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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 11:27

Il est des objectifs qu'on se fixe longtemps à l'avance, pour lesquels on se prépare consciencieusement, pour être au top le jour J… C’était le cas cette année pour le périple Paris-Côte Basque du 12 au 21 juin.

Et puis lorsque le but est atteint, que l’objectif de l’année est derrière soi, il y a comme un grand vide… Que faire désormais pour continuer à se motiver ?

 

Bien sûr, il y a les « simples » cyclosportives… Même l’Etape du Tour ne vous ferait, pour un peu, plus frissonner autant qu’avant.

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Affiche du TMB 2013

 

Depuis la création en 2009 du Tour du Mont-Blanc Cyclo par Sport Communication, j’ai regardé cette épreuve un peu comme si elle n’était pas faite pour moi : un peu too much avec ses 330 km et surtout ses 8000 mètres de dénivelé positif.

Mais l’an dernier après avoir enchaîné les 3 Ballons, la Marmotte et l’Etape du Tour Pau-Luchon sans trop de difficulté, je m’étais dit que ça pourrait peut-être passer… Un bon Paris-Bayonne par-dessus venant confirmer cette impression…

 

Toutefois, je ne pensais pas que ce serait pour cette année, n’étant pas certain qu’après les 1700 km du Paris-Bayonne, j’aurais encore envie de pédaler sur des distances aussi longues !

 

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Parcours du TMB

 

Malgré tout, à la veille de l’Etape du Tour Annecy/Semnoz, alors que j’arpentais le village des exposants, l’envie m’a soudainement pris de tenter l’aventure et de rejoindre mon ami Laurent Grisel déjà engagé pour cette édition et finisher en 2012 pour sa première participation. Et je me suis engagé sur le champ via internet, 5 minutes auront suffi !

 

A l’agonie sur les pentes du Semnoz le lendemain, j’ai d’abord amèrement regretté cet accès de témérité ! Mais voilà c’était fait et il fallait désormais assumer !

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Profil du TMB : aïe aïe aïe !

 

Samedi 20 juillet 2013

 

Après avoir fait route avec Laurent Bruynooghe et Laurent Grisel pour rejoindre Les Saisies, nous retrouvons de têtes connues comme Yves Simon, Ferdinando Marinozzi, Michel Aubriot et Christine, ou encore Christian Haettich, avant de recueillir les informations importantes de l’organisation concernant le parcours et les problèmes de logistique de la journée du lendemain.

La pasta party proposée par Sport Com’ est en revanche une mauvaise option, après coup il s’avère qu’il aurait été préférable de préparer nous-mêmes un bon plat de pates…

 

Puis nous rejoignons l’appartement du Belambra Club loué pour l’occasion, situé en remontant vers le Signal de Bisanne à 3 km du lieu de départ.

 

 

Dimanche 21 juillet 2013

 

L’heure de départ du TMB a été reportée d’une demi-heure à 5h30, de façon à permettre une descente vers Megève un peu moins dans la pénombre. C’est une sage décision permettant d’assurer une meilleure sécurité. C’est sympa aussi pour gagner 30 minutes supplémentaires de sommeil !

 

3h45 : le réveil est difficile comme d’habitude, le petit déjeuner est avalé lentement, mais pour autant il n’est toujours pas aussi complet qu’il le faudrait, je l’apprendrai une nouvelle fois à mes dépens un peu plus tard dans la journée…

 

5h10 : Les 2 Laurent et moi sommes prêts à partir de l’appartement pour rejoindre la ligne de départ, Laurent B et moi avons pris un sac à dos pour pouvoir y mettre le nécessaire de réparation et pouvoir y verser les manchettes et le coupe-vent jaune lorsque la température le permettra.

Pour rejoindre le départ, une descente dangereuse pleine de trous à peine visibles puis la remontée sur la rue principale des Saisies jusqu’au lieu de départ.

 

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Sur la ligne de départ

 

5h35 : « AMENO » du groupe ERA, comme hymne du TMB, salue notre départ… Bigre, ça nous donnerait presque la chair de poule…

Nous sommes environ 300 à nous élancer, une grande majorité de solos et quelques relais, dans la descente vers le Val d’Arly.

Déjà, malgré l’allure contenue du véhicule de la direction de course, ça file à toute allure dans la descente pour revenir le plus possible devant. Certains prennent des risques assez inconsidérés alors que le revêtement est assez quelconque, quelques trous et rainures étant assez difficiles à appréhender dans la pénombre.

 

Au bas de la descente au moment de récupérer la route de Megève, je ne me trouve finalement pas trop mal placé et en peu de temps je rejoins le premier groupe pour la traversée de Megève et la descente vers Saint-Gervais, où je reste hyper concentré pour ne pas trop reculer.

 

Le profil du circuit, jusqu’au passage en Suisse est constitué de plusieurs montées successives relativement courtes, histoire de bien se mettre en jambes avant les gros morceaux que sont les Grand et Petit Saint-Bernard ou encore le Cormet de Roselend.

Et c’est encore ce qui me convient le mieux à ma morphologie qui n’a rien de celle d’un grimpeur !

 

J’ai préparé la veille une feuille de route en prenant en compte les temps de passage de Laurent Grisel en 2012, en ajoutant quelques minutes dans les ascensions et en en retranchant d’autres sur la fin du parcours où il avait un peu coincé, si bien que l’arrivée aux Saisies, si tout va bien, est prévue pour 21h30 (21h pour un départ à 5h initialement).

 

Bien que j’ai en tête l’impératif de ne pas trop puiser dans les réserves au départ, et que je me sois interdit de dépasser les 155 bpm, le fait que je me trouve dans un groupe qui avance bien et dans lequel j’y retrouve les amis Laurent G, Yves et Ferdinando, me force finalement à produire les efforts pour rester accroché à ce groupe, avec lequel nous franchissons la première heure de course à la moyenne de 40 km/h et qui se réduit à quelques unités dans la première montée notable en lacets de Vaudagne (km 54), après avoir atteint un pic à 162 bpm !

 

Malgré le rythme imprimé par notre groupe, je prends le temps d’admirer les merveilleux paysages alpins, la vue sur le Mont-Blanc comme un fil rouge tout au long du parcours et des panoramas à couper le souffle.

