejoint là son concurrent Claude Chavanne...

Les 5 derniers km sont parcourus à fond, j'ai reconnu l'arrivée la veille en y déposant la voiture, la ligne d'arrivée est située après 500 mètres de plat dans une longue avenue, après une dernière descente peu pentue. Je me relève à 200 mètres de la ligne, l'un des gars demande à tous de laisser passer Bérengère devant, elle n'a pas calculé ses efforts visiblement, mais c'est bien son caractère !

Sur cette étape très mal engagée, je me classe 88ème sur 191 classés mais avec un débours de 34 minutes sur le vainqueur. 153 km pour 2195 mètres de dénivelé positif, 3 cols de plus dans la musette, je n'ai pas tout perdu !

Au cours de l'étape, ayant vraiment trop souffert du dos, et en perte de moral, j'ai pris la décision de ne pas prendre le départ des étapes suivantes, afin de ne pas compromettre la suite de la saison. C'est dommage, de belles étapes sont encore au programme, mais les problèmes de dos ne doivent pas être pris à la légère...


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Le podium de l'étape

 

 

 

N'ayant pas pris le départ des 2 dernières étapes, je colle le lien vers les comptes-rendus que j'ai rédigés pour le blog de la Patrouille Eco Cyclo...

Bravo à Bérengère victorieuse de toutes les étapes et du classement général final, après une belle lutte dans la dernière étape avec Jane Kilmartin concurrente d'un jour et à tous les finishers notamment mes coéquipiers de Brétigny et aux Patrouilleurs dont Teague Ciszlowzki 3ème de sa catégorie et Laurent Grisel malgré une défaillance dont il a le secret dans la dernière étape...

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Championne !


Quatrième étape - 10 août 2012 - Nantua / Septmoncel

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Compte-rendu de la 4ème étape sur le blog de la Patrouille Eco Cyclo

Les photos de la 4ème étape

Quelques vidéos de la 4ème étape

Le Classement de l'Etape

 

Cinquième étape - 11 août 2012 - Saint-Claude (Jura) / Lélex - Monts-du-Jura

 

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Etape la plus difficile, avec une participation importante de coureurs d'un jour

 


Compte-rendu de la 5ème étape
 sur le blog de la Patrouille Eco Cyclo

Les photos de la 5ème étape

Le classement de l'étape

Le classement général final

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 09:28

 

Absent l'an dernier en raison d'obligations professionnelles, il me tardait de revenir dans l'Oisans pour tenter de faire mieux que mes 2 premières participations en 2009 et 2010. C'est un peu d'ailleurs une sorte d'obsession permanente partagée par de nombreux participants récidivistes que d'améliorer son temps sur cette difficile épreuve...
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8h54 en 2009 pour ma découverte de la Marmotte, 8h39 en 2010 (sans retirer le temps de descente du col du Glandon) avec un gain de temps minime et navrant après avoir perdu pied dans l'Alpe en gérant très mal l'aspect ravitaillement, je pars cette fois avec la certitude que je ne peux que faire mieux que cela...
 
J'ai toujours en tête ce que les habitués des 3 Ballons et de la Marmotte disent : "temps 3 Ballons = temps Marmotte à quelques minutes près" et j'aimerais bien me faire mentir lorsque je dis que ça ne m'est pas applicable en raison du rapport poids/puissance qui m'est clairement défavorable sur les fortes pente des Alpes... Pourtant avec 7h26 sur les 3 Ballons 2012, je peux entretenir l'espoir...
 
Ayant passé la semaine avec Laurent Grisel dans l'Isère après avoir participé au Défi des Fondus de l'Ubaye à Barcelonnette le week-end précédent, et effectué 2 sorties dont une sortie longue de 130 km dans le Trièves en me limitant à 80% de ma fréquence cardiaque maximale, je suis suffisamment reposé et acclimaté pour cette 3ème tentative.
La veille au retrait du dossard, j'ai pu faire changer un rayon de ma R-Sys avant qui était fissuré, c'est préférable pour ôter toute appréhension superflue, notamment dans les descentes qui représentent sur la Marmotte près de 70 km cumulés sur les 174 de course...
 
Seule la nuit précédant l'épreuve a été assez mouvementée, dans un hôtel pourtant classé 3 étoiles des 2 Alpes, mais dont 2 d'entre elles sont pour le moins galvaudées... Impossible de dormir en raison d'une mauvaise insonorisation, d'une literie inconfortable et d'une chaleur étouffante dans les chambres.
 
Préparatifs hâtifs et entrée dans le sas (le 2ème, avec le dossard 892) assez tardivement. Avec Laulau, nous remontons comme nous le pouvons sur le trottoir, cela change des 2 premières fois où nous avions un dossard prioritaire.

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Au départ dans les sas
  
Nous pouvons nous élancer à 7h08, soit 5 mn après les premiers, et dans un rythme qui n'a rien à voir avec ce que je connaissais... C'est une progression presque tranquille, sans danger, sur une route entièrement fermée. Sauf que Laulau est déjà à l'ouvrage en prenant des roues très rapides... Je ne vais quand même pas me laisser faire sans réagir... Eh bien jusqu'à Allemont je vais devoir m'employer pour juste rester à quelques dizaines de mètres du groupe... Ce n'est pas vraiment le mieux avant d'entamer la montée du Glandon... Dans le lacet menant au barrage, je reviens à sa hauteur... Eh oui, toujours là !
  
Après cette rapide mise en jambes, le premier gros morceau, le Glandon... Sur ce versant, c'est le bas qui est le plus dur, après une longue approche roulante, ça monte sec, à plus de 10% avec parfois un replat ou un répit et surtout cette traversée du Rivier d'Allemont dans laquelle on peut reprendre de la vitesse. Alternant danseuse et selle, en respectant la règle que je me suis fixée de ne pas dépasser 158 bpm, je grimpe sans faiblir, un peu surpris même quand je jette un coup d'oeil sur le compteur pour voir les pourcentages. J'use déjà mon 39x28 au plus fort de la pente, mais j'arrive à mouliner très correctement. Après le Rivier, c'est cette descente assez vertigineuse où je prends les roues de mon groupe constitué au Rivier, sans perdre le contact. En levant les yeux, on aperçoit la route remonter de l'autre côté, et il y a une ambulance arrêtée avec un petit attroupement... En arrivant à sa hauteur, elle est sur le point de repartir, alors que l'on est au plus fort de la pente, 13%...
C'est encore assez difficile sur 5 km, jusqu'au niveau du barrage de Grand'Maison, où on retrouve une pente bien faible et même 3 bons km effectués très rapidement... Sur cette portion là, je suis même beaucoup plus efficace que ceux qui me doublaient encore quelques hectomètres avant !

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Barrage de Grand Maison

Encore 3 km avant le col, je suis dans un bon timing, concentré sur la pente qui s'accentue à nouveau, quand quelqu'un m'interpelle à ma droite : ce n'est autre que Laurent Clément ! on se croise souvent sur les belles cyclos, on échange quelques mots presque jusqu'au sommet, il m'explique qu'il aimerait mettre moins de 8 heures... Moins de 8h, je n'ose même pas en rêver !!


Derniers km du Col du Glandon

En passant le col du Glandon, j'ai 1h44 au compteur, soit 2 mn de moins qu'en 2010, ce sera confirmé par le pointage officiel en 1h43'33. Mais jusque là, mes temps au Glandon ont toujours été acceptables, ce n'est pas là que ça se joue pour moi...

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Dans le Glandon...

La descente du col du Glandon, depuis 2010, est neutralisée. Le temps pris entre le sommet et Saint-Etienne de Cuines à l'aide des puces électroniques, est décompté à l'arrivée pour donner le temps officiel. Tout cela parce que quelques irresponsables prennent des risques insensés pour eux-mêmes, mais aussi pour les autres. Pourtant la route est très étroite sur près de 8 km et devrait inciter chacun à la retenue...
Et en dépit de cette neutralisation, cette année je n'ai jamais autant vu de gamelles et de coureurs sur le bas-côté... L'un d'eux, hagard, à genoux sur la route et se tenant l'épaule, son vélo retourné le guidon planté dans l'herbe...
Ce n'est pas faute d'avoir prévenu ni d'avoir mis en place un dispositif sécurité assez important, sans commune mesure avec mes éditions précédentes : presque un signaleur par virage dans les premiers km de la descente ! C'est assurément la sécurité le point positif de l'épreuve cette année...
  
Neutralisée ou pas, de toute façon pour moi la descente est pépère... comme bloqué dans les premiers km : route étroite, fondus qui doublent sans visibilité, chutes en pagaille, je descends sans prendre aucun risque... jusqu'à Saint-Colomban où la route devient plus large, mais où également un gros paquet me double à une belle allure. Une décision rapide s'impose et je décide de prendre la suite : il est toujours utile d'avoir un groupe pour rouler dans la Vallée et ne pas être trop entamé pour enchaîner le Télégraphe et le Galibier.
Je mesure là mes progrès en descente, je ne serai jamais en difficulté jusqu'à Saint-Etienne de Cuines, je gère parfaitement ma descente dans ce bon groupe d'une quinzaine d'unités, avec beaucoup de passages nécessitant un pédalage appuyé.
  
A Saint-Etienne au bas de la descente, nous formons donc un bon groupe ce dont je me félicite intérieurement : tout roule !
Sauf que... tout occupé à prendre quelques photos et à manger quelques bouts de barre énergétique, au détour d'un léger virage en sortie de Sainte-Marie, je m'aperçois que je suis dans un groupe de 5/6... qui vient de se faire larguer du reste du peloton ! Manque de vigilance que je vais payer cash : 4 à 5 minutes de retard à Saint-Michel, au bas mot... Et pire, décidant de ne pas tenter de revenir seul (alors que je m'entraîne à Longchamp assez souvent pour pouvoir résister longtemps seul derrière un peloton), je suis quand même obligé entre Saint-Jean-de-Maurienne et Saint-Michel d'entretenir l'allure, plus personne ne voulant rouler... Avec le vent de face, les affaires sont moins bien embarquées du coup...
  
Saint-Michel de Maurienne, me revoilà au pied du Télégraphe avec un peu d'appréhension : si lors de l'Etape du Tour Modane/Alpe d'Huez en juillet 2011, j'y ai réalisé mon meilleur chrono, j'ai beaucoup souffert un mois plus tard sur la 3ème étape de la Haute Route, assomé par le vent, la chaleur et la fatigue.

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Saint-Michel de Maurienne, pied du Télégraphe

J'entame la montée prudemment, sans tenter de suivre les plus rapides, toujours avec l'objectif de ne pas dépasser 80% de ma FCM et en profitant de chaque atténuation de la pente pour accélérer. La montée n'est pas mirifique, mais je ne connais pas le coup de mou qui pourrait me faire douter. Au terme des 12 km d'ascension, j'aperçois sur la droite le maillot du TC Morangis... Un coup d'oeil, je reconnais Romain Blum, que je croyais loin devant... Je ne l'ai pas vu me doubler peu de temps avant, la concentration sans doute !! Par contre, j'ai bien aperçu et salué Florent au cours de l'ascension, en pleine préparation de la Haute Route 2012.
  
Au sommet du Col du Télégraphe, mon compteur affiche 3h45, contre 4h02 en 2010... On estime que le temps au Télégraphe est à multiplier par 2 pour donner le temps Marmotte... Sauf que jusque là c'est dans la 2ème partie que j'ai perdu beaucoup de temps... Restons prudent !!
  
