Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 23:00

 

La Bourguignonne a eu bien du mal à trouver sa place dans le calendrier cyclosportif : fixée en septembre lors de la première édition en 2007, puis en juillet les 3 années suivantes, et enfin le dernier week-end de juin l'an dernier, elle n'avait pu rencontrer le succès qu'elle était pourtant largement en droit d'attendre, et ceci malgré les retours extrêmement positifs des participants année après année et je suis bien placé pour en parler, en y ayant pris part à 3 reprises en 2008, 2009 et 2010.

bourguignonne-affiche

  

Il semble que cette 6ème édition du 8 mai 2012, marque un nouveau départ pour cette manifestation sportive parfaitement organisée par Alain Pradier, président du comité de Bourgogne FFC, et son équipe.

Nous étions en effet pas moins de 454 à nous présenter au départ à Tournus avec une participation équitable sur les grand et moyen parcours (200 concurrents chacun) et 54 randonneurs sur le petit circuit. De quoi provoquer quelques embouteillages aux engagements et pour l'accès au repas d'après course, heureusement dans une ambiance empreinte de convivialité et de bonne humeur, ce qui constitue un peu la marque de fabrique de La Bourguignonne !

  

Si le beau temps n'a pas réellement été au rendez-vous, la pluie annoncée a bien voulu attendre le milieu d'après-midi pour nous permettre de rouler sur un sol sec et une température finalement idéale pour la pratique du vélo !

Chacun a pu profiter, sur les 3 parcours vallonnés à souhait, des paysages magnifiques et verdoyants du Tournugeois, découvrir en les traversant les villages médiévaux de Brancion ou Blanot, ou encore contempler les vignes du Mâconnais...

  

Je suis venu avec mon compère des gentlemen de fin de saison, Jean-Paul Segarra et j'ai retrouvé la veille au soir les amis et coéquipiers de Brétigny puis le matin même ceux de la Patrouille Eco Cyclo une nouvelle fois à l'oeuvre sur cette épreuve modèle en matière d'efforts pour la préservation de l'environnement et le développement durable.

Après avoir retiré ma plaque de cadre et ma puce et avoir croisé dans la file d'attente Thibaud Coudriou de l'ACBB mon club cyclo et Seb Weyer du TC Morangis, j'ai à peine le temps de me préparer avant d'aller satisfaire aux formalités d'avant départ pour le compte de la Patrouille : la photo de groupe avec les personnalités présentes !

Eco-photo1.jpg

Avec la Patrouille Eco Cyclo

  

Puis le départ est donné, alors qu'Alain Pradier vient de me demander de faire en sorte que ça parte assez tranquillement derrière les motos ouvreuses... C'est peine perdue ! Cédric Laurent est le premier à lancer une escarmouche, à peine la sortie du Lycée de l'Horticulture et du Paysage effectuée...!

  

Je commence à bien connaître ce départ assez vallonné et escarpé, je reste sagement sur mes gardes sans frotter outre mesure, mais sans trop reculer, excepté dans les quelques descentes, aussi je fais l'effort pour remonter dans les petites côtes des premiers kilomètres.

 


Le peloton reste ainsi groupé et à une bonne allure jusqu'à la première difficulté, le col de Brancion au km 25... Connaître le parcours a du bon, en 2009, j'avais sauté du premier groupe à cet endroit pour être passé trop loin de la tête au col, aussi je mets un coup d'accélérateur pour remonter dans le premiers tiers du peloton. Malgré cela, la descente qui suit est un vrai calvaire, incapable que je suis de prendre l'allure de tous ceux qui me dépassent, et au virage de Royer, c'est l'ami Jean-Paul qui me rejoint alors que devant, le trou est fait. Je peste à propos de mon comportement qui me pénalise systématiquement, mais je ne me résigne pas et après une chasse effrenée, je recolle seul à la queue du peloton dans le petit talus suivant, avec une pointe à 896 Watts qui sera mon max enregistré sur l'épreuve. Au même moment Thibaud qui était bien accroché aux premières positions subit un déraillement et repart derrière moi comme un bolide !

  

Il était temps car voici le col des Chèvres, une sorte d'épouvantail, que l'on avait pris l'habitude de passer en fin d'épreuve les années précédentes. Rien de mieux pour se faire péter les jambes, au bout de seulement 30 km ! Amorçant les 2,5 km de montée avec une succession de raidillons et de replats un peu à l'arrière, j'arrive à remonter assez bien, jusqu'à mes amis patrouilleurs Stéphane Mulot et Thierry Firmin ainsi que Jean-Phi. que je rejoins au sommet du col... Pas longtemps, de nouveau la descente me tétanise, une longue et belle descente vertigineuse en ligne droite, négociée pour ma part à près de 76 km/h, alors que d'autres atteignent plus de 85 km/h sur la même portion.



20120509193454513_0001.jpg

Dans le Col des Chèvres !


Une nouvelle fois, au virage de Nogent, le trou est fait et c'est reparti pour un tour de chasse-patate entre 45 et 50 km/h, mais avec d'autres cette fois. Je reconnais la route où j'avais déjà chassé avec succès en 2010 après avoir été largué dans la descente de La Chapelle-sous-Brancion !

A ce moment, j'entends un gars derrière moi qui me lance "on se croirait à Longchamp!" C'est marrant, ça motive un peu... Un coup d'oeil pour savoir de qui il s'agit et je reconnais le maillot du VC Toucy que j'ai effectivement déjà remarqué à Longchamp...!

Nous rentrons finalement dans le bourg de Tallant sur le peloton qui nous précède et, surprise, on me dit que c'est la tête de course, il n'y a personne devant... Du coup, je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle, nous sommes de nouveau une cinquantaine et tout est à refaire !