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Col des Montets

 

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Après la traversée de Chamonix et une ascension très correcte du col des Montets (km 77), je me retrouve avec Yves pour parvenir au col de la Forclaz (1526 m, km 96) et entamer sur le territoire Suisse une très belle descente vers Martigny, avec une pointe assez extraordinaire pour moi à près de 90 km/h. Il faut dire que la descente est large et le revêtement de très bonne qualité !

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Avec Yves au col de la Forclaz (CH)

 

Au point ravitaillement des Valettes au km 109, je m’arrête pour manger un mini sandwich au jambon, ce qui ne se révélera pas suffisant. Ca fait déjà quelques km (avant le col des Montets !) que j’ai une sensation de faim mais comme par ailleurs je voudrais passer le moins de temps possible arrêté… Yves est déjà reparti et j’enfourche mon vélo juste avant Laurent Grisel, qui repart derrière moi, me laissant à mon sort au bout de 500 mètres d’ascension de la côte de Champex Lac.

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Début de la côte de Champex Lac

 

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Laurent Grisel, au ravitaillement des Valettes

 

Champex Lac est de l’avis de tous l’une des plus difficiles du TMB, avec ses 11 km à plus de 8% de moyenne. Effectivement, la pente ajoutée à la chaleur déjà bien installée commencent à peser sur l’organisme, le coup de pédale devient moins fluide, je gère comme je peux, seul, et c’est mieux comme ça.

Quelques passages ombragés sont les bienvenus, je bois régulièrement et passe le temps en contemplant le paysage, encore et toujours magnifique !

La vue sur le Lac de Champex est un enchantement, je suis doublé par 2 avions que je parviens à suivre pour contourner le Lac et entamer la descente vers Orsières. Je dois me faire violence pour rester dans leur sillage et au bas de la descente, la récompense, c’est que nous rejoignons l’ami Yves !

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Lac de Champex

 

Nous sommes au km 130, il fait désormais très chaud et la route du col du Grand Saint-Bernard que nous prenons maintenant est réellement calamiteuse : voitures, motos prenant la direction de l’Italie, provoquent un boucan continu et assourdissant. Bien que la pente ne soit pas très importante, je sens que je perds pied petit à petit et Yves, qui aime progresser à grands coups de position danseuse, finit par me décrocher. Je ne tente pas de le suivre, il me faut prendre mon mal en patience en attendant que ça aille mieux. Heureusement les tunnels permettent de s’abriter du soleil, mais la contrepartie c’est que les vrombissements des moteurs résonnent à qui mieux mieux… 20 km dans ces conditions, c’est pire qu’une punition. Et enfin, lorsque nous quittons la route du tunnel du Saint-Bernard pour prendre les 8 derniers km menant au Col, la pente s’élève douloureusement pour ne jamais descendre sous les 8%. Je suis complètement cuit, j’ai l’impression de revenir une semaine en arrière dans l’ascension du Semnoz. A ce moment-là, je ne me donne guère plus de chances de rallier l’arrivée sur le vélo, étant doublé désormais régulièrement et de plus en plus souvent, notamment par Cédric et Stéphanie très faciles à 2 km du sommet.

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Sur la route du Col du Grand Saint-Bernard

 

Quoi qu'il en soit, au passage du Grand Saint-Bernard à 2469 mètres d’altitude, soit à mi-course, mon compteur n’affiche pas encore 7h de roulage et je possède un quart d’heure d’avance sur mon tableau de marche. Je m’arrête un peu chancelant et titubant au point ravitaillement situé en contrebas du col pour boire quelques verres de coca et manger quelques bricoles en attendant un ravitaillement plus conséquent.

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Col du Grand Saint-Bernard

 

La descente vers le Val d’Aoste est longue et aurait pu se révéler agréable avec un petit vent frais pris de face.

Or, je dois composer dès les premiers lacets avec une terrible envie de dormir que jamais encore je n’avais ressentie sur un vélo auparavant ! Incroyable, j’ai du mal à garder les yeux ouverts et de plus en plus de difficulté à distinguer la route qui défile sous mes yeux. Ca va durer un bon nombre de kilomètres durant lesquels évidemment ma vitesse s’en ressent considérablement. Je roule au ralenti, me demandant s’il n’est pas temps de mettre pied à terre et de piquer un petit somme au bord de la route !

J’ai quand même le réflexe d’avaler quelques pates de fruits que j’avais récupérées au ravitaillement des Valettes et de boire quelques gorgées. Lorsque j’ai sommeil en voiture, le fait de manger ou boire permet d’atténuer la sensation d’endormissement. Bon réflexe, car ça finit par repartir et j’arrive à suivre dans la foulée les 3 gars qui viennent de me dépasser à vive allure !

Alors cette somnolence soudaine est-elle due à l’altitude, à une fringale, à la fatigue, ou à la conjonction de plusieurs éléments ?

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Dans la descente du Col du Grand Saint-Bernard

 

L’approche de la vallée d’Aoste se fait donc à la traîne d’un petit groupe lancé à vive allure dans la fin de la descente du Grand Saint-Bernard. 2 gars notamment sont complètement barges, je ne suis pas certain de surcroît qu’ils participent au TMB.

L’entrée dans Aoste est à se tordre de rire, L’un des 2 kamikazes finit sa course dans la voie d’entrée de l’autoroute, tandis que l’autre s’arrête net après avoir pris la bonne route, pour hurler par-dessus le parapet après son collègue pour le faire revenir sur ses pas !

En attendant, avec le troisième du groupe, nous attendons patiemment leur réintégration pour repartir, de plus belle, sur quelques centaines de mètres, où ils s’arrêtent de nouveau à un rond-point après avoir délaissé la pancarte directionnelle du TMB indiquant la route du Petit Saint-Bernard.

 

Nous repartons à 2 donc, avec le dossard 270, pour traverser l’agglomération d’Aoste, toujours sous une forte chaleur.

Le prochain objectif est de rejoindre le ravitaillement de La Salle, situé à une vingtaine de km, pour s’alimenter suffisamment.

Je redoutais ce passage en vallée d’Aoste, mais finalement nous sommes un peu poussés par le vent favorable et il y a toujours ces magnifiques paysages à admirer… Je ne laisse à mon compagnon de route que très peu d’occasions de rouler devant, et je devine aux questions qu’il me pose sur le prochain ravitaillement qu’il est également pressé d’y arriver… En fait il m’enfume grave, pendant que je roule il se ravitaille, je ne le verrai qu’après sur les photos prises à l’aveugle !