Je profite du début de la descente sur Valloire pour manger un bout de barre et boire un peu, puis je remets les gaz... momentanément ! Je double un gars portant le maillot de leader du Grand Trophée... Quelques tours de moulinette dans le cerveau et je réalise que c'est Patrick Schwab ! Du coup je ralentis et le laisse revenir sur moi, il n'est pas en grande forme et de son aveu même il a eu beaucoup de mal dans le Télégraphe. Nous faisons la descente ensemble et je le laisse à la sortie de Valloire.
A cet endroit, il reste 18 km d'ascension pour parvenir au col du Galibier. Mon appréhension s'est atténuée, ma vitesse n'est pas sensationnelle, mais au moins je ne me traîne pas comme sur la Haute Route ! Je délaisse le ravitaillement des Verneys, j'ai suffisamment de quoi manger sur moi et mes bidons sont loin d'être vides. Il n'y a pas de groupe à prendre, malheureusement, mais hormis les 2 km de presque plat après les Verneys, de toute façon la pente est trop importante pour profiter d'un effet de groupe. Jusqu'à Plan Lachat, c'est en effet une succession de gros faux-plats et de vrais pourcentages entre 6 et 8%. Pas si facile que cela en réalité. Heureusement le vent n'est pas très gênant, et le panorama est splendide, je crois que c'est la première fois que je peux l'admirer ! Cette fois-ci, c'est Daniel Renou du Versailles Sportif que je rattrape juste avant Plan Lachat.

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Vue de la première rampe après Plan Lachat

 Après Plan Lachat, ça se complique : je m'arrête au ravitaillement en eau pour boire un verre et remplir l'un de mes bidons. Je redémarre et après la première rampe, c'est le vent qui devient extrêmement perturbant, pédaler devient une lutte contre le vent et contre la pente. Même le passage aux Granges que j'aime bien d'habitude, m'est plus difficile cette fois. Les 2 derniers km sont éprouvants, sans sombrer totalement, je sens que je plafonne, d'ailleurs je suis beaucoup plus doublé que l'inverse. Cette avant-dernière portion de 500 mètres est très difficile à passer, je suis bien heureux de passer au col pour pouvoir m'arrêter au ravitaillement et détendre un peu les jambes et le dos.

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Col du Galibier, mon compteur indique 5h26, alors qu'il affichait 5h48 en 2010 ! C'est encore assez peu significatif, tout dépendra donc des 2 dernières portions importantes où j'avais manqué d'efficacité la dernière fois : la descente vers le Bourg d'Oisans et la montée de l'Alpe d'Huez.
  
Au point ravitaillement où je m'arrête contrairement à mes habitudes, à moitié chancelant, je fais le plein de pâtes de fruits et j'engloutis 2 verres de Coca et je repars, un instant après avoir vu passer Daniel Renou que je sais parfait descendeur... Je me fais violence pour faire une bonne descente, malgré quelques bourrasques de vent et des voitures dont certaines refusent de se laisser dépasser ! Faut-il croire que ma peur habituelle est désormais envolée, je parviens à doubler l'une d'entre elle avant de bifurquer au Col du Lautaret, où la route devient plus large et bien plus agréable... J'essaie de soigner mes trajectoires et ma position, même si j'alterne mains sur les cocottes et mains en bas du guidon, je ne parviens toujours pas à freiner les mains en bas...

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Entre le Galibier et le Lautaret

Après avoir roulé seul comme un forcené, y compris dans les tunnels très mal éclairés, mais très bien indiqués par des signaleurs à l'entrée de chacun d'entre eux, je reviens à hauteur d'un bon groupe un peu après la traversée de La Grave, et je sais que des plus rapides sont pas très loin devant... Mais ça ne roule pas comme je le souhaiterais et il me faut éviter des efforts inutiles, comme sur l'Etape Modane/Alpe d'Huez où j'avais fini au pied de l'Alpe un peu trop entamé...  Finalement on se retrouve à une vingtaine à l'approche du Lac du Chambon, avant les quelques petites côtes qui cassent bien le rythme et les jambes !
  
Enfin Bourg d'Oisans, je délaisse le dernier gros ravitaillement et je franchis la zone de contrôle qui marque le début de l'ascension de l'Alpe d'Huez. Contrairement aux éditions 2009 et 2010, la chaleur n'est pas aussi étouffante. Malgré tout, je ressens toujours cette absence d'air et la route est très souvent exposée au soleil qui me brûle les bras et le visage. Mon 39x28 est un peu juste, je n'arrive pas à mouliner suffisamment, ma vitesse s'en ressent, dépassant rarement les 11 km/h. Et ces maudits virages presque plats ne me permettent pas de me relancer. Au contraire, je reste planté à la sortie de chacun d'entre eux !
Comme d'habitude, je m'arrête aux 2 points d'eau de La Garde et Huez, c'est purement psychologique, je pourrais parfaitement m'en passer, c'est plus un prétexte pour arrêter de pédaler !! A l'occasion de ces arrêts, je croise et recroise Daniel, qui finalement s'arrêtera à une fontaine sur le bord de la route à 5 km du sommet... Les derniers km semblent bien longs, malgré la vue sur la station, qui semble si proche !

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2 km, peu avant d'entrer dans la station, j'entends un encouragement de la part d'un gars qui redescend en vélo : je n'ai pas bien vu, mais il me semble que c'est Guillaume Eschard, dont le profil se prête mieux que le mien à ce genre d'épreuve ! Puis un peu galvanisé par l'optique d'une arrivée proche, j'accélère et relance la machine pour finir le mieux possible, mon compteur indiquant environ 7h50 peu de temps avant l'arrivée, soit bien mieux que je ne l'espérais au départ !

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A l'arrivée

7h52 en franchissant la ligne, j'ai bon espoir de passer dans les 1000 premiers classés.


Côté fatigue, je suis assez surpris de ne pas être trop entamé, ce qui est une bonne chose en vue de l'Etape du Tour Albertville/La Toussuire du lendemain. Bien moins fatigué qu'à l'arrivée des 3 Ballons en juin.
  
Le classement final donne une 721ème place sur 6037 classés (environ 7000 inscrits) pour un temps de 7h24'08 (temps de descente du Glandon décompté). Le gain de temps est d'environ 45 mn, et j'ai bien identifié certaines séquences où je suis encore en mesure de gratter quelques précieuses minutes, notamment la progression dans la Vallée de la Maurienne et la montée de l'Alpe, toujours assez moyenne avec 1h19 d'ascension....


Récap Marmotte
Le récap officiel...
  
Je constate que le niveau augmente d'année en année, tant sur la qualité des participants, que sur le niveau de préparation de ceux-ci. Le taux d'arrivants est assez important pour une aussi difficile épreuve, et quant au niveau, avec le même temps en 2010, j'approchais les 500 premiers.
C'est néanmoins une grande satisfaction personnelle même si c'est encore loin d'être une performance exceptionnelle, j'ai fait des progrès dans la gestion de ma course... à confirmer en 2013 !

A voir mon compte-rendu sur le site du Cyclisme pour Tous

 

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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 23:04

Mythique !


Selon le mot consacré pour un parcours enchaînant 5 des plus réputés cols pyrénéens dans l'histoire du Tour de France : Aubisque, Soulor, Tourmalet, Aspin, Peyresourde...

Je ne pouvais pas manquer cela, moins d'une semaine après avoir renoncé à prendre le départ de l'Etape acte 1 entre Albertville et La Toussuire, pour cause de mauvais temps au départ et aussi parce que la Marmotte de la veille avait laissé quelques traces...
 
Cette fois-ci, j'ai fait route avec Didier, patrouilleur comme moi pour le compte d'Eco Cyclo et j'ai pu tester le service "navette" de l'organisation en allant positionner la voiture sur l'aérodrome de Bagnères-de-Luchon la veille de l'épreuve. Efficace.

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Temps splendide sur l'aérodrome de Luchon la veille de l'EDT

 
Grand beau temps en cette veille d'Etape, et une petite sortie dans les bosses proches de Pau nous permet d'effectuer le traditionnel déblocage, sans faire d'excès, faudrait pas se griller avant une épreuve longue de près de 200 km et 5000 mètres de dénivelé positif !

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Profil EDT Pau-Luchon du 14 juillet 2012

  
Malheureusement, au petit matin du jour J, 14 juillet jour de Fête Nationale, c'est un temps maussade bien que doux et non (encore) pluvieux qui nous attend pour rejoindre la grille de départ.

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Pas mal de monde dans les sas, mais loin du record d'affluence...

Et en cette circonstance, il est un peu compliqué de faire le bon choix au moment de se vêtir... Après avoir consulté quelques "autochtones" ("il ne devrait pas pleuvoir ou alors très sporadiquement...."), j'opte pour le coupe-vent d'été et les manchettes et je range le K-Way, qui m'avait pourtant été précieux lors de la fameuse Etape Issoire-Saint-Flour l'an dernier, dans le sac destiné à être transporté à l'arrivée à Luchon par l'organisation... Mauvais choix, mais je ne le sais pas encore...
 
Avec Didier, nous rejoignons la ligne de départ pour sacrifier à la photo avec les autres patrouilleur(e)s Eco Cyclo et prenons place au fond de notre sas, le premier pour une fois sur cette épreuve, conséquence de résultats en progression sur les 3 précédentes éditions (858ème en 2010 ; 589ème et 208ème en 2011).

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Au départ avec une partie de la patrouille Eco Cyclo

  
7h00, quelques petites minutes pour franchir la ligne et c'est parti pour les 198 km que j'espère parcourir en moins de 8h30, en prenant en compte les résultats de l'EDT des Alpes pour un dénivelé identique et 40 km de plus.
Pour ne pas faire mentir ma réputation, je me retrouve après la descente située immédiatement après le départ, largué d'entrée ! Fichtre, ça roule à une allure incroyable dans les rues de Pau et il me faut bien 5 km pour recoller au groupe de tête, déjà amoindri... Pour cela j'ai dû boucher pas mal de trous et ne compter que sur moi. Longchamp n'est pas loin...
 
Au bout de 16 km, au passage dans Rébénacq, je regarde mon compteur qui affiche une moyenne de 45,6 km/h. Just incredible... Nous sommes environ 350...
A ce train, je commence à redouter le changement de rythme à venir dans l'Aubisque !

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Avant Laruns, le plafond est déjà bien bas...

 
Sévignac, c'est la première côte de près de 2km. Dans les roues, assez facilement ça passe. J'aperçois un compagnon de Longchamp pas loin devant juste avant le sommet, Jérôme Gallot, et je fais l'effort supplémentaire pour le rejoindre et le saluer... Pour ce faire, je suis obligé de slalomer et d'aller jusque sur le bord gauche de la chaussée et c'est ma roue arrière qui vient sortir légèrement du revêtement tout neuf, mon pneu raclant un instant la bordure... Tout ce qu'il faut pour me mettre en confiance !! Heureusement, mes Vredestein sont solides...
 
L'allure, bien que restant rapide, baisse un peu de ton et c'est avec une néanmoins belle moyenne de près de 38 km/h que nous abordons Laruns au km 37, qui marque le début de l'ascension du col d'Aubisque. Une découverte pour moi...
Les premiers km de la montée sont assez roulants, mais j'ai laissé quelques forces au départ et je n'arrive pas à emmener comme je le souhaiterais... J'arrive quand même à remonter régulièrement des concurrents jusqu'aux Eaux-Bonnes, où les pourcentages deviennent de suite plus marqués, avec un passage assez court à 13% et quelques lacets qui viennent à point nommé pour me forcer à me mettre en danseuse régulièrement.
Depuis la "Marmotte" le week-end précédent, je me suis fixé une règle : ne pas dépasser 157/158 bpm dans la première ascension longue. Pour ne pas exploser plus loin, comme à l'Ardéchoise par exemple...
Peu avant d'atteindre Gourette, la pluie se met à tomber franchement, je suis obligé de mettre les lunettes dans la poche... Je passe néanmoins à côté du paravalanche situé sur la partie gauche de la chaussée, pour éviter que le compteur ne se coupe (drôle d'idée en y repensant !)... Gourette sous la pluie, la pente se durcit encore un peu, je gère ainsi durant les 4 derniers km jusqu'au Col d'Aubisque à 1709 mètres d'altitude, sous une brume épaisse et un gros crachin tenace.
 