  

De nouveau dans le groupe de tête au bout de 40 km, je me porte à l'avant pour discuter un instant avec Ferdinando Marinozzi qui ouvre la route tout seul. Puis je me recale dans le peloton et rétrograde rapidement à l'arrière... on ne se refait pas !

 

 

Après quelques km encore simplement vallonnés, comme la traversée de Culles-les-Roches où tout avait explosé en 2010, les hostilités sont lancées dans la côte suivante, celle de Saint-Martin-du-Tartre au 60ème km. De nouveau 3 km d'ascension qui font des dégâts, ça saute par l'arrière, et encore une fois trop loin à l'amorce de la côte, je ne peux que remonter la moitié de la file en moulinant assez bien, jusqu'à ce que je constate que la première partie du peloton ne me sera plus accessible : je bute à 50 mètres près, les jambes ne veulent plus me supporter !

  

Un groupe d'une vingtaine environ se reforme pour basculer dans la descente de Saint-Maurice-des-Champs, où je m'accroche cette fois, mais en étant moins nombreux cela devient plus facile pour moi.

La physionomie des 20 km suivants est assez simple, c'est d'abord relativement roulant, ça carbure assez bien dans le groupe et je laisse faire en restant concentré... Puis nous abordons avant la nouvelle série de difficultés, à partir du village de Cormatin au km 84, des routes de plus en plus escarpées, en faux-plat montant, sur des revêtements rugueux, avec vent de face ou latéral, parfois une petite bruine venant nous chatouiller le visage. A partir de là, plus personne ne veut en jouer... Passé devant juste avant Cormatin, j'essaie d'inciter les autres à venir relayer, mais il n'y a rien à faire, plusieurs fois, tout à ma concentration contre le vent, je me rends compte en me retournant que personne ne suit... Je dois à chaque fois me relever pour attendre le groupe. C'est dans ces 10 km environ qu'il faudra chercher à l'arrivée la raison de l'écart assez important avec les groupes de tête, une dizaine de minutes.

  

Si dans les faux-plats nous n'avançons pas, dans les cols, c'est une autre histoire... Le col de la Croix est avalé assez rapidement, je me maintiens en 3 ou 4ème position avant de relancer au sommet, avant une nouvelle catastrophique descente pour prendre la boucle nous ramenant au col de la Pistole... je m'accroche encore... Entre 2 morceaux de descente, dans la côte des Essards, j'évite Bernard Vouillon qui déraille à un bien mauvais moment. Puis j'aperçois dans un virage de Bissy-la-Mâconnaise un gars qui a tiré tout droit dans l'herbe. Ma caméra a pu immortaliser ce moment ! Après visionnage de la vidéo, je m'apercevrai qu'il s'agissait en réalité de mon nouvel ami de Longchamp !! C'est sûr, on ne travaille pas les descentes à Longchamp ;-)

 

Attention au déraillement à 0'05 et à la sortie de route à 2'03 !

 

  

La dernière vraie difficulté, c'est le col de la Pistole. Je ne connais pas l'ascension de ce côté-là, par Bissy. Elle vaut le détour, avec une moyenne de 6% sur 3 km. J'ai peine à suivre les 3 meilleurs, d'autant plus qu'une nouvelle fois je suis attardé au pied. Dans l'un des derniers lacets, je m'aperçois que le groupe a volé en éclats, Jean-Phi, Stéphane et Thierry notamment ont lâché prise et je donne tout ce qu'il me reste pour recoller au sommet.

Nous sommes 6 au col de la Pistole. Chacun semble avoir compris qu'il y a un coup à jouer. La descente s'organise très vite, heureusement pour moi la route est en bon état et les virages ne sont pas trop serrés, ce qui me permet de rester à jamais plus de 50 mètres du petit groupe.

 

Les derniers 25 km sont une épreuve de force avec d'innombrables faux-plats montants face au vent et de courtes descentes. Nous avons une locomotive dans les faux-plat, un gars de Vaulx-en-Velin, tirant sans relâche, nous interdisant parfois de prendre simplement des relais... ça râle par moments... Un autre, Jean-Pierre Farrugio nous harangue sans arrêt pour que ça tourne. Et ça tourne! Nous allons prendre près de 2 mn en 30 km sur le reste du groupe.

 

Au virage de Champvent, un des gars vient me dire que je suis un "vrai cyclosportif"... "Ah, et pourquoi ?"..."Parce que tu ne penses pas qu'à toi !"... "Si tu le dis...!"  Enfin, faudrait pas que ça m'empêche de faire le sprint à l'arrivée, quand même !!!

Encore une descente, la dernière, qui nous ramène à Tournus... Toujours derrière, JP Farrugio me fait remarquer que les descentes, ce n'est pas mon truc... Sans blague !!

 

Je reconnais enfin la dernière ligne droite avant l'entrée dans le Lycée. D'habitude nous revenons de l'autre côté. Il ne faut pas louper le virage, en faisant attention aux piétons assez nombreux à proximité ! Bien revenu avant le virage, un dernier coup de reins me ramène derrière notre locomotive de Vaulx-en-Velin, que je n'ai pas le coeur à attaquer sur la ligne.

 

 

 

37ème sur 177 classés, quelques regrets sur les circonstances qui m'ont amené à me faire exclure du peloton de tête, mais la satisfaction de sentir la forme progresser au fur et à mesure des km, c'est bon signe pour les échéances à venir et notamment l'enchaînement des 3 Ballons, de l'Ardéchoise et du Défi des Fondus de l'Ubaye en juin.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

C
<br /> Porte drapeau Laulau!<br />
Répondre