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Vallée d'Aoste

 

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Avec mon compagnon de route du moment

 

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Cascade peu avant La Salle

 

Enfin, le ravitaillement de La Salle au km 216. Je fais le plein de mes bidons, satisfais à un besoin naturel puis je mange un nouveau mini sandwich. J’oublie totalement de demander s’il y a des pates, alors que j’avais écrit « pates » noir sur blanc sur mon tableau de marche ! Quelques pates de fruits et fruits secs engloutis et c’est reparti 5 mn plus tard vers le col du Petit Saint-Bernard. Mon comparse des km précédents est déjà loin !

 

Au Pré-Saint-Didier, au pied du col du Petit Saint-Bernard, je croise des cyclosportifs dont l’épreuve emprunte la descente du col, ça fait un peu d’animation pour entamer la montée longue d’une vingtaine de km. L’allure est régulière, je suis un peu rassuré, les virages ne sont ni trop plats comme à l’Alpe d’Huez, ni trop relevés, je recommence à doubler des concurrents, et beaucoup de passages sont bien ombragés.

Après la traversée de La Thuile, et surtout celle de Pont Serrano, les choses se compliquent, je recommence à coincer sous l’effet de la chaleur, il n’y a plus d’ombre et la pente se durcit un peu. La moyenne s’en ressent, j’ai du mal à dépasser les 10 à 11 km/h. De nouveau l’arrivée au col à 2188 mètres d’altitude est une petite délivrance, et je recommence à douter de pouvoir terminer, avec les 2 gros morceaux à venir, le Cormet et la montée sur Les Saisies.

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Lac Verney au Col du Petit Saint-Bernard

 

Bis repetita dans la descente vers Bourg-Saint-Maurice, me prend encore une furieuse envie de dormir, mais cette fois je n’ai plus de pates de fruits dans la poche, je me contente de boire très souvent pour me forcer à me maintenir éveillé, puis de nouveau l’envie de dormir passe après la traversée de La Rosière, je parviens alors à suivre 2 gars qui descendent plutôt bien et avec qui je rallie le point ravitaillement de Bourg-Saint-Maurice au pied du Cormet de Roselend.

 

J’ai pris la décision dans la descente précédente de m’alimenter correctement. Mais je vais encore louper le plat de pates, posé au sol et que je ne verrai qu’au moment de repartir ! Je prends un petit bol de taboulé que je déguste assis sur un banc, sans me presser, en discutant avec l’un des bénévoles présents. Ca va me faire un bien fou cette halte d’un quart d’heure avant d’attaquer les 19 km d’ascension du Cormet de Roselend, un « presque 2000 m. »

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Traversée du Châtelard, au pied du Comet de Roselend

 

J’ai déjà franchi à 2 reprises ce col, mais jamais au départ de Bourg-Saint-Maurice. Il n’est fort heureusement pas très difficile, hormis quelques passages assez brefs. Après avoir géré sur 8 à 9 km, l’effet du ravitaillement commence à se faire sentir : je sens les jambes et surtout le souffle revenir. Comme dans le même temps, la température s’est largement atténuée alors que la couverture nuageuse se fait de plus en plus présente au-dessus de nos têtes, je me sens totalement d’attaque, si bien que je commence à rattraper des concurrents qui m’avaient doublé au pied du col puis à les semer avant le sommet.

La batterie de mon Garmin, elle, finit par s’épuiser totalement au bout de 295 km, à 2 km du sommet et je lance l’application Strava sur l’Iphone pour prendre le relais jusqu’à l’arrivée.

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Sur la route du Cormet de Roselend

 

A proximité du sommet du Cormet de Roselend, quelques gouttes commencent à tomber, sans toutefois mouiller complètement la route.

Au point ravitaillement que je loupe dans un premier temps (ça devient une habitude au Cormet, sur la Haute Route 2011, pris par l’élan j’avais dû faire demi-tour après avoir passé sans le voir le ravitaillement dans l’autre sens !), je dois revenir en arrière pour faire le plein du bidon vide... Bidon que je vais oublier sur la table en repartant !!

Finalement ce n’est pas très grave car, après avoir pris soin de remettre les manchettes et le gilet jaune, je repars sous une pluie fine qui se transforme en quelques dizaines de secondes en trombes d’eau ! Impressionnant ce changement radical de temps en quelques km ! Toute la descente sur les freins, les petites montées autour du Lac de Roselend font un bien fou pour se dégourdir les mains !

 

Avant d’arriver sur Beaufort, il faut prendre la direction de Hauteluce pour rejoindre Les Saisies. Malgré la pluie qui s’est atténuée, je ressens les bouffées d’air chaud au moment d’entamer l’ascension. La pluie battante a eu sur moi l’effet habituel, plus de mal aux jambes, ça tourne bien, je ne me sens plus passif sur le vélo. Comme sur la dernière étape du Paris-Bayonne entre Pau et Saint-Jean-Pied-de-Port, la pluie a eu un vrai effet revigorant.

J’apprécie à sa juste valeur la portion roulante de quelques km avant Hauteluce puis je gère tranquillement jusqu’à l’arrivée en subissant une dernière douche froide qui vient me brûler les yeux.

 

Mon compteur éteint depuis le Cormet n’affiche plus rien, et redoutant que l’Iphone dans la poche du maillot prenne l’eau, je préfère l'y laisser et je suis donc contraint de me fier aux bornes kilométriques qui indiquent le nombre de km restants jusqu’au col des Saisies, situé un peu après l’arrivée… Au fur et à mesure que l’arrivée approche, je me sens pousser des ailes, c’est incroyable ce que le corps humain peut endurer après autant d’efforts ! Pour un peu, j’arrive presque frais sur la ligne d’arrivée. Il est 20h54, j’ai donc gagné 36 minutes sur mon tableau de marche. Heureux de l'avoir fait !

 

Je retrouve à l’arrivée Ferdinando déjà douché et changé qui aura mis 90 minutes de moins et je m’empresse de rejoindre l’appartement pour ne pas prendre froid, non sans avoir fait une petite halte pour immortaliser le superbe arc-en-ciel couronnant les montagnes environnantes.