Le Col d'Aubisque atteint, je ne m'arrête pas et me lance dans la descente. Premier freinage et stupéfaction : les freins ne répondent pas ! C'est génial, je vais me taper une descente au ralenti, sous la pluie et sur une chaussée détrempée que je devine plus que je ne la vois ! On me double de façon assez sporadique, mais beaucoup plus rapidement que ma propre allure ! J'ai peine à garder les yeux ouverts avec cette pluie qui les noie et le fameux Cirque du Litor, il faudra que je revienne pour l'admirer !!

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Toujours cet air heureux sur les photos....!

Le pire, c'est que le froid finit par me saisir et quelques tremblements rendent mon pilotage délicat, même à faible allure... Quant aux passages sous tunnels, avec la faible visibilité, je m'y sens assez oppressé...
Après 8 km de descente sans presque tourner les jambes, c'est l'entame des 2 km qui mènent au col du Soulor. J'appréhende de tourner les jambes à nouveau, mais après quelques tours de pédales, je suis surpris du résultat, sans trop forcer, ça roule bien et la sensation de froid s'amenuise.
Au sommet du Soulor, j'entends mon prénom et des encouragements : c'est Olivier Dulaurent qui m'a reconnu malgré le brouillard, ça fait du bien, je ne m'y attendais vraiment pas ;-)
 
Nouvelle descente, que je connais cette fois, l'ayant empruntée lors de l'Etape du Tour Pau-Tourmalet en 2010. Longue de près de 7 km, je m'y comporte à peine mieux que dans l'Aubisque, trajectoires incertaines et freinage permanent pour éviter de prendre de la vitesse. Dès que j'accélère, je me mets en danger avec ce freinage très faible... J'en suis réduit à compter, impuissant, les cyclistes qui me doublent...

A Marsous, le terrain devient plus plat. Je peux redémarrer le pédalage, tourner les jambes. Comme au pied du Soulor, ça mouline bien, je repars aussi sec, à la poursuite des petits groupes que je vois devant moi, notamment un premier que je reprends à Aucun. Le pire serait de devoir continuer seul, alors je m'accroche à ce groupe, surtout dans la nouvelle descente vers Argelès-Gazost.
Mais pourquoi diable accélèrent-ils ainsi dans les descentes ??! Je suis arc-bouté sur ma selle, à tenter de soigner mes trajectoires. Heureusement la route est sèche dans cette portion et après quelques virages rageurs, et après être passé devant le point ravitaillement d'Argelès en coupant au mieux la route, je retrouve mon petit groupe où est présent un gars du PCO. Ouf ! Il y a cette longue montée en faux-plat le long des Gorges de Luz, autant ne pas être seul !


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Après Argelès Gazost, un des rares franciliens...

Mais je sens que le groupe plafonne, personne ne veut participer, un seul gars fait l'effort et il commence à demander de l'aide. Alors je me cale en position basse, mains en bas du guidon et je file à l'avant pour relancer l'allure. Devant à 350 mètres un groupe assez imposant est en vue, c'est le moment ou jamais de le rejoindre avant d'entamer les Gorges ! Je donne tout ce que j'ai, je fais la jonction à Pierrefitte après une petite bosse au milieu du village, passée à bloc. Sauf que j'ai fait involontairement le trou, ça n'a pas suivi, les autres rentrent un peu plus tard. J'ai toujours le chic pour faire des efforts inutiles...

Nous voici à environ un bonne vingtaine pour progresser dans les Gorges de Luz. L'allure est soutenue sans être très rapide, c'est parfait pour ne pas se mettre dans le rouge avant d'attaquer le Tourmalet. Le temps a l'air de se maintenir au gris sans eau, même si la couverture nuageuse n'est toujours pas très haut.

Dans un bon peloton au moment d'entamer la montée du Tourmalet...
  
Luz-Saint-Sauveur, nous sommes à mi-parcours. Un spectateur lance "24 minutes" à notre passage. Ce n'est pas beaucoup il me semble, même si nous n'avons franchi qu'un col. Je suis un peu inquiet, je redoute un peu les 19 km d'ascension du Tourmalet. En 2010, en fin d'Etape j'avais mis 1h42 en ayant subi une fringale dans les 3 derniers km. Ca reste donc un souvenir mitigé.
D'emblée, quelques gars accélèrent, de bons grimpeurs probablement. Fidèle à ma ligne de conduite, je m'applique à ne pas dépasser cette fois 155 bpm. J'avais en mémoire des pourcentages moins élevés, surtout dans Barèges où la pente est impressionnante, je passe en danseuse. La sortie de Barèges est également très raide, mais il y a un replat salvateur avant le ravitaillement de Superbarèges. Le gars du PCO discute quelques instants, plaisante à propos de Longchamp... La dernière fois que j'avais plaisanté à ce propos avec un gars sur la route des crètes des 3 Ballons, ça ne l'avait pas fait rire...!
Au ravitaillement de Superbarèges, je passe sans m'arrêter. Et pourtant il y a pas mal de monde sur le bas-côté pour essayer de me refourguer ces immondes topettes de gel merdique que l'on retrouve après... sur la route ! C'est assez insensé et irréfléchi de laisser faire cela... Surtout quand on connaît le maigre bénéfice d'un point de vue nutritionnel et sportif... Piège à c... !
Je retrouve de temps à autre des gars qui m'ont déjà doublé mais qui se sont arrêtés au ravito. Je préfère ne pas m'arrêter, j'ai de quoi faire dans mes poches et avec cette température relativement basse, ce n'est pas la soif qui me pousse à vider mes bidons... A l'arrivée, il me restera encore les 2 tiers d'un de mes 2 bidons...

A 6 km du sommet, je retrouve de la brume et la route devient plus humide au fur et à mesure que l'on se hisse vers le col. Les 2 derniers km sont assez raides, mais j'ai encore suffisamment de forces pour bien passer, sans connaître la galère de l'EDT 2010. 1h28 cette fois-ci, il y a du progrès... Je ne vois plus rien, pas même les spectateurs qui nous encouragent. Au col, je devine la stèle Henri Desgranges et je ne m'attarde pas...

Vidéo de qualité moyenne, mais parfait reflet de la difficulté des conditions météo !
  
Nouvelle descente et c'est exactement le même scénario que dans la descente de l'Aubisque. Il fait même un peu plus froid. Je retrouve la route mouillée, la pluie fine, le freinage incertain. Et c'est plus brumeux encore.
Après 2 km de descente, un petit passage presque sec et moins brumeux, mais l'espoir est de courte durée.
Au passage dans la Mongie, c'est presque apocalyptique : en plus de la pluie qui redouble et du brouillard, au plus fort de la pente, c'est de la boue et du sable que je trouve sur la route !!! Une vraie savonnette. Je comprends mieux la présence des gendarmes un peu en amont, qui nous enjoignaient de ralentir. Pour moi, la recommandation était superflue, mon allure étant déjà extrêmement réduite !
Comme les tunnels de l'Aubisque, les paravalanches ne sont d'aucun réconfort, ça me stresse. Je tremble de plus en plus et je regrette amèrement d'avoir laissé mon K-Way dans le sac déposé dans la navette au départ... Les manchettes, c'est un peu light...
Encore doublé très souvent, trop souvent. Je sais qu'on perd plus de temps en descente qu'en montée...
Il n'y a guère que les 3 derniers km avant Sainte-Marie-de-Campan où la pente s'adoucit et la route devient sèche, je peux reprendre un peu de vitesse, me dégourdir les jambes, avec une nouvelle fois de bonnes sensations après tous ces km de paralysie forcée...
 
Un grand virage dans Sainte-Marie-de-Campan, à nouveau je file en dédaignant la zone de ravitaillement et c'est reparti pour l'ascension du col d'Aspin. Le profil de ce col est fait pour moi, 7 km de pente douce et de faux-plat. Je progresse à bonne allure, seul, en dépassant régulièrement d'autres concurrents, sans jamais me faire doubler. Je profite du paysage autant que je le peux, les nuages sont un peu plus hauts et la route est à peu près sèche.
Seuls les 5 derniers km des 12 km d'ascension sont plus difficiles, après le passage dans Espiadet. Je m'accroche, avec des valeurs autour de 150 bpm en maintenant un bon 11 km/h sans trop forcer.

Au sommet à 1489 m, bingo ! C'est reparti pour la route mouillée, la brume et la pluie fine... Comme un fait exprès ! Encore une fois, ralenti, virages bizarroïdes, trouille monstre avec des bolides inconscients qui doublent à toute allure ! Mais comment font-ils ?  A mi-pente, la route est de nouveau sèche, sans pluie et je profite qu'un petit groupe s'est aggloméré derrière moi à la fin de la descente où j'ai repris une allure normale, pour souffler dans la longue portion avant le dernier col de Peyresourde. Dans ce groupe, je retrouve un sociétaire de l'ACBB, que je ne connais pas, parti dans 3 sas derrière moi... Ca me remonte le moral de voir ce maillot ici. Comme je porte le coupe-vent du club, nous échangeons quelques mots...
 
Après la traversée du village d'Arreau, c'est un long faux-plat de 10 km le long de la Neste du Louron. Dès la sortie d'Arreau, j'aperçois sur le côté une silhouette que je reconnais de loin : c'est Jérôme Gallot qui visiblement a percé ! Il vient à notre rencontre pour demander une chambre à air. La décision est vite prise, je m'arrête pour lui en laisser une, j'en ai une dans la sacoche de selle et une autre dans ma poche arrière. Je lui laisse également ma pompe, que j'ai du mal à sortir de la sacoche, mes doigts sont complètement engourdis et je tremble encore à moitié ! Puis je repars avec un petit groupe juste derrière, mais qui va nettement moins vite. Du coup, je profite du profil relativement plat pour tenter de rejoindre le groupe précédent, que je rejoins 5 mn plus tard. Bon signe pour la suite, j'ai encore des Watts !
 
Ne reste donc que le col de Peyresourde à monter. Je ne le connais pas, tout juste ai-je passé des vacances d'hiver dans la station de Peyragudes au printemps 2000, un séjour presque sans neige d'ailleurs où j'en avais profité pour passer quelques heures à Luchon, dont j'ai gardé en mémoire la longue allée d'Etigny qui sert de dernière ligne droite avant l'arrivée...
Sur les 10 km d'ascension, seuls les 8 derniers sont compliqués après 180 km de route, assez réguliers, souvent autour de 8%. Là, c'est le mental qui prime, parce que côté forme, je ne me sens pas particulièrement fatigué. L'usure mentale et les conséquences des mauvaises conditions ont amenuisé les ressources. Un instant, je me demande si je n'ai pas la berlue, j'aperçois en contrebas de la route des tipis et une yourte ! Un camp de vacances, certainement...
Je ne tiens pour ainsi dire que parce que le gars de l'ACBB quelques mètres devant moi ne semble pas mieux et je calque mon allure sur la sienne, le rejoignant même au sommet avant qu'il ne me largue dès le début de la descente. L'approche du col m'a semblé bien longue, on le voit de loin pourtant... Beaucoup de spectateurs nous encouragent, j'ai du mal à les distinguer. L'arrivée au col est une délivrance.

Mais une dernière fois, c'est de la pluie et une chaussée humide qui m'attend, pour quelques km de descente, environ la moitié des 16 km nous menant jusqu'à l'arrivée. Je laisse encore filer un nombre trop important de concurrents, jusqu'à Garin. Là, un petit peloton de 5 unités me double à une allure incroyable, alors que la chaussée devient sèche. Malgré toute la rage et les dernières forces que j'y mets, je ne réussirai pas à boucher ces 20 à 30 secondes, malgré ma pointe de vitesse du jour à 68 km/h en ligne droite. Je ne parviens qu'à avaler l'un des gars qui a lâché l'affaire, sous la flamme rouge avant l'entrée sur l'allée d'Etigny. Ces derniers km, je les avale avec toutes mes forces encore disponibles : dernier virage à 38,6 km/h et pointe avant l'arrivée à 58,6 km/h (données sur parcours enregistré sur Strava) !