La galerie de photos sur Picasa

Le "classement"

 

Données Garmin :

Temps total : 15h19

Temps officiel : 15h24

Temps roulé : 14h39

Temps arrêts cumulés : 45 minutes

Calories dépensées : 11064

Température basse : 9° C et haute : 38° C

Vitesse maxi : 94 km/h dans la descente du col de la Forclaz

 

Voilà de bonnes bases pour tenter de faire mieux la prochaine fois, peut-être dès 2014 !

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Arc-en-ciel au-dessus des Saisies - 21 juillet 2013 vers 21h

 


 

 

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 21:57

Demain à l'aube, nous partirons.

Avec quelques 211 autres passionnés, nous nous élancerons à vélo de l'Esplanade du Château de Fontainebleau pour prendre la direction de Bayonne sur la Côte Basque.

Pour une petite promenade de 1700 km fractionnée en 10 étapes, quelques 24500 mètres de dénivelé, en traversant le Massif Central et les Pyrénées...

La 1ère édition du Paris-Fontainebleau / Bayonne, organisée par l'AAOC Wissous.


Parcours.jpg

Paris-Fontainebleau - Bayonne Côte Basque du 12 au 21 juin 2013

Les 10 étapes :

- 12 juin 2013 : de Fontainebleau à Bourges - 180 km - 1000 D+

- 13 juin 2013 : de Bourges à Chatel-Guyon - 182 km - 1800 D+

- 14 juin 2013 : de Chatel-Guyon à Aurillac - 187 km - 3100 D+

- 15 juin 2013 : d'Aurillac à Albi - 169 km - 1900 D+

- 16 juin 2013 : d'Albi à Cazilhac - 160 km - 2100 D+

- 17 juin 2013 : de Cazilhac à Foix - 178 km - 3300 D+

- 18 juin 2013 : de Foix à Bagnères-de-Luchon - 143 km - 2800 D+

- 19 juin 2013 : de Bagnères-de-Luchon à Bagnères-de-Bigorre - 131 km - 3900 D+

- 20 juin 2013 : de Bagnères-de-Bigorre à Laroin - 156 km - 3700 D+

- 21 juin 2013 : de Laroin à Bayonne - 154 km - 2200 D+

 

Principaux cols empruntés :

Pas de Peyrol (Puy Mary), Port de Pailhères, Portet d'Aspet, Col de Menté, Port de Bales, Col de Peyresourde, Col d'Aspin, Col du Tourmalet, Col du Soulor, Col d'Aubisque, Col d'Osquich...

La question peut se poser de savoir si nous pourrons emprunter la totalité des cols prévus, notamment le Tourmalet, actuellement en phase de déneigement et dont les congères avoisinent les 6 mètres de haut !

Pour ce nouveau défi, inédit pour moi, et plus exigeant j'imagine que la Haute Route à laquelle j'ai participé en 2011, je serai accompagné de mes amis de mon club FFC de Brétigny, Jean-Pierre Coinon et Jean-Philippe Pachot.

 

Le programme de la journée de demain :

6h00 sur place : récupération de la plaque (n° 90)

7h15 : départ fictif de l'avenue des Casacades

7h30 : départ réel depuis le Château de Fontainebleau.

Affiche.jpg

L'affiche

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 22:46

Fiche technique

 

Epreuve : Défi des Fondus de l’Ubaye 2011

Lieu : Barcelonnette (Alpes de Haute Provence)

Date : Samedi 25 juin 2011

Circuit : 7 cols – 309 km

Difficultés : Col de Vars (2108 m), Station Ste-Anne-la-Condamine (1890 m), Cîme de la Bonette (2802 m), Cols de la Cayolle (2326 m), d’Allos (2247 m), de Saint-Jean (1333 m) et de Pontis (1301 m)

Dénivelé : 7100 m

Temps officiel : 15h05 (temps du vainqueur : 12h12, Michel ROUX) – temps roulé : 14h02

Lien fichier Garmin : link

 

Affiche-DFU.jpg

L'affiche de l'édition 2011

 

Compte-rendu

 

J’aime de plus en plus, après bientôt 6 ans de vélo, cette idée de relever des défis un peu tordus…

Et donc après m’être bien promis à l’issue de ma première participation l’an dernier qu’on ne m’y reprendrait plus, je n’avais plus qu’une idée en tête en début d’année : retourner à Barcelonnette prendre ma revanche sur moi-même et sur les éléments.

 

Parce qu’en 2010, ce fut une terrible frustration que d’être interrompu dans la quête improbable des 7 cols…

D’accord, mon idée première était d’en faire 5 (Pontis, St-Jean, Allos, Cayolle et Bonette)…

D’accord, je ne suis pas sûr a posteriori que j’aurais eu la capacité et la volonté d’aller au bout sans cet épisode météo dantesque…

Mais après avoir à peu près bien géré un départ assez rapide sur les pentes des cols de Pontis et de Saint-Jean, et limité les dégâts dans les longs cols d’Allos et de la Cayolle, j’avais eu la très mauvaise idée de faire honneur au repas servi au contrôle PC de Barcelonnette, avant d’affronter le col de la Bonette… La salade de riz et l’arrêt un peu long m’avaient littéralement plombé durant une bonne moitié de la montée. Et s’il faisait encore un bon 35°C à Jausiers avant l’entame du col, l’orage qui menaçait pourtant depuis mon passage en haut de la Cayolle finissait par éclater peu avant mon arrivée sur la cime de la Bonette. M’obligeant à descendre sous les trombes d’eau, la grêle, les éclairs en petite tenue d’été alors que la température était tombée à 5°C… Une descente en grelottant, à 20 km/h de moyenne, avec 3 arrêts pour essayer de me décongeler les mains, crispées sur les cocottes et encaissant des décharges électriques au moindre mouvement… Plus d’une heure avait été nécessaire pour parvenir à Jausiers où je n’avais plus qu’une envie, rentrer au bercail ! J’en étais donc resté à 5 cols, 253 km et 5200 m de dénivelé positif… Un peu contrarié…

 

Cette année, j’arrive avec beaucoup plus de dénivelé dans les jambes, mais bizarrement, l’objectif de 7 cols m’apparaît de moins en moins accessible, le doute s’installe dans mon esprit au fur et à mesure que l’événement se rapproche.

Je retrouve la veille au « Gite Tranqyl » les amis Denis, Ghislaine, Robert, Fred, Laulau et Stevan qui, autour du roboratif plat de Gnocchi, se motivent, chacun échafaudant son plan de bataille pour le lendemain, chacun selon son niveau.

 

Nuit blanche ou peu s’en faut, lever difficile aux aurores, à 4h15, pour un petit déjeuner au Gite, très copieux et j’en profite, sachant que mon alimentation sur le vélo est toujours très moyenne…

 

Nous retrouvons les quelques 160 participants devant la salle des fêtes de Barcelonnette. Il fait assez frais, j’ai mis un maillot manches longues et le coupe-vent, et j’ai pris soin de prendre un Camelbak avec le maillot court et tout le nécessaire de réparation au cas où…

J’attends le départ avec Laulau, Isa et Jean-François, qui veulent également tenter les 7 cols dans la journée. J’hésite toujours à ce moment entre 5 et 7, je crois bien qu’il suffirait d’un seul grain de sable pour me faire renoncer aux 7 !

 

CIMG3187.JPG

Au départ - photo Michel Aubriot

 

5h35 : après les dernières recommandations de l’organisateur Claude Véran, et le premier poinçonnage de la carte de route, c’est parti !  Départ assez rapide, car après à peine 1 km, un groupe s’est déjà détaché. J’accélère pour le rejoindre, suivi de près par Philippe et Gilbert, autres sociétaires de l’ACBB dont je viens de faire la connaissance !

 

Départ DFU

Le départ à Barcelonnette, avec Isa juste derrière ! 

 

Le peloton déjà morcelé progresse tranquillement sur ce long faux-plat menant au pied du col de Vars… Michel Aubriot navigue d’avant en arrière du peloton pour prendre des photos, l’ambiance est bon enfant et décontractée. Puis c’est Sébastien Gissinger qui vient se porter à ma hauteur et discuter un moment avant de repartir seul vers le groupe de tête… Tiens, j’avais pas fait gaffe qu’il y avait encore un groupe devant !!

 

CIMG3201.JPG  CIMG3222.JPG

Sur la route de Vars - Photos Michel Aubriot (CCK)

 

  DFU route de Vars 107.JPG

Stevan à droite, mal réveillé ?

 

Col de Vars – 2108 m,

 

Col_de_Vars_Les_Gleizolles_profile.jpg

 

Voilà la bifurcation vers le Col de Vars, 15 km dont seuls les 8 derniers sont délicats. Ca monte assez rapidement vers Saint-Paul, puis la pente augmente jusqu’à un replat d’un km environ mais après, c’est une autre histoire… Je me sens bien, le paysage avec ce lever de soleil est splendide. Le vent en revanche est déjà assez prononcé, nous l’avons dans le dos dans certains lacets. Le sommet est en vue, 30 km de parcourus et 1h36 de route. Le temps de faire une petite photo avec Philippe et Gilbert devant le panneau routier et c’est parti pour une belle descente, dans le sillage de Stevan, que je sais bon descendeur. C’est un régal que cette descente, la route est propre, permet de belles trajectoires et de prendre une bonne vitesse, ce qui m’est inhabituel. Sur le bas en faux-plat, il faut relancer, et avec Stevan nous nous relayons régulièrement.

 

Col de Vars

Le lever de soleil sur le Col de Vars...

 

Station Sainte-Anne – La Condamine – 1830 m

 

La Condamine-Châtelard, on tourne à droite en direction de la station de Sainte-Anne. Ca monte de suite, et avec des pourcentages frisant les 12% par endroits, jamais moins de 8%. Je fais la montée dans le sillage de Philippe ; Stevan et Gilbert sont décrochés. Heureusement nous sommes protégés du vent, mais le revêtement de la route laisse souvent à désirer, avec de nombreux gravillons qui ne faciliteront pas la descente.

 

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Pointage à Sainte-Anne

  

Les chiffres au sommet : 54 km parcourus, 2h31 de selle et pointage de la carte à 8h12.

 

Ma descente est très prudente, je n’ai plus qu’une envie, satisfaire un besoin pressant qui m’encombre l’esprit depuis le départ…

Jausiers, quelques km plus loin, et le premier gros ravitaillement, que je délaisse – déjà ! – pour me diriger vers les toilettes de fortune situées un peu en amont. Il était temps ! Avec les cales, ce n’est pas très pratique…

J’en profite pour remplacer le maillot manches longues par le court avec manchettes, tout en conservant le coupe-vent.

 

Col et cime de la Bonette – 2802 m

 

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Depuis 2009, c’est ma 3ème montée de la Bonette, une par an, toujours dans le même sens. C’est un de mes cols préférés avec l’Izoard, je le trouve superbe, surtout dans sa seconde partie. Cette année, je ne risque pas d’y prendre l’orage, le ciel est bleu, pas un nuage à l’horizon, la température est clémente, juste ce qu’il faut…

24 km d’ascension et dès le départ j’ai de nouveau pour compagnie Philippe, Gilbert et Stevan. Nous progressons de concert, sans trop forcer, en essayant de profiter du paysage. Nous ne sommes pas seuls, un groupe de cyclistes italiens avec l’estafette d’assistance en découd également avec la pente. Vers le 7ème km, j’entends Stevan qui s’adresse à l’un d’eux ; un coup d’œil sur ma droite et la surprise du jour : c’est bien Claudio Chiappucci qui est à côté de nous !  Il y a à peine 2 semaines, j’étais sur sa cyclosportive à Arnay-le-Duc et il réglait au sprint notre groupe à l’arrivée… C’est l’occasion d’échanger quelques mots avec lui, tandis que Philippe quant à lui se remémore qu’il a terminé 2ème de la même cyclo en 2006… Je pense à Isa, un peu plus loin derrière, à qui Laulau a fait dédicacer le maillot collector de la 10ème édition et qui est en train de louper une belle occasion de le rencontrer en chair et en os…

 

Claudio DFU

La surprise Claudio, dans la Bonette !

 

3 km plus loin, je me rends compte que Philippe et moi avons fait le trou sur les autres, nous avons dû accélérer pour accompagner Claudio… Nous le laissons continuer, et je ralentis l’allure car mes puls sont en passe de dépasser la limite de 152 bpm que je me suis fixée pour ne pas me cramer.