Derniers lacets de la descente vers l'arrivée et passage de la ligne !

Je franchis la ligne avec ce double sentiment de soulagement et de satisfaction d'en avoir terminé et un peu comme à Saint-Flour l'an dernier, d'être un peu un rescapé. Les chiffres d'ailleurs, s'ils ne sont pas aussi importants qu'à l'EDT II de 2011 (1982 finissants sur le double de partants) sont tout de même éloquents : 3829 classés sur 4696 partants et 5600 inscrits. Le classement, 227ème, est plutôt flatteur, mais me laisse songeur lorsque je repense à mes descentes au ralenti qui m'ont fait perdre de précieuses minutes. Mais mieux valait finir entier ! C'était finalement une édition pluvieuse et parfaitement en phase avec un Tour de France 2012 très...british !


EDT Pau
Diplôme détaillé



etdt2012.jpg

 

 

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 23:35

 

L’Ardéchoise, jusque là, restait pour moi un bon souvenir, tant en 2007 où j’avais effectué le parcours « L’Ardèche » de 320 km sur 2 jours avec 9 autres cyclistes de mon club de Houilles, qu’en 2010 où j’avais disputé le circuit des «Sucs » en décrochant une 2ème place dans ma catégorie d’âge d’alors dans les 30-39 ans.

Cette année, mon idée était de tenter l’AVM (Ardéchoise Vélo Marathon) de 278 km, soit le parcours le plus long proposé à Saint-Félicien, et pour cela le compteur affichait déjà plus de 9500 km et pour ne rien laisser de côté, j’avais effectué à peu près la même préparation qu’en 2010, option validée par ma bonne performance sur les 3 Ballons une semaine plus tôt. Une certitude : j’étais prêt !

Sauf que, sauf que, rien ne se passe jamais comme prévu…

Venu la veille en covoiturage avec Isa du TC Morangis et Laulau de mon club du CS Brétigny, tous deux coéquipiers d’un jour pour le compte de la Patrouille Eco Cyclo, nous arrivons en fin d’après-midi à Saint-Félicien, pour récupérer nos dossards et le très bariolé maillot de l’Ardéchoise offert pour l’occasion, puis effectuer un tour du village départ. Après quoi nous filons vers le camping que nous avons retenu du côté d’Esclassan : l’Oasis. Très surprenant, mais agréable, le lodge en toile et bois, surtout en pleine nature…

Réveil à 4h50 pour un rapide petit-déjeuner à moitié zappé pour ma part, première erreur et je connais la sanction, mais je n’ai vraiment pas faim… Départ pour Saint-Félicien vers 5h45, il y a déjà du monde sur la route. A 4 km du but, des gendarmes bloquent la route, il faut garer la voiture au beau milieu d’un champ tout juste fauché. Il faut beau et déjà très doux, pas besoin de manchettes et j’hésite à ajuster un débardeur sous le maillot Eco Cyclo. Je le garde finalement, deuxième erreur…

Avec Isa et Laulau, il est prévu que l’on rejoigne le groupe Eco Cyclo à l’entrée du sas prioritaire pour y prendre place et effectuer la photo de groupe d’usage avec les personnalités et les V.I.P. que sont le centenaire de choc Robert Machand, l’organisateur Gérard Mistler, l’ancien patineur Gwendal Peizerat entre autres.

Là, c’est le service de sécurité qui nous bloque l’accès, et une charmante jeune fille nous réoriente vers le sas des Vélo Marathoniens, pour un départ après les 300 prioritaires. Ma place de 2010 me donnait droit à un dossard prioritaire, que je n'ai pas demandé...

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Au départ de Saint-Félicien

Du coup, c’est toute ma stratégie de course qui est remise en cause : je comptais avoir le champ libre pour rouler tranquillement dans les roues jusqu’au point le plus bas du circuit, à Antraigues et conserver le plus possible de forces pour l’enchaînement des difficultés que sont le col de la Baricaude et la boucle des Sucs…

Un doute s’installe dans mon esprit peu avant le départ et j’envisage déjà de ne pas faire le programme prévu initialement.

Enfin, quelques minutes après le top départ, ça commence à bouger dans le sas et je passe sur la ligne de départ à 7h35, soit après 5 mn d’attente.

J’entreprends de suite de prendre un bon rythme, mais je sens que les jambes ne sont pas vraiment au rendez-vous et je manque cruellement de souffle dès l’entame du col du Buisson… Un pic d’allergies au pollen de graminées est d’actualité cette même semaine dans la Région, c’est bien ma veine… Sans compter le vent de sud qui souffle déjà puissamment et dont on sent parfois les bourrasques au détour d’un virage !



J’arrive néanmoins à doubler régulièrement des flopées de cyclistes, en prenant lorsque je le peux les roues de ceux qui me dépassent, si bien que j’arrive au col du Buisson dans un bon petit groupe de 6 ou 7, en 31 minutes, une minute de plus seulement qu’en 2010 dans le second groupe.

Au sommet, ça continue de monter via le Tracol jusqu’au village de Nozières. Je teste un peu les jambes à mi-distance entre le col du Buisson et Nozières, avant de basculer dans la descente, dont j’ai gardé un très mauvais souvenir, sous la pluie, en 2010.

Je parviens dans la descente, à contrôler plus ou moins ma vitesse, même si je perds de vue les meilleurs descendeurs. La première partie de la descente est assez facile, le bas est plus technique et j’ai infiniment plus de mal à me lancer. Au final à Lamastre, j’ai mis 2 mn de moins que la fois précédente. Lamastre, qui est toujours autant décorée et en fête pour le passage du peloton !

Mais déjà voilà le long faux-plat qui mène au col des Nonières… Il me faut peu de temps pour retrouver un groupe non loin devant, puis je poursuis mon effort pour recoller, avec l’aide d’un gars du VC Avon-Fontainebleau, au bon peloton qui se trouve encore plus loin. Mais dans ma mémoire, le col était plus roulant… j’ai un peu de mal à finir avec les meilleurs du groupe au sommet et de nouveau quelques doutes m’assaillent…

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Dans le col des Nonières

 

La descente vers Le Cheylard n’est pas de tout repos, je vais compter jusqu’à environ 300 mètres de retard sur le dernier du groupe, ne rebouchant le trou qu’au prix d’un gros sprint à l’entrée du Cheylard. Epuisant !

Le col de Mézilhac serait presque mon col préféré, tellement il est agréable à monter et tellement roulant, au moins sur sa première moitié… Sur l’application Strava, ma montée de 2010 rivalise avec les performances des meilleurs cyclosportifs avec mes 25,5 km/h pour 50 mn de montée.

C’est le bon moment pour me tester, je prends la direction des opérations, juste 2 fois relayé pas un gars du VC La Pomme, nous reprenons un groupe avant le passage dans Dornas, le village Schtroumpf de 2010, dans lequel je retrouve quelques versaillais, dont Daniel Renou.

Mais je coince bien avant d’arriver à mi-pente, décidément ce vent de trois quart face est déstabilisant et je rentre sagement dans le rang, préférant garder des forces pour la fin du col, plus difficile.

Au col de Mézilhac, il faut faire un choix : soit bifurquer comme en 2010 vers le Gerbier de Jonc et les parcours de la Volcanique ou des Sucs, soit continuer pour faire ce qui est prévu, c’est-à-dire l’Ardéchoise Vélo Marathon ou, au pire, le parcours emblématique de l’Ardéchoise…

Délaissant ceux qui s’arrêtent au point ravitaillement, je file tout droit vers la descente sur Antraigues !  J’entame la descente sans forcer, presque en roue libre – ce que je vais regretter rapidement – jusqu’à ce que je sois doublé par une file ininterrompue de ceux qui étaient avec moi dans le col… Et c’est reparti pour une poursuite d’enfer, je pédale comme un dératé tout en usant mes freins tandis que devant ça descend sans mettre un coup de pédale !

A Antraigues, je recolle miraculeusement à l’entame du col d’Aizac, où je retrouve Jean-Claude Declois très bon descendeur et Jean-Yves Lebouc un peu à la peine dans ce col assez court (3,5 km) mais raide où je commence à sentir les effets de la chaleur…

Sans répit, nous passons presque directement au col de la Moucheyre, un peu plus long (5 km) mais assez abrité du soleil, en sous-bois… Un gars me lance une vanne sur mon poids qu'il faut que je traîne dans les cols... pour un peu, ça me plomberait le moral !!

De nouveau, une descente extrêmement rapide et technique suit pour rejoindre Burzet au pied du « col » de la Baricaude.

Les affaires se compliquent sérieusement : sur le tapis de contrôle chronométrage de Burzet, j’accuse environ 250 mètres de retard sur le groupe.

J’attaque le col avec le reste d’énergie pour tenter de recoller, mais je n’arrive pas à reprendre un quelconque mètre… je finis pas abdiquer et c’est parti pour une bonne galère…

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Vue sur Burzet depuis le début du col de la Baricaude

 

C’est finalement dommage, à la lecture du récapitulatif des points chronométrage, j’occupais à Burzet la 50ème place de l’Ardéchoise à seulement 16 minutes du premier et j’avais principalement dans mon groupe des gars partis 5 minutes avant moi… Probablement aurai-je payé les efforts consentis gratuitement, notamment dans les Nonières et Mézilhac…

La Baricaude, je vais m’en souvenir longtemps… 13,5 km à 5,5%.... ça m’a paru long, long, comme l’Alpe d’Huez !

Pas un souffle de vent, alors que je comptais l’avoir dans le dos en remontant vers le Nord, mais la montée est tellement bien abritée du vent….

Et une chaleur, même si la température n’est pas si élevée (26 à 28°C), assez étouffante.

J’ai pourtant bu régulièrement, frais grâce aux bidons Camelbak, me suis arrêté à un ravitaillement en eau à mi-pente, sans résultat. Complètement planté et moral en berne… 55 minutes pour les 13,5 km ! Doublé par des papis en bien meilleure forme que moi !! Pire, un mal de tête sournois commence à se faire sentir et ne me lâchera plus jusqu'à l'arrivée, venant s'ajouter aux douleurs intestinales probablement dues au repas de la veille au soir...

Au sommet, revient de l’arrière un gars avec qui j’étais dans Mézilhac, Arnaud Le Helley… Il m’interroge sur ma caméra fixée sur le casque, pendant quelques minutes je ne pense plus à ma défaillance ! Mais les vidéos sont malheureusement ratées, caméra trop plongeante !

Je finis de monter le « col » du Gerbier de Jonc  à la même allure, espérant que les forces reviendront ultérieurement…

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Le Mont Gerbier de Jonc

 

Face au Gerbier de Jonc, un nouveau choix est à opérer : soit je tourne à gauche vers Les Estables et la boucle des Sucs pour continuer sur l’AVM, soit je « bâche » et entame la descente vers le parcours de l’Ardéchoise… Je me retourne, vois un bon groupe fondre sur moi, dont la plupart tournent vers la gauche… J’entrevois la grosse galère et… je file tout droit !

Encore rongé par le remords, j’entreprends de suivre dans la descente un gars du Versailles Sportif assez à l’aise… Il m’est plus facile de suivre un homme seul qu’un groupe en train de se distendre et se disloquer dans une descente !

A Arcens, au terme de la descente, je m’arrête au point ravitaillement pour faire le plein d’un bidon. Rien que de l’eau… Et un quartier d’orange… 4 mn pour faire le plein d’un bidon !!

Je repars au même moment où passent 2 fêlés à bloc, c’est une belle aubaine, j’en profite pour reprendre une belle allure dans le « col » de Clavière, qui est bien long encore avec ses 17 km. Assez roulant cependant, ce sera la seule ascension où j’aurai fait mieux qu’en 2010. Entre temps, les 2 fêlés ont largué tout le monde et poursuivi leur route après avoir fait le ménage derrière eux ! Mais j’ai retrouvé « mon » versaillais et Arnaud…

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Passage dans Saint Julien Boutières



Il reste encore 2 difficultés : le « col » de Rochepaule, où je suis bizarrement très à l’aise – j’aurai plus de mal à me frayer un chemin au milieu des cyclotouristes au ravitaillement de ce petit village ! -, et la montée vers Lalouvesc, qui remplace pour la seconde année l’ascension du col du Buisson, ce qui est bien dommage…

J’appréhende cette dernière ascension, que je ne connais pas.

L’entame se fait bien, jusqu’à ce que mes yeux tombent, au bout d’un bon moment, sur un panneau indiquant le sommet à 7 km !

C’est probablement psychologique plus que physique, mais mon allure se réduit instantanément et singulièrement… Et c’est reparti pour une galère, j’ai l’impression d’être planté. A 3 km du sommet, la pente s’adoucit durablement et je repars aussi sec – si j’avais su !

Enfin, Lalouvesc, avec un ravitaillement plein à craquer, je préfère continuer alors que mes bidons sont complètement vides. A l’entrée de Lalouvesc, un gars à l’arrière prévient « droite ! » et je vois me doubler Eric Fournier, qui vient de la boucle des Sucs… Il avait fini 10 mn devant moi en 2010 et m’avait largué dans le dernier col de la Granite Mont Lozère en 2011… Bonne vélocité dans les cols, à ma souvenance…

Avant de redescendre vers Saint-Félicien par le col du Buisson, nous prenons un belle route en balcon avec une vue magnifique. La vitesse aussi est assez magnifique et je suis toujours épaté de voir qu’après plus de 200 km, il peut rester des ressources physiques insoupçonnées !

Comme d’habitude, la dernière descente est plutôt bien négociée, c’est dommage que ça soit toujours un poil trop tard… Après un dernier petit effort sur les 2 derniers km, je franchis la ligne avec un peu de regret de n’avoir pas fait le parcours envisagé.

Mon compteur affiche 8h13 de pédalage et 8h17 depuis le départ au passage de la ligne.

Pour un parcours un peu plus compliqué pour moi que celui des Sucs, je ne suis finalement pas si loin de ma moyenne de 2010 sur Les Sucs (8h31 pour 224 km). C’est assurément ce parcours des Sucs qui est le plus équilibré pour ma morphologie et mes capacités…

Après avoir assisté à la remise des récompenses et retrouvé bon nombre d’amis et de connaissances, et également félicité Martine, Jérôme, Michel et Daniel pour leurs podiums respectifs, j’attends l’arrivée d’Isa et Laurent qui en finiront en 12h30 de leur périple vélo marathonien, un grand bravo à eux !!

 

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Isa sur le podium de l'AVM avec Gérard Mistler !

 

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Isa avec Laulau

 

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Beau Podium des Sucs !


Les Photos de l'Ardéchoise

Les Résultats des différents parcours depuis 2003

 

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 23:12

 

Petit flashback en 2010, j’étais alors venu me frotter aux 3 Ballons, dans l’optique de la préparation pour enchaîner l’Ardéchoise, le DFU, la Marmotte et l’Etape du Tour Pau/Tourmalet.

Idéal pour me tester, avec mon G-Max en rodage depuis moins d’un mois et cela sur une distance et un dénivelé qui ne m’étaient pas encore familiers à l’époque.

J’en étais ressorti à la fois rassuré mais aussi un peu frustré par la tournure des événements, suite à une crevaison d’un boyau que je n’avais pu colmater complètement.

En effet, au chrono officiel, les modestes 8h11 masquaient malheureusement les 7h43 affichés sur mon compteur et j’avais estimé à l’époque que, sans l’attente au sommet du Grand Ballon de mon ami Laurent Grisel qui avait crevé sur la route des Américains, et sans la crevaison de mon propre boyau avant dans la descente du col du Hundsrück, suivie d’un arrêt au Lac de Sewen destiné à une tentative de regonflage qui s’était soldée par la casse de la valve, je pouvais espérer approcher les 7h30.

 

Cette année, j’ai reproduit peu ou prou le même programme de préparation, avec un peu plus de km au compteur – 9000 quasiment à cette date -, quelques cyclosportives de plaine puis vallonnées (voire très vallonnées comme les 3 Cols), l’ascension du Ventoux à… l’Ascension, le Brevet du Massif Ardennais le lendemain d’un 200 km francilien (la Savinienne) à la Pentecôte…

On peut dire que le résultat a été – pour une fois – à la hauteur de mes espérances, puisque j’ai franchi la ligne au sommet de la Planche des Belles Filles « new look » en 7h26. Quelques détails mis à part, tout s’est passé comme dans un rêve et si j’osais, je dirais même que j’ai roulé « en vieux briscard » !

 

Arrivé à Champagney la veille vers 18h00, pour y retrouver l’ami Didier Liger et Allan Dodds avec lesquels nous faisons gîte commun à Ecromagny dans un coin perdu de chez perdu ( !), je mets un peu de temps à retirer mon dossard, en raison d’une affluence importante, l’organisation annonçant plus de 3500 participants et en réalité il y aura près de 4000 concurrents au départ, en raison de l’effet Tour de France, la 7ème étape du Tour 2012 finissant comme les 3 Ballons au terme de l’ascension de la Planche des Belles Filles !

 

Après le repas sportif pris dans un restaurant de Mélisey, la ville d’origine du grimpeur Thibaud Pinot, et une bonne mais courte nuit dans le fameux gîte au fond des bois et au milieu des 1000 Etangs, on rate un peu notre timing, la traversée matinale de Champagney en voiture nous est déjà interdite ! Alors nous stationnons sur un parking assez proche du départ, et les préparatifs un peu longuets, nous contraignent à pénétrer dans le sas des prioritaires (400 dossards) 5 minutes seulement avant le départ, c’est-à-dire tout au fond. Ce sera la seule erreur de la journée, mais elle est de taille, car partir dans les 400 (sans compter les resquilleurs et concurrents du petit parcours qui se trouvent dans le sas également), c’est l’assurance de passer moins sereinement l’étroit Ballon de Servance…. Enfin…

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Déjà beaucoup de monde dans le sas des prioritaires !!

 

Copie-de-IMG_0895.jpg     Copie-de-IMG_0893.jpg

Avec Didier au départ...

 

Départ donné, avec Didier nous partons prudemment, sans appuyer trop fort sur les pédales, on se contente de suivre le train, car après une douzaine de km et après avoir laissé la montée vers la Planche (quel beau revêtement !) sur notre droite, l’ascension du Ballon de Servance débute, sur 10 km dont 7 réellement d’ascension. Sans m’affoler je progresse sereinement, attendant même patiemment quand le passage est bloqué, ce qui est souvent le cas dans les pourcentages importants et dans les virages, en accélérant juste ce qu’il faut dans les replats. J’ai toutefois le sentiment d’être moins facile qu’en 2010, mais l’impression est contredite par les données « Strava » des 2 parcours comparés !

 

Ascension du Ballon de Servance – 6,8 km – 27’40 (25,2 km/h) – Gain 2012 vs 2010 : 34 sec

 Temps compteur au Ballon de Servance :  56’05 (2010 : 59’06)

 

 

 

 

La descente du Ballon de Servance est réputée être très compliquée, du fait du mauvais revêtement et de la visibilité moyenne. J’avais éprouvé en 2010 les pires difficultés pour descendre correctement, n’étant pas sûr de moi avec des roues à boyaux, et avec des porte-bidons qui laissaient échapper les bidons trop facilement. J’avais vu un gars qui avait perdu tout ce que l’on peut perdre sur un vélo en passant dans un trou !

Aujourd’hui que j’ai fait le choix de repasser aux roues alu à pneus et avec un peu d’entraînement en descente cette année, j’ai repris un peu confiance et c’est bien dans l’exercice de la descente que j’ai le plus progressé. Ce n’est pas encore ça et loin s’en faut, mais j’arrive à limiter les dégâts. A mi-pente dans la descente, soit un peu avant la zone la plus dangereuse, un gars du Versailles Sportif que j’avais doublé dans l’ascension me double et j’entreprends de le suivre… difficilement !  Petit à petit, il s’éloigne, mais je le garde dans le viseur, jusqu’à ce fameux passage difficile où je le perds définitivement de vue. Mais au final dans cette descente j’ai gagné presque 2 mn supplémentaires !

Au bas de la descente, au Thillot, je suis arrêté avec d’autres au feu rouge, il y a environ 1 mn d’attente, et nous reformons un groupe assez conséquent, mais beaucoup de ceux qui m’ont dépassé dans la descente ont pu passer avec le feu vert précédent…

 

Descente du Ballon de Servance – 13,4 km – 18’02 (45,7 km/h) – Gain 2012 vs 2010 : 1’55 sec

Temps compteur au Ballon de Servance :  1’15’42 (2010 : 1’20’24)

 

 

Après un relatif mic-mac dans les rues du Thillot – certains font vraiment n’importe quoi au regard du Code de la Route soit dit en passant…-, c’est reparti pour un long faux-plat, si l’on peut appeler le col du Ménil un faux-plat, mais en peloton c’est assez facile… Comme à mon habitude quand le rythme se fait plus tranquille, je musarde au fond du peloton, agaçant parfois ceux qui se trouvent malencontreusement dans ma roue… Puis viennent les 5 km d’ascension du col d’Oderen, assez réguliers entre 5 et 6%. Seul un sujet de Sa Majesté la Reine d’Angleterre vient troubler ma concentration en s’acharnant à vouloir à tout prix me couper la route, me tasser dans la bordure quand ce n’est pas piler net devant moi pour se mettre en danseuse… Et j’ai beau tout faire pour repasser devant lui, je le retrouve immanquablement devant moi au détour d’un virage !  Au final pour le col d’Oderen, presque 50 secondes reperdues, mais ni gain ni perte depuis Le Thillot !

 

Temps compteur au Col d’Oderen :  1’55’08 (2010 : 1’59’50)

 

Plutôt en retrait du bon peloton que nous composons au col d’Oderen, je redoute encore la descente vers Kruth, mais fait surprenant, je parviens à faire mieux que sauver les meubles et au bout des 8 mn de descente à 51 km/h de moyenne, j’accroche un petit groupe à 300 mètres du gros de notre peloton d’Oderen. Du coup,c’est le moment où jamais de montrer ce que je sais faire et il me faut environ 2 km pour ramener tout le monde sur le peloton, au niveau du Lac de Wildenstein. Ce sera ma seule incursion en tête d’un groupe et l’un de mes pics de fréquence cardiaque ! Toujours cette obsession de rouler à l’économie !

 

J’appréhende un peu le col de Bramont, non en raison de sa difficulté, autour de 5,5 % en moyenne, mais parce qu’en 2010, j’y avais connu des sensations assez phénoménales, j’avais fait la montée presque entièrement en tête de mon groupe, dans lequel la plupart avaient fini en moins de 7h30… Nouveau vélo, nouvelles roues, une pente pas très élevée, la sensation d’être poussé dans certains virages, j’avais fini la montée complètement cuit, mais j’en garde un excellent souvenir. Vais-je encore être à la fête cette année ?