Je progresse maintenant seul, j’accélère un peu lorsque la pente s’adoucit, puis dans la seconde partie, je dépasse 1 puis 2 autres fondus dans les pourcentages les plus importants, avant le lac. Philippe me repasse avec une facilité déconcertante, avec son VTT amélioré, je me garde bien de le suivre…

Je profite du replat après la caserne de Restefond pour remettre la plaque mais j’éprouve du mal à prendre de la vitesse. Désagréable sensation confirmée quelques minutes plus tard dans l’interminable contournement de la cime, avec ses pourcentages à 14%... il était temps que ça se termine…

 

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Le Col de la Bonette, avec la Cime sur la photo de droite, plus haute route d'Europe à 2802 m

 

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Quelques photos prises dans la Bonette, au niveau de la caserne de Restefond

 

Les chiffres au sommet : 88,5 km parcourus, 4h44 de route et pointage de la carte à 10h36.

 

Je ne traîne pas au sommet et j’ai rangé l’appareil photo, pour cause de mémoire saturée… Pas de chance !

Je redescends prudemment, j’ai un peu le vertige à regarder le paysage depuis la cime, surtout avec ce vent !

Après avoir croisé les premiers à redescendre alors que j’étais encore en train de me battre avec la pente, je croise maintenant dans ma descente ceux qui continuent de monter, notamment Stevan, puis Laulau et Isa, Denis, Robert… C’est une très bonne ambiance, beaucoup sourient et se lancent des mots d’encouragement…

Après une première partie de descente prudente, où je me fais dépasser par un gars plus rapide, j’arrive à prendre sa roue, puis nous sommes 3 à nous suivre d’assez près et je calque mes trajectoires sur ceux qui me précèdent… J’y prends d’ailleurs un certain plaisir…

 

Jausiers, direction Barcelonnette !

Les autres ne suivent pas, je reste seul pour effectuer ces quelques km désagréables, avec un vent de face de plus en plus fort… ça promet pour la suite…

A Barcelonnette, passage pour le pointage et le remplissage du bidon, c’est Claude Véran lui-même, aux petits soins pour les participants, qui s’en charge !

 

En prenant la direction du col de la Cayolle, je m’arrête au Gite pour me débarrasser de mon coupe-vent. Et manger une pâte d’amande et quelques bonbons Powerbar…

 

Col de la Cayolle – 2326 m

 

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C’est le plus long des cols de la journée, presque 30 km depuis Barcelonnette, mais également l’un des plus accessibles, car à l’exception des 7 derniers km, la pente excède rarement les 5%...

C’est d’abord un long faux-plat jusqu’à Uvernet, où se situe l’autre gros ravitaillement du circuit. Je ne m’y arrête pas lors de ce passage, préférant continuer à allure modérée, le temps de trouver mon rythme, alors qu’on aborde les superbes Gorges du Bachelard.

Dès l’entame des Gorges, je croise un Michel Roux tout sourire qui en termine déjà, et qui fait un petit signe de la main en passant : c’est aussi ça la convivialité du DFU !

J’aperçois devant moi, non loin, Sébastien et son frère, je me rapproche d’eux, mais suis retardé lorsque, voulant ouvrir un peu la fermeture de mon maillot, je m’aperçois que j’ai gardé le cache-col que j’avais pris soin de mettre de bon matin… En restant sur le vélo, j’essaie d’enlever les lunettes, puis le casque, pour enlever le bout de tissu désormais superflu… Mais maladroit que je suis, je laisse échapper les lunettes et suis obligé de stopper et faire demi-tour pour les ramasser. Dans l’affaire je suis rattrapé par 2 gars, qui finissent par revenir à hauteur de Sébastien un peu avant moi. L’un d’eux, de rouge vêtu, s’avérera être Mark Haycraft, bien connu dans le monde de la longue distance, malheureusement je ne le saurai qu’après en avoir terminé…

A nouveau petite discussion avec Sébastien, qui attend son frère pour l’aider à réussir la passe de 7. J’ai désormais la bonne carburation, je continue un temps avec Mark donc, qui finit par lâcher prise sans que je m’en rende compte. J’en termine seul, les derniers km sont plus difficiles, sans trop de répit, avec du 7 à 8% en moyenne.

Le coca tendu au sommet me fait le plus grand bien et je m’assois un moment pour récupérer et retrouver ma respiration avant de me lancer dans la descente, laissant Mark repartir avant moi.

 

Les chiffres au sommet : 149,5 km parcourus, 7h21 de route et pointage de la carte à 13h20.

 

De nouveau, la descente est belle, j’en profite pour travailler mes trajectoires, pas toujours avec succès d’ailleurs. Le passage dans les Gorges du Bachelard est un peu mouvementé, en raison des nombreux cailloux sur la route et d’une circulation dangereuse et de l’étroitesse de la route.

 

A Uvernet, je m’arrête au ravitaillement, pour manger quelques quartiers d’oranges et bouts de banane mais je boude les barres céréales…

Il fait maintenant chaud, mais je continue à porter mes manchettes, pour protéger mes bras de coups de soleil supplémentaires, les sorties précédentes ayant déjà produit leurs effets dévastateurs !

 

Col d’Allos – 2247 m

 

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Ca commence mal, j’oublie de repasser le petit plateau, et je mets pied à terre dans le raidard à la sortie de la zone de ravitaillement pour positionner correctement la chaîne de la main…

La portion de route transversale pour récupérer la route du col d’Allos est mauvaise, il faut faire attention où on pose ses roues…

Puis une fois la route du col retrouvée, j’attends un bon moment la borne qui m’indiquera combien de km il reste à faire : ce sera 14,5 km…

L’an dernier, ce col m’avait paru interminable mais il est assez régulier, quelques km à 4 ou 5% viennent permettre de récupérer et reprendre de la vitesse. Si la chaleur est bien présente, il y a fort heureusement de longues zones ombragées pour rafraîchir un peu le bonhomme !