Je dois tout d’abord boucher le trou qui se forme entre le début du groupe et une bonne vingtaine de gars déjà à la peine, dès l’entame du col. Je raccroche la fin du groupe, alors que devant ça casse une nouvelle fois : le trou est trop important, je choisis de rester dans ce 2ème petit groupe, bien emmené par 2 Hollandais. Les sensations sont complètement différentes de la dernière fois, il faut que je reste concentré. Ou bien que je pense à autre chose ! Je vais être aidé en cela par un gars du TAC Cyclo, portant la tenue des « 3 Cols », qui m’interpelle en me demandant si c’est bien moi qui ai posté des vidéos de la cyclo des Monts du Lyonnais ! Il faut dire que la caméra sur le casque, même assez discrète, ne passe pas tout à fait inaperçue ! Nous engageons la conversation et du coup j’oublie le mal aux jambes ! A mi-pente, j’aperçois également Laurent Clément, décroché du groupe précédent, qui semble attendre quelqu’un... Au bout du compte, même si les sensations n’ont pas été formidables, j’ai regagné un peu plus d’1 minute sur cette seule ascension !

 

Ascension du Col de Bramont – 7,3 km – 23’06 (19,8 km/h) – Gain 2012 vs 2010 : 1’10 sec

Temps compteur au Col de Bramont :  2’36’01 (2010 : 2’44’08)

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Dans le col de Bramont, avec le sociétaire du TAC Cyclo et les 2 locomotives hollandaises!

 

Une courte et rapide descente pour reprendre le chemin de la Route des Américains… Pas de panique, ça ne descend pas longtemps !  Pour autant, c’est assez effrayant de voir tous ces gars laborieusement dépassés dans le col de Bramont me repasser si vite !  Tout est à refaire dans les 3,5 km d’ascension vers la Route des Crêtes et côté pente, c’est une autre histoire car on est entre 7 et 8% sur une route granuleuse… Peu avant le sommet, je reprends un cycliste portant la tenue de l’OCVO, liserets tricolores sur les manches…

Nous voici sur la Route des Crêtes, et cette année il n’est pas question que je m’arrête pour quelque raison que ce soit ! Paysages magnifiques que je n’avais pu admirer en 2010 en raison d’une brume tenace…

A 1200 mètres d’altitude, avec ces nuages et surtout un vent assez phénoménal en rafales qui tente de nous projeter vers la partie gauche de la route, il ne fait pas bien chaud…  

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Vue depuis la Route des Crêtes

C’est assez amusant après autant de km de montées et de descentes où les groupes se disloquent, que dès que le profil de la route devient plus roulant, les pelotons se reconstituent aussi facilement ! Alors que je suis en train de me dire que, décidément, ça roule assez vite et qu’à ce rythme on va peut-être voir du monde devant, c’est en fait un gros groupe qui revient de l’arrière : le reste du peloton d’avant le col de Bramont… c’était bien la peine !

Juste avant la jonction, nous avons repris un gars du VC Gennevilliers qu’il me semble avoir déjà croisé à Longchamp et à la Velostar, mais ma blague du moment en passant près de lui le laisse froid !

Après un passage à toute allure au Markstein, nous abordons la montée finale du Grand Ballon, courte et assez peu difficile, j’en profite pour rallumer la caméra, je repose la main sur le cintre juste à temps pour éviter un gars qui déraille en plein milieu de la route ! Cette montée du Grand Ballon me donne des ailes et, au sommet, à mi-parcours, je ne m’arrête pas afin d’en profiter pour prendre de l’avance dans la descente !

 

Temps compteur au Grand Ballon : 3’33’31 (2010 : 3’43’16)

 

 

 

 

 

 

Dès le début de la descente, le vent vient se rappeler à mon souvenir, je m’accroche à mon guidon pour ne pas être désarçonné dans les lignes droites, heureusement c’est principalement sur la partie haute de la descente que c’est principalement gênant… Puis il y a ces maudits passages pavés à 2 endroits dans la descente, où je manque de perdre l’un de mes bidons…

C’est la descente la plus longue du parcours, et sans prendre de risque inconsidéré, à aucun moment ma position ne sera en danger. A Willer-sur-Thur au terme de la descente, je suis toujours dans les roues d’un petit groupe qui file droit vers le début du col du Hundstuck.

Et surprise à Bitschwiller-les-Thann ! Nous rentrons sur un bon groupe qui se trouve arrêté au à la barrière de chemin de fer baissée ! Qui par chance se relève au moment où nous arrivons… J’aperçois Jean-Pierre Farrugio, qui m’indique qu’il commence à être dans le dur, d’ailleurs je ne le reverrai pas…

Dans ce groupe d’une quarantaine d’unités, il doit y avoir non seulement ceux qui nous avaient faussé compagnie dans le col du Bramont, mais également d’autres qui étaient dans des groupes plus avant.

3-Ballons-2012 0906

Entame du col du Hundsrück, avec JP Farrugio


En tout cas, sans être particulièrement entamé, je trouve que le rythme imprimé à l’avant est beaucoup trop important pour que je tente de le prendre et je choisis l’option de laisser filer au bout d’1 km pour prendre le bon tempo. Bon choix, car à mi-pente, j’arrive à recoller à un second groupe plus à ma convenance avec lequel je rejoins le col du Hundsrück. Le soleil est de plus en plus souvent présent, la température commence à s’envoler et je sens mon état général baisser quelque peu : il faut gérer…

 

Ascension du Col du Hundsrück – 5,2 km – 20’59 (15,3 km/h) – Débours 2012 vs 2010 : + 13 sec

Temps compteur au Col du Hundsrück: 4’20’33 (2010 : 4’29’12 temps roulé)

 

J’avais oublié que dans la descente du col du Hundsrück, il y avait cette petite bosse assez raide d’1,5 km. Par contre, je n’ai pas oublié qu’il y a 2 zones pavées dans des virages qui, s’ils ne sont pas trop tape-cul, avaient provoqué la crevaison de mon boyau avant en 2010. Je reconnais sans peine peu avant l’entrée de Masevaux la maison devant laquelle je m’étais arrêté pour mettre un coup de Pit Stop et où un gars à son passage avait failli finir dans le décor sous mon nez !!

 

 

A Masevaux, c’est parti pour une longue zone de plat, ou plutôt faux-plat ascendant, le long de la Doller, jusqu’au Lac de Sewen qui marque le début de l’ascension du Ballon d’Alsace. Je reste dans les roues, je commence à rencontrer quelques difficultés pour respirer correctement mais du côté des jambes tout va bien, j’essaie de mouliner un peu plus pour détendre les jambes et de m’alimenter un peu.

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A proximité du Lac de Sewen


Beaucoup s’arrêtent au gros ravitaillement de Sewen. Pour ma part, je préfère continuer et ne pas m’attarder, l’objectif de 7h30 m’est toujours accessible.

Je tombe sur le panneau « sommet 10 km » qui me fiche un petit coup au moral, je ne me souvenais pas que c’était aussi long ! Mais il y a au moins 2 km de pente faible pour arriver dans les premiers gros pourcentages. Je laisse une nouvelle fois filer la première partie du peloton, le même que j’avais laissé partir dans le Hundsrück et que l’on avait repris avant Sewen, et quelques autres qui viennent de repartir du ravitaillement.

Je préfère conserver un rythme que je sais pouvoir tenir, dans des pourcentages qui vont en s’accentuant : entre 8 et 9% jusqu’à 1 km du sommet.

3-Ballons-2012-0910.jpg

Début de l'ascension du Grand Ballon

 

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Grand Ballon au niveau du Lac d'Alfeld


Je rattrape un gars du Versailles Sportif en souffrance, il est victime de crampes et nous discutons un court instant. Il grimpe bien mieux que moi, mais en s’arrêtant pour soulager ses crampes, je finis par atteindre le sommet avant lui. Ouf ! Il ne reste plus que la cerise sur le gâteau : la Planche des Belles Filles.

 

Ascension du Ballon d’Alsace – 7,5 km – 35’16 (13,2 km/h) – Gain 2012 vs 2010 : 1’06 sec

Temps compteur au Ballon d’Alsace: 5’33’14 (2010 : 5’47’35 temps roulé)

 

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Dans la descente du Grand Ballon

 

Mais c’est pour autant loin d’être terminé, car après une belle descente, sur un revêtement qui l’est beaucoup moins (de par sa très forte granulosité essentiellement), effectuée à près de 50 km/h, c’est-à-dire bien plus rapidement qu’en 2010, il nous faut parcourir cette vingtaine de km très escarpés et vallonnés à souhait au travers des étangs et bassins entre Sermamagny et Champagney. De multiples coups de cul suivis de descentes rapides où je serre les dents.

Pire, alors que nous étions une petite dizaine pour aborder cette zone, un gros groupe rentre sur nous – tout le paquet qui s’était arrêté à Sewen !, ce qui rend les choses plus difficiles car ça frotte pas mal et c’est assez nerveux, chacun voulant se placer pour ne pas sauter dans les bosses ! Point positif, l’allure remonte aussi sec, ce qui m’arrange plutôt dans la quête de mon objectif horaire…

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Passage à Evette-Salbert

 

Nous repassons dans Champagney sur le lieu de départ, il reste alors 18 km dont les 5,6 km d’ascension finale. Je délaisse une nouvelle fois le ravitaillement même si mes bidons sont vides car ça pulse à l’avant pour rejoindre Plancher-les-Mines. Mauvais choix car ceux qui se sont arrêtés reviennent finalement à Plancher-Bas et, c’est le cas de le dire, un gars seul, belge, va se mettre à la planche jusqu’au pied de la Planche pour nous y emmener à une allure vertigineuse, que je n’ai aucune peine à suivre, mais qui me fait redouter le payer dans la montée !

Et effectivement au pied de la Planche, ça explose complètement, un petit groupe s’éloigne, je reste scotché avec beaucoup pour une ascension qui s’avère être une horreur. Incapable la plupart du temps d’amener ma vitesse à un simple 10 km/h. Bien sûr il y a ces pourcentages qui s’affichent sur mon compteur : 15, 16, 17% ! Une première fois, puis une seconde tout ça dans les 2 premiers km !  Avant la petite descente, le ravito en eau : un gars tend un verre mais je n’ai même pas le temps de le boire entièrement, je m’arrose avec le reste ! Et c’est reparti pour 2,5 km sans aucun répit… J’appuie mécaniquement, en essayant de penser à autre chose. Pendant ce temps, je vois les minutes qui défilent sur le compteur. Un moment avant le second passage à Champagney, j’ai espéré pouvoir accrocher les 7h15 ! Mais il aurait fallu aller bien plus vite dans la Planche… Enfin, voici le replat avant l’arrivée… J’accélère un peu, le compteur affiche 7h22, il reste 800 mètres, c’est bon pour l’objectif, je finis sans me dépouiller, juste dépassé par notre locomotive belge qui finit dans un sprint effréné avec l’un de ses compatriotes, 2 places devant moi !

 

Ascension de la Planche des Belles Filles – 5,1 km – 28’03 (11,0 km/h) – Gain 2012 vs 2010 : 0’23 sec

Temps compteur à l’arrivée: 7’25’12 (2010 : 7’44’24 temps roulé)

 

 

Je franchis la ligne en 7h26, temps affiché sur le compteur de l’organisation placé à l’arrivée. Au compteur j’ai 7h25. Comme je n’ai effectué aucun arrêt ravito, les 2 seuls endroits où j’ai mis pied à terre sont le feu du Thillot, assez long et le passage à niveau de Bitschwiller, très peu de temps.

 

Je suis quand même sacrément content d’avoir rempli et même un peu dépassé l’objectif de départ, mais je suis complètement cuit… Je retrouve Pierre-Marc Lamontagne et son épouse juste après l’arrivée, je dois les laisser au bout de 2 mn de conversation car je commence à sentir le sol se dérober sous mes pieds, il faut que je m’assoie un moment pour récupérer…

Puis j'attends Didier qui arrive en 8h11, juste le temps qu'il faut pour retrouver l'appétit et essayer d'avaler le plateau repas... Nous restons encore un bon moment sur place, le temps de saluer et/ou féliciter toutes les connaissances, comme Patrick Schwab, Martine Faure, Michel Aubriot et son épouse, Ferdinando en délicatesse avec sa roue tubeless... Une belle journée de vélo comme je les aime !

 

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A l'arrivée avec Michel Aubriot (photo Christine Laurent-Aubriot)


 

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Début de la rampe de la Planche des Belles Filles

 

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Sur le retour à Champagney, avec Ferdinando et Didier

 

 

 

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 23:40

 

Pour la 5ème fois à Arnay-le-Duc pour participer à la 11ème édition de cette  belle épreuve, le parcours n’a pour ainsi dire plus de secret pour moi, c’est d’ailleurs un avantage indéniable de connaître les routes et les difficultés pour mieux les aborder !

 

 

Venu le matin même avec l’ami Laulau, je retrouve sur place les connaissances, les amis et les coéquipiers de Brétigny une nouvelle fois bien représentés et, sans me presser, j’entreprends de changer mes pédales Speedplay en fin de vie car elles ont tendance à couiner de plus en plus, surtout dans les moments délicats, comme les ascensions ;-) Oui, je sais, c’est pas tellement le moment, mais…

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Photo avant départ - CS Brétigny - photo Tony Martin

 

Il fait grand beau, la température encore un peu fraîche mais je laisse les manchettes dans la voiture, la journée s’annonce chaude et je redoute même qu’elle ne vire à la galère en cas de forte chaleur. D’autant plus que je n’ai pris qu’un bidon de flotte…

 

Pas d’échauffement, je rejoins la zone de départ, à côté des stars du jour que sont Claudio Chiappucci bien sûr mais aussi Jean-Pierre Papin, dont la cyclosportive « JPP-9 de Cœur » a noué un partenariat avec la cyclo bourguignonne…

 

Normalement, 2 km nous séparent du départ réel, à la sortie d’Arnay, le peloton étant censé parader dans le bourg… Malheureusement, c’est toujours aussi tendu, tellement même que l’ami Laulau, juste derrière moi sur un des passages pavés, se fait rentrer dedans par un maladroit, et c’est avec un dérailleur tordu qu’il devra faire la totalité du parcours !

 

Je me débrouille tellement bien dans le neutralisé que je me retrouve en toute première ligne avec les amis Stéphane et Za, avec Martine pour prendre la photo !

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Au départ à côté d'Isa et Stéphane - photo Martine Faure

 

Nouveau départ quelques minutes plus tard et c’est la totalité de la descente, dans laquelle chaque année je rétrograde presque entièrement, qui est neutralisée par la voiture ouvreuse dans laquelle a pris place l’organisateur Patrick BLIGNY ! C’est déjà ça de pris…

Au bas de la descente, la voiture accélère et c’est parti avec un premier tir groupé de la Brétigny’s Team, nous sommes 3 à nous relayer et j’en profite pour aborder la première côte, celle de Suze, à l’avant… Je vais même la faire devant en totalité, à l’exception d’un gars qui prend une vingtaine de mètres d’avance à mi-pente. Au moment où je commence à plafonner un peu, c’est Eric Leblacher qui vient à ma hauteur et me lance en rigolant que d’habitude dans la première côte on en est encore à se saluer et papoter !!

Résultat de l’opération, je me suis mis dans le rouge d’entrée, mais au moins je ne perds qu’une trentaine de places dans la descente qui suit !

 

La suite va un peu moins bien se passer, et pourtant j’aurai tout fait pour rester accroché sur ces routes étroites et escarpées précédant la première vraie difficulté, la côte de Sussey-le-Maupas, que j’aime particulièrement pour y avoir toujours eu de bonnes sensations. Mais pour avoir manqué totalement de concentration aux abords de la côte, je suis un poil trop loin pour passer correctement. Obligé de zigzaguer, puis de ralentir derrière un moins rapide, finissant encore très bien sur le haut, je viens mourir à 30 mètres du petit groupe où j’aperçois mon coéquipier Cyril, précédé de peu par Laulau… J’essaie de faire le forcing dans le dernier virage avant la vertigineuse descente vers Ogny, mais rien à faire, et la descente de toute façon est loin d’être mon exercice de prédilection…

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Côte de Sussey-le-Maupas, il va manquer 10 secondes pour accrocher le peloton de tête...

 

Une grosse quarantaine de concurrents hors de portée, on se retrouve à 3 pour tenter une hypothétique poursuite, je retrouve là un gars qui était déjà dans mon petit groupe à l’arrivée de la Bourguignonne, et qui roule également à Longchamp, Vincent. Je n’ai pas trop le cœur à discuter, j’essaie de relancer la machine à grands coups d’accélérateur, mais les jambes ne suivent pas et pire, le souffle est absent. Je coince trop rapidement. Probablement le résultat de mon week-end précédent avec l’enchaînement d’un brevet francilien de 200 km et surtout le brevet du Massif Ardennais de 187 km et 2900 m de D+, mené tambour battant.

Du coup, je n’arrive même plus à suivre mes 2 compagnons et j’attends le peloton suivant sans trop forcer, qui va revenir après le passage à Arconcey.

J’ai d’ailleurs du mal à prendre les roues tellement la différence d’allure est évidente !

 

Je retrouve là également Jérôme, également habitué de Longchamp, qui prépare les mêmes grosses épreuves comme les 3 Ballons et l’Ardéchoise et qui vient pour la première fois sur la Chiappucci.

Nous approchons de Pouilly-en-Auxois et de sa côte assez raide sur environ 1,5 km. Cette fois-ci j’essaie de me positionner un peu mieux avant le virage à gauche, en ville, qui marque le début de l’ascension.

En fait, à partir de ce moment là, et dans toutes les côtes suivantes, je vais amèrement regretter de n’avoir pu recoller au peloton de tête, car j’ai réellement l'impression de surnager, en dépit de jambes manquant d’élasticité et d’une absence de bonnes sensations.

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Côte de Pouilly-en-Auxois

 

Après la partie pentue de la côte, vient une partie plus roulante à laquelle succède un faux-plat ascendant assez long, où je prends les devants.

Derrière, juste avant le point le plus haut du plateau, un petit groupe de 7 demande le passage « à droite ! » puis un « merci ! ». Je vois passer les gars à un rythme assez rapide, parmi lesquels Xavier Joly : c’est la tête du petit parcours, qui traditionnellement nous reprend dans cette portion. Je ne cherche pas à suivre, mais, quelques centaines de mètres plus loin, j’aperçois Laulau, seul, qui, une fois doublé par le petit groupe, prend les roues…

Alors hop !, gros coup d’accélérateur pour recoller, suivi par une bonne partie du peloton !

Nous revenons dans la descente après Civry, puis dans la foulée nous reprenons Cyril également seul… Nous voici avec Cyril, Laulau, Xavier, Gilles et moi à 5 de Brétigny, soit le club le plus représenté dans notre groupe d’une quarantaine d’unités !

C’est à une allure désormais très rapide que nous rejoignons Châteauneuf, 3ème difficulté du parcours… Les 7 hommes de tête du petit parcours sont relayés par les hommes forts du groupe. De 4 minutes de retard sur le groupe précédent dans la côte de Pouilly, l’écart va fondre à environ 1 mn 30 à Châteauneuf, mais malheureusement le petit parcours bifurque à mi-pente et nous continuons notre route à une allure moins vive…

Néanmoins, l’ascension de Châteauneuf avec Cyril et Laulau pour imprimer le rythme, va faire de gros dégâts et permettre de réduire un peu la taille du peloton à une vingtaine de gars. La vidéo qui suit, de ce point de vue, est assez édifiante !!

Dans le village médiéval, nous reprenons Stéphane qui arrive juste à accrocher au sommet…

 

 

Vient ensuite le moment que je redoute le plus, la descente vers le ruisseau « L’Arvo », incroyable que ça puisse exister une route aussi pourrie, dégradée, tape-cul ! En  2010, j’y ai perdu un bidon. Déjà que je suis mauvais en descente, si en plus je dois surveiller le bidon !! Bien placé à l’entame, ma position se dégrade au fur et à mesure, je n’arrive pas à me lancer, ça secoue, ça rebondit, c’est pas possible que le vélo ne casse pas, là !! Je baisse la tête rapidement : horreur ! le bidon va se barrer ; d’un coup sec je le repousse violemment au fond du porte-bidon, entre 2 secousses et en remettant vite fait ma main sur le guidon… Je gueule pour évacuer ma peur…

Quel soulagement au virage en bas de la descente ! Il faut vite recoller au peloton…

Stéphane essaie d’encourager tout le monde à rouler et prendre des relais… Je me porte à l’avant, un gros relais et, comme le mois précédant sur la Bourguignonne, ça ne suit pas… Et dire qu’il reste 70 km…

On se dirige maintenant tranquillement, très tranquillement même vers la côte d’Antheuil, la plus dure je pense du parcours. Il s’agit d’une côte de 5 km, avec environ 3 km de faux-plat ascendant qui passe de 2/3 % à 6% au passage dans Antheuil, puis après un virage en épingle, les 2 derniers km voient des pourcentages de 8 à 9%.

Cyril et Vincent prennent la poudre d’escampette après le virage, mais Laulau en délicatesse avec son dérailleur abîmé ne bouge pas. Alors je maintiens une allure qui me permet de contrôler le reste de la troupe, et ça me va bien car je manque singulièrement de jus pour accélérer. J’ai l’impression d’être collé…

2 petites côtes suivent avant la grande descente vers Pernand-Vergelesse et Savigny-les-Beaune. Nous apercevons nos 2 fuyards à environ 500 mètres devant.

Je montre à Stéphane l’endroit où en 2009, j’avais passé un temps fou à réparer une crevaison avec l’aide de Laulau. Un ressort de blocage rapide doit d’ailleurs toujours se trouver sous les graviers du bas-côté !

Puis je passe à l’avant et je lâche les chevaux pour profiter du vent favorable dans les derniers km plats puis dans la descente vers Savigny. Nous reprenons Cyril et Vincent et 3 autres gars avant même d’avoir atteint la fin de la descente. 50 km/h entre le point le plus haut d’Antheuil et Pernand-Vergelesse. C’est pas tous les jours que je m’amuse comme ça dans une descente. Mais en l’occurrence celle-ci est large, pas très pentue et les virages ne sont guère prononcés !

Après Savigny, il nous faut entamer la longue montée en faux-plat vers la dernière difficulté, la côte de Bouilland. Ca va maintenant nettement moins vite, et cela permet à Xavier de revenir une dernière fois dans le groupe où nous sommes désormais une petite vingtaine, avec les quelques gars repris ça et là.

Voici Bouilland, avec le fameux panneau "sommet, 4 km". Pas de panique, ça monte sur environ 2 km, avec des pourcentages de 10% jusqu’à la fin du premier virage, puis il y a un replat avant une nouvelle réplique assez courte, la fin de la côte étant bien roulante. Nous progressons presque de front avec Cyril et Vincent que je surveille comme le lait sur le feu, mais aussi avec Laulau, et Stéphane. Au sommet, je reprends mes bonnes habitudes et j’embraye dans l’espoir que ça saute à l’arrière… Je m’accroche dans la descente sur Crépey, ce serait bête de lâcher l’affaire ici, alors qu’il reste une petite trentaine de km… La fin de la descente, lorsqu’on traverse l’Ouche, marque le début de la longue, longue remontée, vers l’arrivée.

C’est Laulau qui imprime le train, tandis que je me refais une santé à l’arrière. Nous sommes bien une quinzaine désormais… Les derniers km entre Sainte-Sabine et Cussy-le-Châtel sont assez vallonnés et le vent après le passage dans Sainte-Sabine est assez gênant.

5 derniers km, changement de stratégie par rapport à l’an dernier… J’avais fait toute l’arrivée devant pour me faire coiffer au poteau lors du sprint final. Cette année, c’est Laulau qui s’y colle – chacun son tour ! Je reste tranquillement à l’arrière, enfin presque tranquillement car sur un passage dégradé de la route, mon bidon va être encore une fois à 2 doigts de finir par terre ! C’est mon mollet qui l’empêche de tomber !