J’égrène un à un les km, si ce n’est les hectomètres pour passer le temps, de temps à autre je croise ceux qui ont plus ou moins d’avance sur moi, toujours les mêmes, toujours le sourire aux lèvres…

Je rattrape un gars du CC Vence qui semble un peu cuit, juste avant le sommet que je rallie sans avoir trop souffert… 5 mn d’arrêt, un bon verre de cola, un coup de poinçon sur la carte de route, et c’est reparti vers Barcelonnette… Le gars de Vence qui n’a pas l’air de vouloir vraiment continuer sur les 7 cols me prévient qu’il va certainement s’arrêter à ce 5ème col… il finira pourtant ses 7 cols ! Quant à moi, j’hésite encore, je remets la décision à plus tard une nouvelle fois…

 

Les chiffres au sommet : 191,5 km parcourus, 9h26 de route et pointage de la carte à 15h30.

 

C’est une belle descente peu technique vers Barcelonnette, rapide. Il y a bien ce passage étroit où je suis bloqué par un gros camping car qui fait face à une voiture, personne ne voulant se ranger… Mais j’arrive à prendre de la vitesse, autant que dans la descente du col de Vars.

 

Barcelonnette, il est 16h05 et c’est le dernier pointage obligatoire avant éventuellement d’enchaîner les 2 derniers cols :

- soit j’en termine là et je gagne 2h30 sur le temps de l’an dernier en ayant avalé 5 cols dont les 2 premiers nettement plus durs que ceux de 2010 ;

- soit je continue et j’entre un peu dans l’inconnu : jamais encore je n’ai effectué autant de km en montagne, tout juste j’ai participé au brevet de 300 km de Gif/Yvette en avril dernier, sur des routes nettement plus plates.

 

Il y a une seule inconnue qui pourrait m’empêcher éventuellement de continuer sur les 7 cols, c’est l’heure de passage à Barcelonnette : après 17h30, l’éclairage devient obligatoire et j’en suis dépourvu. Cette incertitude est levée, j’ai 1h30 d’avance sur cette barrière…

Ce n’est pas le moment de faire le petit joueur : je prends donc la décision de continuer !

Je rentre dans la salle des fêtes pour manger une bricole et boire un nouveau verre de cola puis remplir mon bidon d’eau.

 

Puis je repars. L’idéal serait que je ne reparte pas seul, car la longue descente de 20 km vers le Lauzet-Ubaye, avec un fort vent de face, ne sera pas une partie de plaisir. Coup de chance, un gars de « Sud Vélo » (*) s’apprête lui aussi à partir… Nous décidons de faire route commune, mais j’embraye assez rapidement dès avant la sortie de Barcelonnette et en me retournant, je vois qu’il n’est pas dans ma roue : je l’attends donc un peu et il me dit clairement qu’il ne pourra me prendre de relais à cette vitesse… Bon, ce n’est pas grave, c’est le moment de faire preuve d’altruisme, ça ne me dérange pas de rouler, d’autant plus que j’ai envie de passer le moins de temps possible sur cette boucle, que l’organisateur Claude Véran estime à près de 5 heures de route pour les presque 100 km !

J’ai fait ce parcours avec Laulau 2 jours avant en revenant de la sortie d’accompagnement des cyclos du Paris-Nice sur leur étape Gap/Valberg, sous des trombes d’eau. J’ai donc parfaitement en mémoire les endroits où on peut prendre un peu de vitesse… enfin vitesse, c’est beaucoup dire car les rafales de vent viennent freiner considérablement notre avancée. Nous retrouvons à quelques encablures du Lauzet Mark Haycraft qui prend le train.

28 minutes plus tard, nous voici au pied du col Saint-Jean, nous n’avons pas trainé en cours de route… Je pressens cependant que la suite sera moins drôle.

 

Col Saint-Jean – 1333 m

 

 

 

Ce col, dans ma mémoire, est plutôt roulant. En 2010, il ne m’avait pas posé de problème, mais c’était le deuxième col de la journée. L’organisme était encore frais.

Dès l’entame du col, le gars de Sud Vélo passe devant, je profite de la douceur de la pente pour reprendre un relais. Ce sera le dernier. Et c’est le trou noir !

Comme si les forces m’abandonnaient, je ne trouve plus les ressources pour tenir la cadence de mon compère. Il m’attend, je lui fais signe puis lui dis de ne pas m’attendre, je suis littéralement cuit !

Mark Haycraft attend encore quelques km derrière moi puis me dépose, je suis incapable de me battre plus contre le vent et la pente, si peu relevée soit-elle !

En venant depuis Digne la veille, j’ai calculé le kilométrage de la montée : 11 km depuis le Lauzet jusqu’au col. C’est probablement autant dans la tête que dans les jambes que ça coince, je me sens incapable de tenir aussi longtemps et je m’avoue vaincu d’avance. Et dans le cas présent, nous avons déjà 230 km et 5 cols dans les jambes…

Je prends une allure, la plus tranquille possible, sans forcer, l’essentiel est maintenant d’arriver au bout. Je dépasse un autre gars de Vence, je lui demande s’il a un problème car de loin je l’ai vu descendre et remonter de vélo plusieurs fois, il me répond qu’il est tout simplement carbo…

Non loin du sommet, je croise mes 2 compagnons de route redescendre, ils m’encouragent, c’est sympa…

Enfin, j’atteints le col, où je retrouve Jean-François, qui ne semble pas non plus au mieux. Je me fais servir plusieurs verres de soda et essaie de manger une barre de céréales et des bouts de banane. Quelques longues minutes me sont nécessaires, affalé sur l’herbe, pour récupérer. La respiration est saccadée, j’ai du mal à inspirer profondément. Me levant un moment pour remplir à nouveau mon verre, je sens le sol se dérober sous mes pieds, la tête tourne, je commence à me demander si je vais pouvoir terminer, d’autant plus que le col de Pontis, le dernier col de la journée, est un col dur !

 

Les chiffres au sommet : 242,5 km parcourus, 11h17 de route et pointage de la carte à 17h33.

 

Arrive le gars de Vence à l’agonie, qui s’arrêtera finalement là, puis Sébastien et son frère, alors que je m’apprête à repartir avec Jean-François : je ne suis plus très vaillant, mais je compte sur la descente pour respirer profondément et me refaire la cerise.

Ma stratégie est simple : du braquet dans les descentes et tout à gauche pour les pentes à venir, en restant souple et sans forcer.