Dans le sprint final, je me retrouve un peu tassé sur la gauche de la route, je m’en tire finalement pas trop mal en 4ème position du groupe (sur le classement final le 32ème arrive dans notre groupe et non 2 minutes avant), à une 35ème place qui confirme la 32ème de l’année dernière, si ce n’est que je n’ai pu terminer avec Claudio cette année…

 

Cette « Claudio Chiappucci » est toujours un régal, que ce soit du point de vue de la sécurité, du parcours, de l’ambiance pendant et après la course, mais aussi pour le repas copieux la cérémonie protocolaire agréable. En avant pour une 6ème participation en 2013 !

 

 

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 23:00

 

La Bourguignonne a eu bien du mal à trouver sa place dans le calendrier cyclosportif : fixée en septembre lors de la première édition en 2007, puis en juillet les 3 années suivantes, et enfin le dernier week-end de juin l'an dernier, elle n'avait pu rencontrer le succès qu'elle était pourtant largement en droit d'attendre, et ceci malgré les retours extrêmement positifs des participants année après année et je suis bien placé pour en parler, en y ayant pris part à 3 reprises en 2008, 2009 et 2010.

bourguignonne-affiche

  

Il semble que cette 6ème édition du 8 mai 2012, marque un nouveau départ pour cette manifestation sportive parfaitement organisée par Alain Pradier, président du comité de Bourgogne FFC, et son équipe.

Nous étions en effet pas moins de 454 à nous présenter au départ à Tournus avec une participation équitable sur les grand et moyen parcours (200 concurrents chacun) et 54 randonneurs sur le petit circuit. De quoi provoquer quelques embouteillages aux engagements et pour l'accès au repas d'après course, heureusement dans une ambiance empreinte de convivialité et de bonne humeur, ce qui constitue un peu la marque de fabrique de La Bourguignonne !

  

Si le beau temps n'a pas réellement été au rendez-vous, la pluie annoncée a bien voulu attendre le milieu d'après-midi pour nous permettre de rouler sur un sol sec et une température finalement idéale pour la pratique du vélo !

Chacun a pu profiter, sur les 3 parcours vallonnés à souhait, des paysages magnifiques et verdoyants du Tournugeois, découvrir en les traversant les villages médiévaux de Brancion ou Blanot, ou encore contempler les vignes du Mâconnais...

  

Je suis venu avec mon compère des gentlemen de fin de saison, Jean-Paul Segarra et j'ai retrouvé la veille au soir les amis et coéquipiers de Brétigny puis le matin même ceux de la Patrouille Eco Cyclo une nouvelle fois à l'oeuvre sur cette épreuve modèle en matière d'efforts pour la préservation de l'environnement et le développement durable.

Après avoir retiré ma plaque de cadre et ma puce et avoir croisé dans la file d'attente Thibaud Coudriou de l'ACBB mon club cyclo et Seb Weyer du TC Morangis, j'ai à peine le temps de me préparer avant d'aller satisfaire aux formalités d'avant départ pour le compte de la Patrouille : la photo de groupe avec les personnalités présentes !

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Avec la Patrouille Eco Cyclo

  

Puis le départ est donné, alors qu'Alain Pradier vient de me demander de faire en sorte que ça parte assez tranquillement derrière les motos ouvreuses... C'est peine perdue ! Cédric Laurent est le premier à lancer une escarmouche, à peine la sortie du Lycée de l'Horticulture et du Paysage effectuée...!

  

Je commence à bien connaître ce départ assez vallonné et escarpé, je reste sagement sur mes gardes sans frotter outre mesure, mais sans trop reculer, excepté dans les quelques descentes, aussi je fais l'effort pour remonter dans les petites côtes des premiers kilomètres.

 


Le peloton reste ainsi groupé et à une bonne allure jusqu'à la première difficulté, le col de Brancion au km 25... Connaître le parcours a du bon, en 2009, j'avais sauté du premier groupe à cet endroit pour être passé trop loin de la tête au col, aussi je mets un coup d'accélérateur pour remonter dans le premiers tiers du peloton. Malgré cela, la descente qui suit est un vrai calvaire, incapable que je suis de prendre l'allure de tous ceux qui me dépassent, et au virage de Royer, c'est l'ami Jean-Paul qui me rejoint alors que devant, le trou est fait. Je peste à propos de mon comportement qui me pénalise systématiquement, mais je ne me résigne pas et après une chasse effrenée, je recolle seul à la queue du peloton dans le petit talus suivant, avec une pointe à 896 Watts qui sera mon max enregistré sur l'épreuve. Au même moment Thibaud qui était bien accroché aux premières positions subit un déraillement et repart derrière moi comme un bolide !

  

Il était temps car voici le col des Chèvres, une sorte d'épouvantail, que l'on avait pris l'habitude de passer en fin d'épreuve les années précédentes. Rien de mieux pour se faire péter les jambes, au bout de seulement 30 km ! Amorçant les 2,5 km de montée avec une succession de raidillons et de replats un peu à l'arrière, j'arrive à remonter assez bien, jusqu'à mes amis patrouilleurs Stéphane Mulot et Thierry Firmin ainsi que Jean-Phi. que je rejoins au sommet du col... Pas longtemps, de nouveau la descente me tétanise, une longue et belle descente vertigineuse en ligne droite, négociée pour ma part à près de 76 km/h, alors que d'autres atteignent plus de 85 km/h sur la même portion.



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Dans le Col des Chèvres !


Une nouvelle fois, au virage de Nogent, le trou est fait et c'est reparti pour un tour de chasse-patate entre 45 et 50 km/h, mais avec d'autres cette fois. Je reconnais la route où j'avais déjà chassé avec succès en 2010 après avoir été largué dans la descente de La Chapelle-sous-Brancion !

A ce moment, j'entends un gars derrière moi qui me lance "on se croirait à Longchamp!" C'est marrant, ça motive un peu... Un coup d'oeil pour savoir de qui il s'agit et je reconnais le maillot du VC Toucy que j'ai effectivement déjà remarqué à Longchamp...!

Nous rentrons finalement dans le bourg de Tallant sur le peloton qui nous précède et, surprise, on me dit que c'est la tête de course, il n'y a personne devant... Du coup, je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle, nous sommes de nouveau une cinquantaine et tout est à refaire !

  

De nouveau dans le groupe de tête au bout de 40 km, je me porte à l'avant pour discuter un instant avec Ferdinando Marinozzi qui ouvre la route tout seul. Puis je me recale dans le peloton et rétrograde rapidement à l'arrière... on ne se refait pas !

 

 

Après quelques km encore simplement vallonnés, comme la traversée de Culles-les-Roches où tout avait explosé en 2010, les hostilités sont lancées dans la côte suivante, celle de Saint-Martin-du-Tartre au 60ème km. De nouveau 3 km d'ascension qui font des dégâts, ça saute par l'arrière, et encore une fois trop loin à l'amorce de la côte, je ne peux que remonter la moitié de la file en moulinant assez bien, jusqu'à ce que je constate que la première partie du peloton ne me sera plus accessible : je bute à 50 mètres près, les jambes ne veulent plus me supporter !

  

Un groupe d'une vingtaine environ se reforme pour basculer dans la descente de Saint-Maurice-des-Champs, où je m'accroche cette fois, mais en étant moins nombreux cela devient plus facile pour moi.

La physionomie des 20 km suivants est assez simple, c'est d'abord relativement roulant, ça carbure assez bien dans le groupe et je laisse faire en restant concentré... Puis nous abordons avant la nouvelle série de difficultés, à partir du village de Cormatin au km 84, des routes de plus en plus escarpées, en faux-plat montant, sur des revêtements rugueux, avec vent de face ou latéral, parfois une petite bruine venant nous chatouiller le visage. A partir de là, plus personne ne veut en jouer... Passé devant juste avant Cormatin, j'essaie d'inciter les autres à venir relayer, mais il n'y a rien à faire, plusieurs fois, tout à ma concentration contre le vent, je me rends compte en me retournant que personne ne suit... Je dois à chaque fois me relever pour attendre le groupe. C'est dans ces 10 km environ qu'il faudra chercher à l'arrivée la raison de l'écart assez important avec les groupes de tête, une dizaine de minutes.

  

Si dans les faux-plats nous n'avançons pas, dans les cols, c'est une autre histoire... Le col de la Croix est avalé assez rapidement, je me maintiens en 3 ou 4ème position avant de relancer au sommet, avant une nouvelle catastrophique descente pour prendre la boucle nous ramenant au col de la Pistole... je m'accroche encore... Entre 2 morceaux de descente, dans la côte des Essards, j'évite Bernard Vouillon qui déraille à un bien mauvais moment. Puis j'aperçois dans un virage de Bissy-la-Mâconnaise un gars qui a tiré tout droit dans l'herbe. Ma caméra a pu immortaliser ce moment ! Après visionnage de la vidéo, je m'apercevrai qu'il s'agissait en réalité de mon nouvel ami de Longchamp !! C'est sûr, on ne travaille pas les descentes à Longchamp ;-)

 

Attention au déraillement à 0'05 et à la sortie de route à 2'03 !

 

  

La dernière vraie difficulté, c'est le col de la Pistole. Je ne connais pas l'ascension de ce côté-là, par Bissy. Elle vaut le détour, avec une moyenne de 6% sur 3 km. J'ai peine à suivre les 3 meilleurs, d'autant plus qu'une nouvelle fois je suis attardé au pied. Dans l'un des derniers lacets, je m'aperçois que le groupe a volé en éclats, Jean-Phi, Stéphane et Thierry notamment ont lâché prise et je donne tout ce qu'il me reste pour recoller au sommet.

Nous sommes 6 au col de la Pistole. Chacun semble avoir compris qu'il y a un coup à jouer. La descente s'organise très vite, heureusement pour moi la route est en bon état et les virages ne sont pas trop serrés, ce qui me permet de rester à jamais plus de 50 mètres du petit groupe.

 

Les derniers 25 km sont une épreuve de force avec d'innombrables faux-plats montants face au vent et de courtes descentes. Nous avons une locomotive dans les faux-plat, un gars de Vaulx-en-Velin, tirant sans relâche, nous interdisant parfois de prendre simplement des relais... ça râle par moments... Un autre, Jean-Pierre Farrugio nous harangue sans arrêt pour que ça tourne. Et ça tourne! Nous allons prendre près de 2 mn en 30 km sur le reste du groupe.

 

Au virage de Champvent, un des gars vient me dire que je suis un "vrai cyclosportif"... "Ah, et pourquoi ?"..."Parce que tu ne penses pas qu'à toi !"... "Si tu le dis...!"  Enfin, faudrait pas que ça m'empêche de faire le sprint à l'arrivée, quand même !!!

Encore une descente, la dernière, qui nous ramène à Tournus... Toujours derrière, JP Farrugio me fait remarquer que les descentes, ce n'est pas mon truc... Sans blague !!

 

Je reconnais enfin la dernière ligne droite avant l'entrée dans le Lycée. D'habitude nous revenons de l'autre côté. Il ne faut pas louper le virage, en faisant attention aux piétons assez nombreux à proximité ! Bien revenu avant le virage, un dernier coup de reins me ramène derrière notre locomotive de Vaulx-en-Velin, que je n'ai pas le coeur à attaquer sur la ligne.

 

 

 

37ème sur 177 classés, quelques regrets sur les circonstances qui m'ont amené à me faire exclure du peloton de tête, mais la satisfaction de sentir la forme progresser au fur et à mesure des km, c'est bon signe pour les échéances à venir et notamment l'enchaînement des 3 Ballons, de l'Ardéchoise et du Défi des Fondus de l'Ubaye en juin.

 

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