Je fais la descente à bloc, si bien que, au moment de tourner avant le Lauzet en direction du Lac de Serre-Ponçon, je n’aperçois plus Jean-François derrière moi. Il ne finira pas la dernière boucle…

Il y a ce fameux tunnel tout noir à passer, sans éclairage. Je prends bien soin de laisser passer les motos derrière moi, et pique un sprint pour éviter de voir surgir un véhicule lorsque je suis dans le tunnel… Quelle horreur ! Puis je longe le lac, d’une couleur inimaginable, le plaisir des yeux vient atténuer la douleur des jambes !

Je passe devant le cimetière du village d’Ubaye, qui fut enseveli lors de la mise en eau du barrage, c’est aussi l’endroit où on entamait la montée du col l’an dernier et l’endroit où on en finira de ce col cette année. Nous devons le prendre dans l’autre sens, pour des raisons de sécurité, la descente étant trop raide dans le sens habituel… ça promet, ça veut dire aussi que la montée sera plus pénible !

 

Auparavant, il y a cette montée du Sauze-du-Lac, avec ses lacets et ses gros pourcentages. 2 jours avant, nous avions récupéré les « Paris-Nice » en faisant le chemin à l’envers. Je l’ai escaladée à bloc, en faisant monter les puls très haut !

Aujourd’hui, j’y suis presque au ralenti, en essayant de ne pas forcer : c’est long, très long !

Puis de nouveau une descente, en passant en contrebas des « Demoiselles Coiffées ». Puis un virage à droite et c’est parti pour le col de Pontis.

 

Col de Pontis – 1301 m

 

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Ce col est une abomination.

Dans l’autre sens, il m’avait juste semblé difficile, mais nous étions nombreux, en pleine forme et j’aime bien les montées en lacets…

Ici, pas ou peu de lacets, la pente augmente assez rapidement pour rarement descendre sous les 8%, avant le village de Pontis. Pontis, justement, je suis heureux d’y parvenir, mais j’ai simplement oublié que le col est bien plus haut… Et le pire de la pente est à venir ! Dès la sortie de Pontis, ça grimpe, presque en ligne droite, avec de légers virages, le premier cachant le suivant, et ainsi de suite…11%, 12%. Je suis furax, me demande si ça ne va pas bientôt finir… Un court instant je mets pied à terre, le compteur vient de m’indiquer 14%. J’en pleurerais… Je redémarre, avec les pires difficultés, normal avec une pente pareille, comment repartir ?!  Du coup, je retrouve des forces dans ma colère froide ! Enfin, le col est là, après un léger replat… Le préposé au pointage est très sympa, je ne vais pas passer mes nerfs sur lui !  Je discute avec lui quelques instants, en dégustant 2 nouveaux verres de soda, lui indiquant quels sont les prochains participants qu’il devrait voir arriver…

 

Les chiffres au sommet : 275 km parcourus, 12h46 de route et pointage de la carte à 19h16.

 

C’est presque gagné, je me sens complètement libéré.

Mais avant de rentrer, il y a cette fameuse descente à négocier.

Une catastrophe que cette descente du col de Pontis : un revêtement lamentable, des gravillons en veux-tu, en voilà, principalement dans les virages en épingle, une pente sans répit… aucune possibilité de prendre de vitesse : je suis crispé sur mes cocottes. 5 km à ce régime-là, c’est presque aussi épuisant que de monter un col, finalement…

Mes muscles sont au bord de la contracture, moi qui ne suis pas sujet aux crampes, je sens qu’il ne faudrait pas grand-chose pour les voir apparaître…

 

Enfin, je retrouve le bord du lac, pour passer l’autre tunnel tout noir, encore une fois en sprintant (effort presque surhumain à ce stade de la journée !), puis 3 km de montée pour retrouver le Lauzet et la route de Barcelonnette. Je croise Jean-François et le gars de Vence dans la voiture, ils ont finalement arrêté avant le dernier col…

 

Retrouvant mes bonnes vieilles habitudes, j’oublie ma douleur pour adopter l’allure la plus rapide possible dans les 20 derniers km (200 m de dénivelé). Ce n’est pas évident et, comble de malchance, le vent est tombé, je n’en profiterai que très peu pour me pousser vers l’arrivée. En revanche, la chaleur s’est également atténuée et c’est assez agréable maintenant, cette petite pointe de fraicheur. Aucun panneau pour indiquer le nombre de km restants jusqu’à Barcelonnette, je me fie à mon compteur pour décompter les km restants…

 

Barcelonnette, il est 20h40, et c’est fait. Me voilà Grand Maître de la confrérie des Fondus de l’Ubaye, dans la douleur, certes, mais heureux de l’avoir fait !

Tout à ma joie, en entrant dans la salle des fêtes, je suis happé par Philippe et Gilbert qui ont réussi leurs 5 cols, déguste une bonne bière et j’en oublie complètement de rendre ma plaque et de faire pointer ma carte !!

C’est au moment de remettre le vélo dans la voiture que je m’en aperçois, je retourne dare-dare au PC avec mon attirail, et même le gars présent avec le listing de pointage a oublié de noter mon arrivée à 20h40 ! Heureusement il se souvient de mon nom et tout rentre dans l’ordre…

 

Douché et abreuvé, j’attends avec Jean-François l’arrivée d’Isa et Laulau qui ont eu un mal fou à descendre, de nuit, le col de Pontis – 5 km à la marche sur des chaussures de vélo, c’est très long !  On les attendait vers 22h00, ils arriveront peu après Minuit. Chapeau !

 

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Isa et Laulau à leur arrivée à Barceonnette

 

C’est une journée excellente qui s’achève, où chacun a vécu des moments forts et conviviaux, en pédalant chacun selon l’objectif qu’il s’est fixé, et qui aura permis de récolter pour la lutte contre la mucoviscidose une somme d’environ 9000 euros !

 

Remise brevets DFU

Remise du Brevet

 

Les chiffres de la journée :

Départ : 5h35

308,59 km parcourus

Temps de roulage : 14h02’39

Dénivelé positif ; 7.178 m

FC max : 160 bpm

FC moy : 132 bpm

Vitesse moyenne : 22 km/h

Arrivée : 20h40

Temps total : 15h05

Temps arrêts : 1h03

 

(*) voir sur le Forum de « Sud Vélo-Ne jetez plus » le superbe récit de ce participant (Hervé Mineau), me comparant au Mollah Omar sur sa mobylette, poursuivi par les GI’s !!

 

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